The Guide

Traduction: Céline Leroy

“Quelques années après un été traumatique, Jack arrive au Kingfisher Lodge comme guide de pêche à la mouche auprès de riches et célèbres qui fuient la réalité morose d’une Amérique covidée dans les paysages sublimes du Colorado. Outre que la rivière fourmille de truites multicolores, Alison K, la cliente qu’on lui confie, est irrésistible. Mais la menace et le danger viennent vite assombrir la parenthèse enchantée.”

Peter Heller avec La constellation du chien il y a longtemps et La rivière dernièrement nous a charmés par ces belles intrigues dans des cadres naturels qu’il magnifie par ses peintures magnifiques de la nature décrites  avec talent et passion.

On retrouve ici Jack, personnage principal de La rivière, venu dans le Colorado pour panser ses plaies et prendre un nouvel élan dans la vie. Mais dès son arrivée dans cette réserve de pêche pour gens fortunés, lieu idoine pour écrire de belles pages de nature writing, plusieurs choses le chiffonnent: la présence de caméras, les limites draconiennes des espaces de pêche, des voisins du “resort” irascibles et une clientèle bizarre qui ne semble pas réellement s’intéresser aux loisirs proposés mais s’absente souvent pour revenir avec des mines ravagées et des pansements sur les mains. 

Jack est à l’essai comme guide mais tout de suite se lance dans l’investigation, fait fi des recommandations anti-covid (un énième variant venu d’Inde est apparu… pfffff!), refuse certaines obligations liées au fonctionnement du lieu. Il enquête d’abord seul puis avec l’aide de sa jeune et belle cliente Alison K., une rock star venue là pour évacuer la pression mais qui se lance avec lui dans l’”aventure”. Ils découvriront le pot aux roses et ce n’est pas joli, joli ce qui se passe à Kingfisher Lodge mais d’une part, ce n’est pas très original et d’autre part le lecteur l’aura découvert bien, bien longtemps avant eux. Le dernier tiers du roman tient du thriller mais dès que ça commence à sentir franchement le roussi pour nos deux amis, la cavalerie arrive à bord de deux hélicos…

Franchement ? De très belles pages au fil de l’eau qui pourront peut-être même créer une attirance pour la pêche chez certains mais aussi des personnages peu crédibles, des dialogues plats, une liaison très improbable, une intrigue à deux balles déjà souvent lue, un suspense poussif, une fin un peu niaise. Peut-être que ce roman s’adresse à un public très jeune, je ne sais pas, un peu désarmé… Et s’il est vrai que Peter Heller s’attaque aux loisirs privilégiés des nantis, à leur fric qui peut tout acheter même le plus immoral comme on pourra le constater, les appâts sont vraiment trop grossiers pour qu’on morde à l’hameçon, enfin moi toujours. Une grosse déception…

Clete.