Rivages Rouge est une collection particulièrement riche s’adressant à tous les mélomanes, les aficionados, les fans de zik, tous les gens qui s’intéressent au rock de très près ou de loin. Nommée ainsi par opposition à Rivages/ Noir créé par François Guérif, elle se signale par la qualité le professionnalisme de ses productions, souffle le feu et diffuse allègrement une connaissance de faits de société, tout sauf mineurs, quand on prend un peu de recul historique.
Vous aimez le rock, vous êtes dans la place et vous allez trouver votre place. Couvrant des univers allant de Sinatra aux Ramones, la collection ne s’intéresse pas uniquement à un artiste mais plus souvent à des mouvements comme la country aux USA, le mouvement hippie des années 60, le mouvement punk, les mods… Vous comprendrez aisément que la collection s’intéresse avant tout aux courants et à leur influence sur la société de la deuxième partie du XXème siècle aux USA, chez les Anglais mais aussi en France: tout l’environnement historique, social,culturel, politique… la musique comme instrument de contre culture, comme étendard d’une certaine subculture.
“Le temps des rock stars, comme celui des cowboys, est révolu. Tué par le streaming, les réseaux sociaux, l’électro, le hip hop… Mais comme pour les cowboys, le mythe de la rock star continue de vivre dans notre imagination. On demandait aux rock stars de littéralement incarner leurs chansons, d’être tout ce que l’on n’était pas, et de nous ressembler en même temps. D’accompagner notre vie. Et surtout de symboliser la jeunesse éternelle. Mission accomplie.”
Nul doute que certains s’interrogent déjà sur les étrennes de Noël. Tout amateur de rock ayant un petit peu sué dans des salles de concert sera évidemment sous le charme de ce bouquin dont le thème montre à partir de quarante portraits d’artistes l’ascension puis la chute de la rock star de la fin du siècle dernier remplacée en ce début de siècle par la facebook star bling bling. Nous parlons d’une époque où la promo existait bien sûr mais où les artistes ne passaient pas leur vie à mettre le contenu de leur assiette sur les réseaux sociaux. Espèce disparue, la rock star revit sous la plume journalistique mais aussi parfois attendrie ou moqueuse d’un David Hepworth qui nous offre un bien bel ouvrage documentaire courant sur 40 ans.
Alors, bien sûr, ses choix sont parfois discutables, on peut noter certains oublis regrettables. Par contre, chaque chapitre est une jolie petit mine d’infos, de surprises y compris sur des artistes que vous n’appréciez pas forcément. Vous remettant dans un contexte que vous avez peut-être oublié, Hepworth vous montre l’envers du décor… je ne donnerai aucun exemple mais il y a de belles surprises (le premier Black Sabbath enregistré en un prise unique et dans les bacs deux jours plus tard) et certaines rock stars verront peut-être leur étoile pâlir.
Un artiste par année, au moment de son ascension ou de sa fin mais un moment clé à chaque fois. Gros avantage, vous pouvez sauter des portraits. L’éclosion d’ Elton John me restera totalement inconnue, ne m’intéressant pas. Cerise sur le gâteau, une playlist des succès de l’année évoquée est donnée en fin d’article. Un index et une belle bibliographie permettront à chacun d’approfondir sa connaissance des sujets… un petit bijou de rock culture.
« Ozzy Osbourne préférait voyager en bus. Non seulement il économisait sur les billets d’avion, mais cela lui permettait aussi de prendre la route dès la fin de ses concerts plutôt que de voir sa chambre accueillir tous les alcooliques et les drogués du coin. Il savait que la tentation serait trop forte. Ozzy avait été renvoyé de Black Sabbath deux ans plus tôt. Les autres membres avaient leurs propres problèmes de drogue et étaient incapables de le gérer. »
Rock on!
Wollanup.
PS: Ma définition d’une rock star.
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