Chroniques noires et partisanes

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MORT EN EAUX GRISES de Pierre Pouchairet / Jigal.

Au vu de notre actualité de la semaine, ce roman a, je dois l’avouer, une résonance particulière.

Nous retrouvons dans cette histoire, Johana Galji, chef de groupe de la police judiciaire de Versailles. Elle revient après avoir été grièvement blessée. Et elle n’est pas épargnée pour son retour : elle doit faire face à une enquête qui la mène sur les traces de terroristes qui fomentent un nouvel attentat en région parisienne.

Elle et son équipe retrouvent un homme assassiné dans la Seine. Après un travail minutieux, l’équipe se retrouve donc à suivre une cellule de quatre hommes, membres actifs du terrorisme islamiste.

Pierre Pouchairet nous offre ainsi une enquête policière très ancrée dans le réel, face à une menace que connaît particulièrement notre pays. Nous suivons parallèlement l’enquête des policiers mais aussi le groupe de terroristes. Nous découvrons l’histoire de ces hommes, prêts à mourir pour leur cause, ce qui les a conduits sur ce chemin, comment ils se cachent parmi la population, comment ils élaborent leur plan, trouvent leurs cibles, et passent à l’action. Pierre Pouchairet nous propose une description et une vision de la constitution de cette cellule, de leurs parcours, à chacun, de ce qui les a conduits à vouloir passer à l’acte.

C’est une course contre la montre pour Johana et ses hommes, comprendre, retrouver et arrêter ces hommes avant qu’ils ne commettent l’irréparable, tout en préservant le calme dans la population. Elle doit réfréner ses peurs, ses angoisses, et faire passer ses états d’âmes au second plan.

Tout sonne vrai, le roman nous plonge dans une réalité effrayante qui pourrait arriver demain. Nous vivons désormais dans un monde où la menace d’attentat est constante. Ce roman nous en rappelle l’affreuse réalité : elle peut survenir n’importe quand, sous plusieurs formes.

Le roman est très court et c’est le seul reproche que l’on puisse faire, on arrive rapidement à la conclusion, accentuant l’impression d’urgence dans l’enquête. Cette fiction, car ce livre en est bien une, ouf, est teintée d’un tel réalisme qu’elle en devient effrayante.

Marie-Laure.


A L’ OMBRE DES PATRIARCHES de Pierre Pouchairet/Jigal.

Aux confluences géographique des trois territoires que sont la Cisjordanie, la Palestine et l’état d’Israel et des confluences géopolitiques d’un conflit dictés par les jougs religieux, les tensions séculaires, l’inflexibilité d’intercommunication nous est révélé par une enquête menées par différentes entités issus de ce marigot.

« Alors que la région s’embrase à nouveau, que les affrontements intercommunautaires se multiplient et que les morts s’accumulent de part et d’autre, Dany et Guy, deux inspecteurs de la police judiciaire israélienne, enquêtent sur le meurtre d’une Européenne retrouvée assassinée en plein quartier arabe à Jérusalem-Est. Ils débutent leurs investigations sous haute tension d’autant que, pour les extrémistes, les coupables paraissent tout désignés et qu’une telle horreur appelle forcément vengeance… Parallèlement, Maïssa, flic palestinienne, se retrouve chargée d’enquêter sur l’enlèvement d’une de ses amies en poste dans une organisation internationale… Les deux affaires vont se croiser, s’imbriquer et obliger les policiers à travailler ensemble dans un climat de suspicion généralisée, où rien n’est simple et où il ne faut surtout jamais se fier aux apparences.”

Comme ces territoires, tels des châteaux de sables érodés par de l’eau de pluie, ces villes sequestrées, anoxiques, des troglodytes affublés d’une couleur signifiant leur appartenance à une communauté, un camp tentant, dans un fantasme, de co-exister. Pierre Pouchairet nous suggère que le manichéisme n’a pas lieu d’être dans ce contexte vérolé.

Le meurtre d’une ressortissante britannique cristallise l’enquête et comme muée par une force centripète elle lèvera le voile sur des ramifications et des victimes issues de visions politiques contraires, opposés, collatérales.

D’ un point central symbolisé par l’homicide initial se déclenche des événements en “étoile” qui semblent sans causes communes, mais les apparences peuvent fourbir des surprises idoines à une conception carrée basée sur un complexe tan gram à reconstituer.

L’épicentre des tombeaux des patriarches, symboles ultimes, hiérarchiques des religions monothéistes éclaire une nouvelle fois le conflit Israelo-Palestinien. Ce marasme politique, générationnel, socio-éducatif, lisiblement dessiné par l’auteur infléchit notre voyage manuscrit vers un moment fort.

Roman mais, qui en filigrane, l’on peut percevoir un document neutre de ce face à face théologique où deux nations s’affrontent dans leur Histoire par leurs histoires.

Pouchairet aura su mastiquer, assimiler, digérer, afin de retranscrire de son propre vécu des faits romances en prise directe, avec un réalisme, une sincérité, une neutralité assumés et bienveillants.

Ping Pong cynique sous une plume arrondissant les angles sans galvauder la, les vérités par son prisme factuel.Honnêteté tant littéraire qu’historique, l’écrit conquiert son lectorat par sa trame et son fond!

Il ne faut avoir aucun regret pour la passé, aucun remords pour le présent, et une foi inébranlable pour l’avenir” J. Jaurès

Chouchou.

 

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