Chroniques noires et partisanes

Étiquette : michael farris smith

LE PAYS DES OUBLIÉS de Michael Farris Smith / Sonatine.

Traduction: Fabrice Pointeau.

Jack Boucher est un oublié. Il a été abandonné, élevé par une mère adoptive à qui il doit tout, Maryann. Elle rêvait pour lui d’un avenir meilleur dans ce delta du Mississipi, mais il a découvert très jeune l’univers des combats clandestins. L’adrénaline, les frissons qu’il ressentait en participant et en gagnant ces combats l’ont enchaîné à cette vie. Mais à force de recevoir des coups, en vieillissant, il devient un combattant de seconde main. Il n’est plus capable de se faire respecter dans une cage de combat. Il souffre atrocement de maux de tête, et le seul remède qui lui permette de tenir est l’alcool associé à des pilules magiques.

En sombrant peu à peu, il s’endette et auprès de la pire personne qui soit : Big Momma Sweet, matrone qui tient d’une main de fer les jeux clandestins sur le territoire. Et elle ne compte pas lâcher facilement sa proie. Il risque de tout perdre : sa vie, la maison que lui a laissée Maryann. Il tente le tout pour le tout et mise ses derniers jetons dans un casino, et remporte de quoi retrouver un peu d’espoir. Mais rien n’est jamais simple et facile dans la vie de jack, et il perd l’argent qui pourrait le sauver des griffes de Big Momma Sweet.

S’en suit une descente encore plus rapide au milieu des exclus. Son destin croise Annette, jeune et jolie jeune femme qui vit de la beauté de son corps entièrement tatoué, comme danseuse et comme attraction dans une fête foraine. C’est ce personnage qui symbolise toute l’espérance que l’on peut ressentir malgré le désespoir présent autour de Jack.

Il s’agit bien d’un périple au Pays des oubliés. Jack est un personnage désespéré, hanté par son passé, qui se sent coupable de ne pas avoir su avoir la vie qu’espérait pour lui Maryann. La violence est omniprésente, on voyage dans les bas fonds de cette région du Mississipi, au milieu des exclus, où les gens tentent de survivre, bien loin du rêve américain. Le roman est sombre, plein de détresse, mais on a foi en Jack et Annette et on espère pour chacun d’eux un avenir possible.

Michael Farris Smith (entretien Nyctalopes) arrive admirablement bien à nous dépeindre la vie de ce « pauvre type », les souffrances, la violence, l’abandon dont chaque personnage a une trace. Il sait toutefois instiller une part d’espoir afin que toute cette souffrance soit plus acceptable. Un grand moment.

Marie-Laure.


Entretien avec Michael Farris Smith pour « NULLE PART SUR LA TERRE ».

  • Vous êtes l’auteur de trois romans dont deux sont édités en France, UNE PLUIE SANS FIN paru chez nous en 2015 chez Super 8 et ce NULLE PART SUR LA TERRE qui arrive pour la rentrée littéraire mais vous n’êtes pas encore très connu en France, qui êtes-vous Michael Farris Smith ?

C’est facile (en français). Il y a deux endroits au monde qui comptent pour moi: le Mississipi et la France. J’ai eu la chance de vivre à Paris et dans le Val de Loire et la France me manque tout le temps. Je déteste citer Hemingway, mais il avait raison quand il disait que si vous aviez la chance de connaître Paris jeune, cette expérience resterait toujours en vous. Il y a deux ans, j’ai emmené ma femme et mes filles passer l’été en France et je cherche toujours un prétexte pour y retourner. Depuis le tout début, il y a quelque chose qui m’y attire.

  • Comment êtes devenu écrivain ? Désir depuis l’enfance ou projet d’adulte ?

Il n’y a pas eu de plan. Je n’ai pas commencé à écrire avant 29 ans. Et c’est seulement parce que, pendant que je vivais à l’étranger, j’ai commencé à lire, pour la première fois de ma vie, je lisais pour le plaisir. J’ai lu les grands auteurs parce que c’étaient les seuls que je connaissais – Hemingway, Faulkner, Fitzgerald, Dickens. Après quelques années, j’ai simplement senti quelque chose bouger en moi et j’ai voulu essayer. Je n’avais aucune idée de ce dans quoi je me lançais. Je ne pouvais pas savoir si j’allais réussir ou échouer lamentablement, mais je ne pouvais pas renoncer. C’était la première fois de ma vie que je savais ce que je voulais vraiment faire.

  • Quel est votre moteur pour écrire ? Des sujets qui vous sont chers, le quotidien, une région ?

C’est une question difficile pour moi, car je pense que ça change, ça évolue. J’aime la langue, je m’intéresse à l’esprit humain et à la condition humaine, j’aime le sentiment qu’on éprouve à l’égard d’un lieu et l’impact qu’il peut avoir. Les lieux ont joué de grands rôles dans ma propre vie. Je veux aussi essayer d’éprouver mes personnages sur un plan émotionnel, car c’est ce que nous vivons tous, tous les jours. Donc, pour moi, il y a beaucoup de choses qui m’inspirent pour essayer de raconter une histoire intéressante. Je pense aussi, comme la plupart des artistes, que c’est simplement quelque chose que je dois faire ou je serai malheureux. C’est difficile de décrire ce sentiment.

  • Question de David Joy, auteur de « Là où les lumières se perdent » :

Il est impossible de lire un roman comme NULLE PART SUR LA TERRE et ne pas entendre l’écho d’un écrivain comme Larry Brown. Parlez un peu de ces influences – Larry Brown, William Gay, Barry Hannah, etc. – ainsi que du vide laissé après leur passage, un vide que ton travail semble parfaitement combler.

Ces noms que tu mentionnes sont au sommet de ma liste d’influences, et j’ai été triste ces dernières années, d’avoir enfin décidé d’être écrivain après qu’ils soient tous décédés. Je me souviens que quand il a été temps de partager les épreuves d’UNE PLUIE SANS FIN avant sa publication aux États-Unis, et que je discutais avec mon éditeur des écrivains à qui je voulais les envoyer, j’ai été déprimé car beaucoup d’écrivains auxquels je pensais, beaucoup de ceux qui m’ont inspiré avec leurs histoires de persévérance n’étaient plus là.

Donc, tu as raison lorsque tu dis qu’il y a eu un vide. Je l’ai ressenti, et beaucoup d’autres auteurs que je connais et avec qui je parle, ils l’ont tous ressenti. Je suis très fier d’être mentionné maintenant comme un écrivain qui aide à porter le flambeau. Je rêve toujours d’entrer dans un bar, de voir Larry Brown ou William Gay assis là, d’avoir la chance de leur offrir un verre et de les remercier. Les remercier pour leurs histoires, mais aussi d’avoir partagé leurs expériences d’écriture, avec ce que ça demande d’efforts et de persévérance. Car c’est ce qui m’a guidé à mes débuts quand j’apprenais, un apprentissage qui ne semble jamais se terminer.

  • Quand j’ai interviewé l’an dernier David Joy auteur brillant et grand lecteur, il avait cité ce NULLE PART SUR LA TERRE comme l’un des romans à ne pas manquer, quels sont vos pairs que vous appréciez et que vous voudriez nous encourager à lire ?

David est en tête de liste, et en plus d’être un écrivain d’enfer, c’est devenu un ami. Je n’aime pas trop faire ce genre de liste parce que je ne veux oublier personne, mais je suis heureux de recommander certains noms : Ron Rash, Tom Franklin, Brad Watson, Jamie Kornegay, Brian Panowich, Matthew Guinn, Steph Post. J’aime les écrivains qui montrent beaucoup de courage dans leurs histoires.

  • L’action de vos deux romans se situe dans votre région, pensez-vous qu’on écrit mieux sur des territoires connus ou vouliez-vous attirer l’attention sur la situation écologique du sud des Etats Unis puis sur le désarroi de ces populations oubliées, sur ces exclus du rêve américain ?

J’ai toujours écrit sur des lieux avec lesquels je me sens lié affectivement. Pour moi, cela a été, et ce sera toujours le Mississippi. Mais je ne suis pas lié à un endroit particulier du Mississippi. J’ai vécu dans tout l’État : sur la côte, dans les montagnes (Mississipi hills) et la plaine (Black prairie). Le Mississippi est un état très varié, ce que la plupart des gens ignorent. Chaque région a sa propre personnalité et ses propres caractéristiques géographiques. J’adore le sud du Mississippi. Je suis intrigué par le Delta. Le nord de l’état, où je vis maintenant, est une région de collines ondulantes aux innombrables musiciens et conteurs. C’est le genre d’émotion que je ressens à propos d’un lieu.

Je n’ai jamais voulu écrire sur un thème particulier. Je suis plus influencé par ce que je vois, j’entends et j’éprouve, et ces thèmes trouvent naturellement leur place dans mes romans.

Un exemple concernant le lieu : avant les romans du Mississippi, mon premier écrit, THE HANDS OF STRANGERS est situé à Paris, parce que j’ai été inspiré par une scène dont j’ai été témoin dans une rue de Paris. Je ne pouvais pas aider , mais je pouvais raconter. Et mon amour pour Paris a donné le ton de l’histoire.

 

 

  • Votre roman se démarque de beaucoup de la production ricaine ordinaire du genre par l’absence de délinquance ou de violence due à la meth tout en étant très proche de thématiques très visibles dans les romans américains comme le retour et la recherche de rédemption. Peut-on dire que votre roman parle de rédemption ou considérez-vous que la quête de Russell tout en étant très digne se situe ailleurs ?

Je ne dirais pas qu’il n’y a pas de violence. Mais non, pas de meth. Mais il y a sacrément beaucoup d’autres problèmes. Ce n’est juste pas quelque chose qui a inspiré mon travail, pour quelque raison que ce soit. Je pense que NULLE PART SUR LA TERRE concerne une quête de rédemption, et la rédemption existe à plusieurs niveaux. Se sauve-t-on soi-même lorsqu’on sauve quelqu’un ? Peut-on changer le passé? Que fait-on lorsqu’on ne peut pas dormir la nuit en raison des erreurs qu’on a commises? des vies qu’on a changées ? Quand quelqu’un tend la main, la prend-on ? Je pourrais encore continuer, mais peu importe ce que vous écrivez, tant que vous poussez vos personnages vers leurs limites émotionnelles, et que vous attendez qu’ils les franchissent.

  • Question de Simone du site « la livrophage » :

Ce qui me marque le plus pour l’instant, c’est le résultat obtenu par l’écriture. Il s’en dégage une langueur, un rythme lent et comme un temps suspendu par moments, dans les gestes des personnages, dans le déroulé de l’histoire, pas de vitesse. Ce n’est pas un ralenti, mais une lenteur que j’aime beaucoup…cette scène, quand Russell retrouve son père, la pêche, le retour et le temps de réadaptation entre père et fils, la manière qu’ils ont de se ré-apprivoiser. Comment choisissez-vous la façon de dérouler l’histoire, choisissez-vous ce rythme ou bien est-ce qu’il s’impose par ce que vivent les personnages, est-ce pensé ou bien il y a un truc naturel qui va de soi pour que le roman avance ainsi, pas à pas, avec en fait une sorte de sensualité palpable du temps ?

Je suppose que c’est juste la façon dont l’histoire se déroule dans sa progression naturelle. Je ne suis pas un écrivain qui regarde trop loin. Je n’ai pas de plan, pas les grandes lignes de l’histoire. Je me mets au travail le matin, et à la fin de mon temps d’écriture, je me laisse quelques notes sur ce que je pense qu’il va arriver ensuite. C’est ce qui a toujours le mieux marché pour moi car ça laisse intacte la notion de découverte. Quand je m’assois pour écrire, je découvre l’histoire en même temps que les personnages et finalement comme le lecteur. C’est peut-être la raison pour laquelle la langue ou le rythme de l’écriture se manifeste de cette manière. C’est difficile à dire. Ce processus est en si grande partie inné et naturel, du moins pour moi, qu’il est difficile de le nommer ou de dire comment il fonctionne. J’apprécie vraiment être au milieu d’un roman et être curieux de ce qui se passera le lendemain quand je reprendrai le récit.

  • Question de David Joy, auteur de « Là où les lumières se perdent » :

Tu fais un merveilleux travail sur l’humanité de tous les personnages, forçant le lecteur à éprouver de l’empathie même pour les plus sombres – dans ce roman je pense spécifiquement à des moments comme la scène de Larry sur le terrain de baseball. Quelle est l’importance des scènes comme ça, d’essayer de trouver un moment de compréhension, même pour les personnes que nous pourrions mépriser?

C’est aussi une de mes scènes favorites et, même si Larry est le «méchant», c’est l’un de ceux que j’ai préféré créer. Pourquoi? Parce que les gens qui prennent de mauvaises décisions ou agissent de manière drastique ont autant de raisons de le faire que ceux qui prennent les bonnes décisions. Une des choses que j’ai apprises sur l’écriture de romans et la création de personnages, c’est que chaque personnage doit être comme une personne réelle. Que ce soit un personnage principal ou secondaire, il est important d’essayer de le présenter d’une manière inoubliable. C’est bien plus intéressant pour moi de tenter de comprendre ou de créer une sympathie pour un personnage «mauvais». Cela renvoie aux limites émotionnelles que j’ai mentionnées auparavant. Nous avons tous des raisons de faire ce que nous faisons, bonnes ou mauvaises, et je pense qu’on doit essayer de comprendre toutes les facettes des gens même les plus sombres.

  • Quelle serait la bonne B.O. de NULLE PART SUR LA TERRE ?

Bonne question. Avec quelques chansons de Steve Earle, de Lucinda Williams et de Merle Haggard , vous avez une bande sonore plutôt cool. Ce sont des auteurs qui n’ont pas peur de mélanger le malheur et la beauté pour créer des images poétiques merveilleuses, ce qu’essayent de faire tous les écrivains je suppose.

  • Pas de Drive-by Truckers, Two Gallants, Richmond Fontaine, Jason Isbell… dans la B.O. ?

Vous pouvez ajouter Drive-by Truckers et Jason Isbell, je n’étais pas sûr que le public français les connaisse mais je les aime.

  • Avez-vous un nouveau roman en cours d’écriture ?

Je viens de terminer les dernières modifications de THE FIGHTER. Il sortira en 2018, également chez Sonatine.

  • Il y  a sûrement un sujet qui vous tient à cœur et dont j’ai omis de parler, avez-vous quelque chose à ajouter ?

Aucune autre question. Simplement que je suis ravi d’être publié en France, ce pays qui m’a tellement marqué.

Entretien réalisé par mail à la mi-août 2017 par Wollanup avec la participation de David Joy et de Simone Tremblay pour les questions, de Morgane et de Raccoon pour la traduction.

NULLE PART SUR LA TERRE de Michael Farris Smith / Sonatine.

Promis je ne parlerai plus dorénavant des phrases prétendument écrites par de grands auteurs pour vanter un bouquin. Cette fois-ci, c’est encore gonflé. James Lee Burke aurait comparé les romans de Michael Farris Smith à McCarthy et Faulkner. La référence Faulkner, tout roman noir ricain situé en-dessous de la ligne Mason Dixon qui tient à peu près la route y a le droit et McCarthy est souvent cité si le roman est particulièrement dur. Que Burke, mon idole, parce qu’il y a tout simplement Burke et puis tous les autres, ait pu balancer de telles inepties m’inquiète au plus haut point. Soit il avance trop rapidement dans une sénilité non visible dans ses derniers romans toujours impeccables soit il picole gravement ou alors, enfin, il n’aurait jamais lu les deux auteurs qu’il a cités et là je n’y crois pas une seule seconde.

Bref, ce genre de commentaires n’apporte rien et peut, tout simplement, nuire à la réputation d’un éditeur sérieux se hasardant à de tels artifices pour vendre une œuvre qui n’a pas besoin de cela tant la qualité est là. Michael Farris Smith fait tout simplement du Michael Farris Smith, c’est tout à fait recevable, et s’il fallait le comparer à un grand auteur américain sur le fond de l’histoire ce serait évidemment à Larry Brown que Farris Smith cite d’ailleurs comme influence majeure dans l’entretien qu’il nous a accordés et que nous mettons en ligne à la suite de la chronique. Willy Vlautin et le Tom Franklin du « retour de Silas Jones » et leurs écrits emplis d’humanité et de compassion et tendresse pour les plus humbles peuvent aussi être considérés comme ses pairs les plus proches actuellement.

On avait fait la connaissance de Michael Farris Smith, il y a deux ans chez Super 8 avec un plaisant « une pluie sans fin » et on le retrouve chez Sonatine dans un roman beaucoup plus ambitieux qui en surprendra plus d’un.

Russell revient chez lui dans le Mississipi après onze de prison pour avoir tué accidentellement un homme en roulant en état d’ivresse.

L’un de ces soirs où la lumière s’attarde et repousse sans cesse la nuit et tant qu’il y a de l’essence dans les pompes des stations on se dit que ce serait trop bête de ne pas la faire flamber.Plus d’une fois par la suite il s’était dit qu’il y aurait mieux valu qu’il y ait une raison. Quelque chose qui l’aurait provoqué, poussé, énervé, bousculé, quelque chose qui aurait pu expliquer qu’il ait tant bu… Mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.

Maben revient chez elle, brisée, après une dizaine d’années d’errance, et accompagnée de sa petite fille.

 Pas encore trente ans mais déjà le visage de quelqu’un qui est à terre. Le visage de quelqu’un qui s’accroche.

Russell, à la descente du car qui le ramène, est tabassé par les deux frères de la victime. Maben, lors de la nuit passée dans un motel est arrêté par un flic et violée à l’arrière de la voiture de patrouille. Un crime va les relier.

Ce genre d’histoires qui ressemblent à tant de chansons country, pas de doute, on a déjà lu… Aussi qu’est-ce qui fait que l’on va encore accrocher à un scénario si souvent utilisé ? Il y a d’abord, bien sûr l’écriture de Michael Farris Smith qui fait qu’on lit ce roman en un « one shot ». Les chapitres courts s’enchaînent merveilleusement, pas une page d’ennui, pas un chapitre végétatif, pas d’envolées lyriques inutiles et obsolètes voulant montrer qu’on a ses lettres comme dans tant de romans français médiocres, mais des descriptions que ne renierait pas Burke.

Ici, c’est le règne de l’ordinaire, du banal dans une région qui parait sinistrée avec une population résignée qui courbe l’échine devant les galères banales. Pas de flingues partout, un seul suffira, pas d’abrutis sous meth, pas besoin d’aide chimique dans la méchanceté. Des gens ordinaires qui ont fait des choix ordinaires, assumé leurs conséquences ordinaires, ont reçu une bonne dose de malheur somme toute ordinaire et vont répondre à l’adversité de multiples manières allant de la tristesse, l’accablement à la révolte, la rage, la folie, à la recherche de rédemption, à la quête d’une vie simple, ordinaire, banale e finalement rassurante

Beaucoup de belles scènes intimes poignantes, à vous briser le cœur dans « nulle part sur terre » : les retrouvailles entre Russell et son père, un père séparé de son fils et qui vient s’humilier ivre mort lors d’un match de baseball de celui-ci, la rencontre de Russell avec l’amour de sa vie qui a refait la sienne sans lui, beaucoup de silences, de non-dits pudiques, des instantanés comme marques d’amour, d’humanité dans une histoire pourtant bien sombre et qui font que ces mains tendues transcendent une atmosphère bien glauque pour envisager, qui sait, une éclaircie, une accalmie…

La fin m’a beaucoup surpris parce qu’une toute autre issue était très, très envisageable et ce choix effectué par Farris Smith montre le sérieux du travail de l’auteur et la mansuétude de l’homme.

Impeccable.

Wollanup.

PS: entretien à suivre.

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