Traduction: Jean Esch.
Aidan Waits est un jeune flic, jeune et pour autant déjà lessivé et perdu. Il est officiellement mis au banc de son service et utilisé par le superintendant Parrs pour une immersion dans les bas fonds de Manchester. Il est recruté en souterrain pour surveiller Isabelle Rossiter, fille d’un député, qui a fugué et a trouvé refuge auprès de Zain Carver, chef incontesté de la pègre locale, la Franchise. Mais personne n’est transparent dans ce milieu, dès que l’on peut utiliser et manipuler quelqu’un, on ne se gêne pas.
Aidan plonge alors un peu plus dans la violence urbaine. Il s’insère dans le cercle de La Franchise, passe un pacte avec Carver afin que les enquêtes le visant n’aboutissent pas, tout en essayant de respecter ses engagements auprès de ses supérieurs.
Pour ce faire, il tournoie autour des personnages clés qui entourent Carver : son garde du corps, les barmans à sa solde, et bien sûr « ses filles ». Toutes jeunes, jolies, qui lui servent pour faire la collecte de l’argent et la drogue. Comment résister à ces femmes ? Elles sont le seul point lumineux dans le monde d’Aidan malgré leurs multiples facettes.
Knox nous dépeint un monde lugubre, où, si vous n’êtes pas né du bon côté, tout est fait pour vous enfoncer davantage. Chacun veut sa part du gâteau et pour y arriver, tous se servent des quelques atouts qu’ils possèdent : la force et la violence pour les hommes, le charme et la manipulation pour les femmes.
C’est une véritable descente aux enfers, où la drogue et l’alcool permettent de donner un semblant de bonheur, tout du moins la force nécessaire pour s’accepter et atteindre le lendemain. Les réveils sont douloureux, glauques, et peu d’espoir est permis. On surfe tout du long au bord du précipice, on y plonge parfois, mais on ne se retrouve à la crête des vagues que très rarement. C’est un monde où la duperie, la trahison et le chagrin sont les rois. Les nuits de Manchester sont sombres et cruelles, un seul faux pas peut vous être fatal.
Il s’agit d’un premier roman, mais on attend le prochain avec impatience. Joseph Knox a su nous tenir en haleine tout du long, pas de répit dans ce roman, pas de joie, pas de certitude, juste un profond désespoir présent à chaque page.
Marie-Laure.
PS: On tente toujours de mettre un morceau qui colle avec le roman. Là, je suis plutôt content de ma trouvaille puisque New Order, en plus de parler de sirènes est originaire de Manchester, lieu de l’intrigue. Bah, on a les petits bonheurs qu’on trouve. (Clete)
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