Traduction: Clément Baude
Je n’ai jamais été un grand fan des romans de Chuck Palahniuk tout en lui reconnaissant un verbe fort pour écrire des satires sociales au vitriol et parfois dérangeantes mais là, je pense faire un break après celui-ci qui me laisse un bien sinistre souvenir.
« Penny Harrigan, jeune femme modèle et aspirante avocate, travaille dans un prestigieux cabinet new-yorkais. C’est là, au détour d’un couloir, qu’elle rencontre le magnat des médias, Linus Maxwell, venu régler les détails de son divorce avec la star française Alouette d’Ambrosia. Le soir même, Linus invite Penny à dîner.
Comment s’habiller lorsqu’on sort avec l’homme le plus riche du monde ? Comment se comporter quand son hôte compte parmi ses conquêtes les femmes les plus célèbres et les plus puissantes de la planète ? Et pourquoi un homme comme lui invite-t-il à dîner une fille aussi désespérément normale ? Malgré toutes ces questions, Penny passe une soirée de rêve, et c’est le début d’un véritable conte de fées.
Notre Cendrillon des temps modernes tombe en effet sous le charme de son chevalier servant. Amoureux platonique, celui-ci l’enchante. Aussi, quand elle croise Alouette à Paris et que celle-ci lui conseille de ne surtout jamais faire l’amour avec Maxwell, Penny ne comprend d’abord pas très bien. Mais, très vite, tout s’éclaire. Maxwell voue en effet une véritable obsession au plaisir féminin, une obsession aux conséquences multiples et très étonnantes. »
Oh, bien sûr je m’excuse parce que c’est sûrement moi qui n’ai pas saisi la portée philosophique de la chose, la brillante satire sociale, c’est moi, pas de problème, je plaide coupable, le tsunami c’est moi, l’explosion du Hindenburg, c’est moi aussi et Kennedy, bien sûr, c’est moi mais je n’aime pas trop en parler… J’ai raté quelque chose avec ce roman parce que: trop prude, trop vieux, trop collet monté, trop provincial, trop has-been, trop ringard, trop con, je veux bien tout entendre après avoir écrit brièvement ce que je pense de ce roman et je dis bien brièvement parce que je ne veux pas trop m’attarder dessus très longtemps et après si vous voulez le lire, ne vous privez surtout pas.
Préalablement, il faut bien le reconnaître, c’est bien écrit et on suit le début de l’histoire de cette nouvelle « Cendrillon » avec un brin d’amusement sachant bien avant Penny que les dégâts sont à venir et même quand le roman commence à devenir n’importe quoi dans le dernier tiers, on peut toujours y voir un certain intérêt grâce à l’écriture de Palahniuk mais c’est vraiment tout ce que j’ai pu trouver de positif dans « Orgasme ».
Ce qui navre déjà au départ, c’est qu’un homme ait la prétention d’écrire un roman basé sur le plaisir féminin en mettant toutes les femmes dans un même panier de jouisseuses animales réagissant de manière uniforme, bestiale, sauvage et sans aucune retenue aux stimuli de machines créés par Max, grand séducteur. C’est une vision assez accablante, déprimante, animée par une prétention sans fin. Alors, évidemment on est dans une fable, un conte cruel et on abandonne toute retenue, tout réalisme quand des évènements majeurs et catastrophiques sont racontés puis oubliés sans conséquence aucune sur la marche du monde. Juste choquer, provoquer par des scènes chocs mais pas du tout susceptibles de vous faire fantasmer. Il y a des moments très chauds, sexuels mais sales,voire franchement dégueulasses et pas du tout propices aux fantasmes ou alors je ne comprends plus rien.
En fait ces passages pornographiques doivent choquer tout en montrant une critique de la société mais celle-ci est pauvre, simpliste, dirigée contre les femmes, pauvre troupeau de bécasses uniforme lisant toutes les mêmes romans insipides, utilisant toutes le même parfum, chaussant les mêmes chaussures ridicules… et les New-Yorkais avec qui l’auteur doit être franchement en conflit pour balancer de la sorte.
Alors, il y aura bien des surprises, si vous les aimez bien déjantées dans le gros bordel final caricatural où on bascule presque dans une histoire de zombies.
Faites donc connaissance avec Baba Barbe-Grise grande prêtresse du plaisir surnommée ainsi à cause de sa toison pubienne qui lui tombe aux pieds. En gros, bandant comme du Sardou.
Enjoy!
Wollanup.
Commentaires récents