Anime di verto.Falene per il commissario Ricciardi
Traduction: Odile Michaut.
Traversé par une crise existentielle, le commissaire Ricciardi se sent incapable de s’ouvrir à la vie. Son bonheur lui semble aussi insaisissable que les indices du crime sur lequel il doit néanmoins enquêter. La belle et hautaine Bianca, comtesse de Roccaspina, implore Ricciardi de rouvrir une affaire classée. Dans l’atmosphère tendue de l’Italie des années 1930, où Mussolini et ses voyous fascistes surveillent la police de près, une enquête non autorisée est un motif de licenciement immédiat. Mais la soif de justice de Ricciardi ne connaît pas d’apaisement.
Dixième volume consacré au commissaire Ricciardi dans la Naples fasciste des années 30, mais le huitième seulement en France sur une série en cours de quatorze en Italie. Avec “les phalènes”, on pénètre donc dans une geste déjà longue et bien huilée mais qui ne nécessite pas vraiment, même si c’est mieux toujours, d’avoir lu tous les précédents opus pour apprécier la belle écriture de l’auteur napolitain. A signaler que la série mettant en œuvre le commissaire Lojocano, dans une Naples contemporaine et publiée un temps par Fleuve, si elle est moins cotée offre néanmoins, dans mes souvenirs, un ensemble plus vif et néanmoins aussi vibrant.
Est-ce dû au moment ou à une certaine lassitude de ce personnage et de ses incessants atermoiements amoureux mais la séduction a été nettement moins au rendez-vous que d’habitude. Moins de Naples je trouve, un fascisme quasiment absent du tableau et une intrigue méchamment trop prévisible…
Et pourtant le verbe est toujours aussi beau, la poésie est diffusée avec élégance. Les hommes et les femmes, leurs tourments amoureux, un peu trop nombreux peut-être, sont décrits avec une belle plume. L’intrigue prend son temps mais ce n’est pas une nouveauté. Certains chapitres, comme le 14, bien qu’inutiles au développement de l’enquête sont somptueux, une comptine parlant de phalènes touche le lecteur mais, mais, j’ai du mal à comprendre comment les femmes peuvent toutes se pâmer pour ce brave Ricciardi grand autiste de la passion amoureuse. A certains moments, on plonge dans une sorte de vaudeville pas forcément très crédible quand on imagine l’âge des différents protagonistes.
Alors les fans succomberont forcément et les autres auront la chance de découvrir une bien belle écriture au service d’une histoire au charme parfois délicieusement surrané mais tous, par contre, repasseront pour un bon polar.
“Rien de mieux que l’air de septembre pour décoiffer les rêves et ébouriffer les sentiments. Rien de mieux que l’air de septembre pour remettre en cause toutes les certitudes.
Rien de mieux. Et rien de pire.”
Clete.
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