Traduction: Freddy Michalski.
On retrouve avec plaisir Ian Rankin et son personnage Rebus. Ce dernier est toujours à la retraite, mais peut-on vraiment parler de retraite avec Rebus ? Dans ce nouveau roman, il s’intéresse au meurtre d’une femme de la haute société dans les années 70. Cette dernière est tuée dans un hôtel qui est occupé par son amant une gloire du rock, son groupe et ses amis. Les soupçons vont naturellement vers le mari, un riche banquier d’Edimbourg, mais le meurtre reste irrésolu.
Bien sûr, on retrouve également dans ce livre les protagonistes habituels : Siobban Clarke et Malcom Fox. Ces deux-là sont obligés de coopérer dans une enquête et laisser leur rancune de côté : Darryl Christie s’est fait tabasser devant chez lui. Les suspects ne manquent évidemment pas, vu le nombre d’ennemis qu’il a pu se faire. Le premier d’entre eux est bien évidemment Cafferty qui ne veut pas abandonner son territoire à ce jeune prétendant.
L’enquête les menant naturellement vers Cafferty, Siobban fait appel à Rebus pour lui venir en aide. Ces deux instructions conduites de front, vont amener Rebus une fois de plus des bas-fonds d’Edimbourg aux salons de la bourgeoisie, montrant avec tout le talent de Ian Rankin, que ces derniers sont tout aussi violents, noirs, et pourris.
Dans cet opus, Rebus montre des signes évidents de fatigue : il essaie de se sevrer de l’alcool et de la cigarette, son corps à bout des excès, donne une tout autre dimension au roman. Nous sommes confrontés à la maladie, on s’inquiète pour ce personnage auquel on s’est vraiment attaché au fil de nos lectures. Mais son mordant est pour l’heure toujours là, sa soif de justice, son indocilité et son humour très cynique.
On pourrait avoir peur que le roman sombre dans l’habitude et les facilités, mais Ian Rankin ne s’essouffle pas, il arrive mieux que jamais à nous captiver, à faire ressortir le meilleur et le pire de ses personnages, il s’agit vraiment d’un excellent cru.
Pour les amateurs ou pour les nouveaux lecteurs de Ian Rankin, je ne peux que vous conseiller d’approfondir votre connaissance d’Edimbourg et de Rebus avec la lecture de « The beat Goes on », recueil de nouvelles consacrées à ce personnage de flic alcoolique, irascible, amateur de rock, têtu mais au combien attachant et extrêmement perspicace dans ses enquêtes. Le recueil comporte 31 nouvelles, de la jeunesse de ce personnage à son arrivée à la retraite, 31 nouvelles qui nous permettent de mieux le connaître, le comprendre et bien sûr de s’y attacher. Pour ma part, contrat entièrement rempli.
Marie-Laure.
Commentaires récents