Traduction: Fabienne Duvigneau.

“Le Dr Knox soigne les pauvres dans son dispensaire de Skid Row, le quartier qui compte le plus de sans-abri aux Etats-Unis. Pour boucler ses fins de mois toujours difficiles, il effectue des « missions » parfaitement illégales chez diverses célébrités d’Hollywood, ce qui n’est pas vraiment pour lui déplaire car il a la trouble satisfaction de mener une double vie. Un jour, une jeune étrangère arrive avec son fils en proie à des convulsions. Lorsque le médecin revient dans la salle d’attente après avoir soigné le petit garçon, la mère a disparu.”

Le petit est toujours là par contre et Adam Knox décide de le garder et de le cacher au lieu de le confier aux services sociaux. Se mettant en situation illégale et rapidement délicate, il n’en enfonce pas moins le clou en partant à la recherche de la mère  générant un bel ensemble de gaffes et d’erreurs qui finiront très rapidement par lui créer de graves soucis. Deux dangereux groupes sont à ses trousses: une mafia russe locale particulièrement redoutable recherche la mère tandis qu’une famille historique et puissance de L.A. met tout en oeuvre pour retrouver l’enfant tout en promettant les dix plaies de l’Egypte à Knox et à son dispensaire du Skid Row.

A Los Angeles, il existe un complexe hospitalier nommé The Good Samaritan et dans cette même ville, dans le quartier des SDF du Skid Row en proie à la gentrification du centre ville, vit et exerce un bon samaritain, ce brave docteur Adam Knox. Au début d’une quarantaine particulièrement fringante, un look de surfer ou de tennisman sous fumette, une gentillesse, un dévouement pour les plus démunis et une compassion à tout épreuve, ce brave docteur  a beaucoup (trop) d’atouts dans son jeu. Ne vous attendez cependant pas à un roman noir particulièrement social voire engagé politiquement, ces thèmes font partie d’un décor créé par l’auteur mais ne sont pas réellement approfondis. Concernant les sans abris de la cité des anges, lisez plutôt les brûlots de Larry Fondation et si les histoires d’enlèvement d’enfants vous intéressent , vous aurez bon goût de déguster la série Kenzie et Gennaro de Dennis Lehane qui traite bien plus dramatiquement, bien plus profondément ce genre de souffrances.

Le lecteur va vite s’apercevoir que le ton particulièrement léger racontant les déboires et malheurs de Knox fait naviguer l’histoire dans des eaux proches de la comédie, j’insiste bien sur proche car le roman propose néanmoins quelques bonnes montées d’adrénaline. Néanmoins, à chaque fois que Knox se fout dans la merde, son grand ami Sutter, ancien militaire et propriétaire d’une officine de sécurité haut de gamme rencontré lors d’une mission humanitaire dans le trou du cul de l’Afrique, le suit comme un ange gardien. Il va le sauver à tant de reprises que le lecteur amusé attend à chaque fois le “deus ex machina” salvateur et parfois bien improbable. On peut ainsi se demander si le dit Sutter n’est pas le vrai héros de ce roman jusqu’à que, dans un final particulièrement coton où le soldat ne sert plus à rien, Knox, utilisant ses connaissances médicales rafle toute la mise et se voit auréolé d’une couronne de lauriers.

Soyons clairs, ce roman ne satisfera pas les purs et durs du polar mais il possède néanmoins une écriture qui le rend facile à lire et une histoire sans réelle prise de tête mais néanmoins intéressante. Souhaitons lui la carrière qu’il mérite: parsemé de grains de sable et taché d’huile solaire comme un bon polar de l’été qui a fait le job, tranquille entre deux rêveries à l’ombre d’un parasol et la contemplation de la faune des plages en période estivale.

L.A. light.

Wollanup.