Traduction: Serge Quadruppani
Dans la grande corne australe du continent africain, l ’Erythrée est le théâtre de découvertes macabres autour d’un sycomore. Cette colonie italienne est-elle propice à des actes de la commedia dell’ Arte ou bien le résultat d’une décrépitude d’un monde en mutation? Le face à face entre autochtones et les éléments d’un pays, se disant suzerain, sera t-il un élément déclencheur de prise de conscience? En tous les cas des courants de culture s’opposant, entre incompréhensions, dissensions et quiproquos la clarification de l’énigme des pendus ne sera pas chose aisée.
«Une épidémie de suicides s’empare de la colonie italienne d’Érythrée : le sort des indigènes n’intéresse guère, mais quand on découvre le corps du marquis Sperandio, propriétaire des terres et pionnier enthousiaste, pendu au plus haut sycomore d’Afelba, les autorités s’émeuvent. Aussitôt le capitaine des carabiniers royaux Colaprico et Ogbà, son Sherlock Holmes abyssin, accourent.
Nos deux enquêteurs s’égarent dans des fausses pistes à dos de mulet, du port de Massaoua aux hauts plateaux d’Asmara : il faudra bien scruter la terre rouge. Une vieille sorcière, un étrange chien féroce, une princesse noire, d’anciennes amitiés, deux sales types qui cachent bien leur jeu et des métaphores à base de piment viennent épaissir le mystère. Les agioteurs mafieux ne sont pas loin, le temps des hyènes a commencé. »
L’homme de lettres transalpin sait manier le verbe, sait tourner les phrases. Son acuité littéraire n’est pas à mettre en doute. Mais au cours de ma route, cette lecture s’est trouvée jonchée de nids-de-poule dans l’emploi massif de termes locaux constamment traduits, ne permettant pas une fluidité dans l’avancée du récit. De ce fait et de part un fond un peu pauvre, j’ai eu du mal à m’insérer dans cet écrit. Il y a bien sûr la description d’un pays très mal connu, dans une période de son histoire sous le joug de nos voisins de la botte, mais la cadence, le tempo, permettent difficilement de se familiariser avec celui-ci. On peine à intégrer les subtilités entre les deux entités coloniales et les conséquences induites par cette enquête, avec cette absence de tension, restent floues, sans réelles accroches.
Hormis, donc, la propension à nous exposer un cadre social en cette période coloniale, le roman manque d’un fil directeur appuyé et d’une fluidité salvatrice.
L’ Érythrée vu par un Italien se perdant dans une contrée qu’il tente de nous faire découvrir avec sa belle plume dépourvu de constant fil rouge.
Chouchou.
Commentaires récents