Traduction: Patricia Barbe-Girault.

Nathan Larson est un auteur américain qui a écrit une trilogie mettant en scène le héros Dewey Decimal dont le dernier tome a paru aux USA en 2015. Mais Larson a plus d’une corde à son arc puisqu’il est aussi un musicien accompli ayant composé la musique d’une trentaine de films tels que « Boys don’t cry », « Dirty pretty things »  après un passé dans la scène hardcore punk de Washington et une collaboration avec la chanteuse du groupe « The Cardigans » dans son projet solo « A CAMP ». Il joue les séducteurs dans le clip en lien. (https://www.youtube.com/watch?v=vTyDzI7eyuc)

« Le système nerveux » suit donc « le système D » paru aussi chez Asphalte en 2014 et sorti début en juin en poche mais qu’il n’est pas réellement nécessaire de lire avant d’entamer celui-ci puisque certains paragraphes du début du roman vous permettront de comprendre aisément le contexte. Ceci dit, une fois terminée cette aventure,vous aurez certainement envie de lire le précédent pétage de plombs de Dewey.

« Après une série d’attaques terroristes, New York n’est plus que l’ombre d’elle-même. La célèbre Bibliothèque municipale, abandonnée comme tous les bâtiments publics, est désormais le repaire de Dewey Decimal, dandy amnésique expert dans le maniement des armes et du second degré. Pour survivre, ce mercenaire aguerri a mis au point un « Système » incluant, entre autres bizarreries, un lavage de mains compulsif et l’ingestion régulière de cachets mystérieux.
La découverte de documents compromettants impliquant un sénateur va mener Dewey Decimal dans la Koreatown de New York, véritable zone de non-droit. »

Avant tout « le système nerveux » est un polar dont l’intrigue tient parfaitement la route avec un final particulièrement soigné, tendu dans un décor new-yorkais que les connaisseurs de la ville apprécieront sans aucun doute. Tout le roman se situant dans le décor magique de Manhattan, les amoureux de NY fondront dès les premières pages.

Ensuite, Dewey, avec ses manies, son amnésie, son amour des livres, du classement et de la bibliothèque municipale de New York est un personnage très attachant,un héros que, d’emblée, on a envie de suivre dans ses aventures tumultueuses et vous verrez, ça décoiffe salement.

Le rythme du roman est soutenu avec de nombreux actes de bravoure et guerriers et bien souvent on se croirait dans « Die hard » avec toutes les incohérences possibles qui vont avec et il faut bien se mettre cela dans la tête en démarrant ce roman  décapant avec un héros bien sympathiquement dérangé. On peut d’ailleurs s’imaginer le navet pour gosses attardés que Hollywood pourrait en faire alors que l’histoire racontée par Larson est jouissive par les réflexions du héros qui ne cherche pas les ennuis dans lesquels il se retrouve mais qui choisit la manière musclée et virile pour se sortir de ce cauchemar digne du « New York 1997 » de Carpenter où on côtoie gangs coréens, saloperies chinoises et organisations paramilitaires à la solde de politiciens véreux dans un décor post-apocalyptique. Il ne manque guère que des zombies!

Là où beaucoup d’autres romans plus ambitieux échouent, « le système nerveux », pyrotechnie littéraire déjantée, vous fera sûrement passer un bon moment.

Wollanup.