Traduction: Johan-Frédérik HEL-GUEDJ
Les 80 premières pages sont assez prometteuses. Il s’agit d’une histoire d’espionnage, Vivian travaille à la CIA, dans la division contre-espionnage russe. Elle a en charge de débusquer des agents dormants sur le territoire américain. Dans ses recherches, elle tombe sur les photos d’une cellule de 5 agents, parmi eux, une photo de son mari. Elle rentre alors chez elle et lui demande depuis quand il est un espion russe. Pas de tergiversation, ce dernier lui avoue sa double vie tout de suite. Tout bascule alors : qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? 10 ans de sa vie reposent sur un mensonge, que doit-elle faire pour sauver ce qu’il reste, ses enfants ?
Malheureusement, je n’ai pas trouvé que la suite du livre était à la hauteur de ces premières pages. Le rythme est très lent, avec beaucoup de répétitions, faites sans nul doute pour faire monter le suspens, mais je suis restée assez en retrait, et du coup, ces longueurs m’ont essoufflée. Aucune véritable surprise dans la suite du roman, dans les interrogations de l’héroïne, ses prises de décisions, le dénouement final, on attend un retournement, mais qui n’arrive jamais, on reste sur sa faim. Karen Cleveland reste dans la facilité de l’intrigue, elle offre aux lecteurs une histoire peu plausible et connue d’avance.
De plus, l’auteur tombe facilement dans des caricatures : les américains sont droits, honnêtes, pleins de bons sentiments, alors que les Russes ont tous les défauts possibles : ils sont menteurs, manipulateurs, et ne s’arrêtent devant rien pour arriver à leurs fins, même s’en prendre à des enfants.
Il s’agit d’un premier roman pour Karen Cleveland qui a passé huit ans à la CIA comme analyste. On peut donc penser que “Toute la vérité” souffre de ce manque d’expérience dans l’écriture. Nous ne pouvons qu’espérer qu’elle soit plus audacieuse pour les prochains.
Marie-Laure.
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