The Heretic
Traduction: David Fauquemberg
Glasgow 1975. L’incendie d’un entrepôt d’alcool clandestin appartenant à la mafia provoque la mort de trois personnes dans un immeuble voisin, et le cadavre d’un vieil homme est trouvé cette même nuit dans un squat à proximité. La police identifie une guerre des gangs.
L’inspecteur McCormack qui revient d’un mystérieux exil londonien est chargé de cette enquête dont personne ne veut.
Le nom de McIlvanney réveillera certainement de bien beaux souvenirs chez les amateurs de polars aux tempes grisonnantes. William McIlvanney est en effet l’auteur d’une trilogie policière devenue culte ayant pour cadre Glasgow dans les années 70 et comme héros, un flic atypique “Laidlaw”.
Liam McIlvanney, qui nous intéresse aujourd’hui, est tout simplement son fils, un auteur déjà reconnu à qui on doit notamment Le quaker, son troisième roman sorti également chez Métailié et finaliste du Grand Prix de Littérature Policière en 2020. Liam a voulu se distinguer de l’œuvre de son père, dont il n’a pas terminé le roman laissé inachevé. C’est en effet Ian Rankin qui a mis un point final au roman entamé par William McIlvanney Rien que le noir sorti en 2022 chez Rivages. Le fils McIlvanney suit néanmoins la trace de son père en racontant Glasgow dans les années 70 et en nous entraînant sur les pas d’un flic dans une enquête complexe mais particulièrement bien charpentée.
Retour de flamme est la suite directe de Le quaker mais ne nécessite pas la lecture préalable de celui-ci. Par contre, les retours sur la précédente enquête sont autant de spoilers qui vous priveront de la lecture différée du premier opus. McCormack est un flic pur et dur, n’hésitant pas à dénoncer sa hiérarchie corrompue ce qui lui occasionne une certaine méfiance de la part de ses collègues. On est dans du polar pur jus : la pègre, les notables, les flics, les victimes innocentes, les mal nés, le Celtic Fc et les Rangers, les putains d’Irlandais et bien sûr un McCormack déterminé qui ne lâche rien… tous contribuent à faire de Retour de flamme un roman béton, particulièrement sombre et violent et en même temps d’une humanité et d’une tristesse remarquables. Attention, c’est un roman qui se mérite, agrémenté de beaux retournements, mais on avale les six cents pages avidement, naviguant entre effroi et immense tristesse.
Sans nier certaines qualités aux romans d’Alan Parks dans le même univers glaswégien des années 70, passez donc à l’excellence avec Liam McIlvanney chez qui on ne sent pas un seul instant une sorte de revival de l’œuvre de son père.
Clete.
Commentaires récents