Dans Mauvaise graine, Nicolas Jaillet nous conte l’histoire de Julie, trentenaire, institutrice, en apparence bien dans sa peau et dans son époque. C’est une maîtresse moderne, qui une fois la porte de sa classe fermée, retrouve ses copines, fait la fête, boit jusqu’à ne plus se souvenir de sa soirée, bref, qui n’a de compte à rendre à personne et le vit très bien. Jusqu’au jour où …

Où elle se retrouve enceinte. Mais de qui ? C’est LA question, car elle a beau être libre, et passer des soirées arrosées, dans son souvenir, il y a bien longtemps qu’elle n’a pas fini sa nuit avec un homme. Et de là, on attaque un second roman, complètement barré où tout part en cacahouète ! Le bandeau de couverture fait référence à Kill Bill, héroïne féminine qui se bat par vengeance. S’il faut une référence à Tarantino, je partirai davantage sur Une nuit en enfer dont il est co-scénariste, et pour lequel, à un instant du film, tout bascule. 

De la même façon, on se retrouve dans un univers parallèle où notre héroïne se découvre de supers pouvoirs et va s’en servir pour comprendre ce qui lui arrive et donner une nouvelle orientation à sa vie.

C’est l’histoire d’une jeune femme de notre époque, qui doit répondre à certaines contraintes, à certains diktats de notre société envers les femmes. Sa jeunesse lui permettait jusque-là de s’en affranchir et de laisser libre court à sa fantaisie et sa liberté. Pour autant, l’histoire la rattrape et elle doit faire des choix : rentrer dans le cadre défini pour elle ou s’assumer et reprendre en main sa vie et ses opportunités.

L’écriture va tout à fait avec l’histoire. Ce sont des phrases courtes qui construisent des chapitres brefs, ce qui permet de donner un certain rythme à l‘histoire. Le tempo est là, agrémenté d’un humour féroce mais présent tout du long. Tout comme au cinéma, nous sommes plongés dans la bataille. Julie nous communique son énergie, des bagarres aux scènes de sexe, rien ne nous est épargné, tout est minutieusement détaillé pour nous jeter au cœur de l’action.

Grinçant, et ça fait du bien !

Marie-Laure !