Traduction: Laure Manceau
La structure de la famille, et le père en particulier, est confrontée à une épreuve rude dès le moment où le coeur de sa fille aînée cesse de battre. La fibre paternelle se fragilise et cette rupture du quotidien revêtira par la même une mise à plat des sentiments dans leur existence passée et présente. Le choix de l’auteur se porte avec affirmation sur cette relation privilégiée entre un père au foyer et sa fille. Sensibilité, sentiments incandescents et rivés, questionnement sur l’avenir, présentent les fondements de ce message littéraire.
«Adam Goldschmidt, un universitaire, a toujours fait passer sa famille avant sa carrière. Depuis quinze ans, c’est lui qui s’occupe de ses deux filles, veille à leur moindre besoin. Et c’est peu dire qu’il s’acquitte parfaitement de son rôle.
Un jour, à l’heure du déjeuner, Adam reçoit un coup de fil du lycée de sa fille aînée, Miriam, l’informant qu’il y a eu “un incident”. Pendant quelques minutes, l’adolescente a cessé de respirer et son cœur s’est arrêté. Rapidement prise en charge, elle a pu être ranimée : tout va bien. Mais pour combien de temps ? Tandis que sa femme Emma, médecin généraliste, continue de travailler sans relâche, Adam voit son quotidien bouleversé et doit reconsidérer son existence, celle de ses proches, à la lumière de cet événement. Racontée à travers les yeux d’un père – un homme acerbe, imparfait, pétri de contradictions, dont nous suivons le fil des pensées angoissées ou drôles, banales ou profondes –, cette chronique moderne et mordante nous plonge au sein d’une famille qui réapprend à vivre après avoir été confrontée à la possibilité du pire. »
C’est la première parution française de cet auteur née à Glasgow, enseignante à l’université de Warwick la Creative Writing.
Sous un style clair et fluide adapté aux thématiques abordées, un père, dans l’angoisse, n’ose pas s’ouvrir à ses proches.Il tente d’assumer son rôle et sa position de relai pour les membres de la famille. La trame du tissu de celle-ci subit des assauts, des accrocs apparaissent. De cette dualité père-fille, les sentiments sont à fleur de peau à la recherche d’une rupture de digue salvatrice. La pudeur fait face aux recherches de sens d’une existence somme toute banale. Or c’est dans cette banalité que les murs s’érigent, que les dialogues de fond se raréfient débouchant sur d’insolubles pénitences qui se nomment Amour.
Le récit n’est donc pas uni-centré sur cet événement dramatique mais il se mue en journal intime où l’on conjugue les histoires de vies et les ramifications de celles-ci. L’auteur tente de donner du sens à cette étape traumatique tout en balayant, en époussetant les racines qui ont débouché sur ces choix. L’événement brutal, qui déstabilise l’ensemble de la famille, remet en perspective ceux-ci en affichant de profonds sentiments sous jacents (hors trauma). S’assumer en pareilles circonstances n’est pas chose facile mais, comme dans tout aspect négatif, transparaissent des forces insoupçonnées et un apport paradoxalement bénéfique.
Une jeune adolescente touchée dans sa chair et dans son âme face à un père aimant qui se lève et lutte pour, et, avec elle.
Poignant!
Chouchou
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