Russian Roulette of the Condor

Traduction: Hubert Tézenas

James Grady a connu un succès mondial à 25 ans avec un roman d’espionnage nommé Les six jours du Condor dont le héros a été immortalisé à l’écran par Robert Redford dans le film de Sydney Pollack Les trois jours du Condor en 1975. Mais, Les six jours du Condor n’a pas été juste un one shot exceptionnel, d’autres romans ont suivi, certains reprenant ce héros fétiche de Condor, “un employé mineur de la CIA qui devint un espion de haut vol au fil des romans de la série” et d’autres sans lien mais toujours dans le milieu de l’espionnage et de la politique. 

Roulette russe, novella de six chapitres comme autant de balles dans le barillet, signe la fin de la carrière d’espion de Malcolm, alias Vin, alias Condor. Nous sommes en 2015 et Condor, fondateur de la V., une agence de cyber sécurité high tech, dissimulée derrière les murs anodins d’une maison bourgeoise de Washington, cherche un successeur, patriote et fondamentalement anti-russe (qui peut le blâmer actuellement ?). 

Ses six histoires courtes se lisent sans problème mais aussi sans réelle passion. Le cocktail espions, filatures, exfiltrations, trahisons, opérations et rendez-vous secrets, bastons, flingues, un peu de cul et d’humour est particulièrement bien rôdé si on aime le genre. Le problème vient juste de l’intérêt réel de cette novella pour le lecteur.

Si vous n’avez jamais lu Grady, les péripéties ne vont pas beaucoup vous émouvoir même en imaginant un Redford vieillissant sous les traits de Condor. Si l’envie de connaître James Grady est devenue pour vous une urgence, le mieux est de vous plonger dans Les six jours du Condor, à la genèse du personnage.

Si vous connaissez déjà Condor, peut-être que ces retrouvailles vous toucheront. Personnellement, je n’étais pas impatient de retrouver le vieux Condor et après une lecture somme toute sympa mais sans plus, je me dis que Condor aurait pu très bien rester dans ma mémoire sous les traits d’un Redford affolé tentant d’échapper à des forces obscures. En refermant le bouquin, s’est glissée une impression d’histoires actuelles mais traitées sous la forme de l’espionnage des années 80, sans l’apport des techniques modernes d’investigation ou de renseignements. On utilise encore des appâts féminins pour approcher un homme…

Certains diront joli vintage, d’autres, peut-être, parleront de vieux truc démodé mais dans tous les cas, certainement à réserver aux vrais fans de l’auteur.

Clete.