Traduction: Caroline Nicolas
« URSS, février 1953. Alors que les purges antisémites font rage, trois émissaires du gouvernement soviétique débarquent au beau milieu de la nuit chez le vieux Solomon Shimonovich Levinson, ancien acteur du défunt théâtre yiddish de Moscou. À leur grande surprise, Solomon s’avère un adepte hors pair du close-combat et sa réaction est aussi inattendue que douloureuse.
En fuite, notre homme imagine la solution qui lui permettrait d’arranger ses affaires, et par la même occasion celles de son pays : en finir avec Staline. Il décide donc de réunir un petit groupe d’acteurs et d’intellectuels dans le but d’assassiner le « petit père des peuples ».
Il faut dire que depuis quelque temps déjà ce dernier a sombré dans la folie. Le complot juif fait à nouveau la une des journaux. On parle de convois de déportés juifs vers la Sibérie, d’un nouvel holocauste. Devant la menace d’une guerre nucléaire, les Occidentaux hésitent à intervenir. Solomon, entouré entre autre d’un médecin et d’un ingénieur noir américain, arrivera-t-il à mener sa mission à bien ? Le 5 mars 1953, Joseph Staline meurt officiellement des suites d’une hémorragie cérébrale. Que s’est-il réellement passé ? »
C’est le premier roman de Paul Goldberg, journaliste d’investigation ayant quitté l’URSS en 1974 pour les USA où il travaille pour des journaux comme le New York Times et le Washington post.
Je pensais adorer ce roman historique qui raconte le complot ourdi par trois hommes pour mettre fin aux agissements de celui qui était surnommé affectueusement « le petit père des peuples » et dont le dessein était bien l’extermination de ces peuples qui le gênaient. Si pendant la période glorieuse du communisme soviétique, certains de ces crimes sont longtemps restés sous silence, maintenant chacun peut connaître le terrible bilan du tyran.
Entamé par un magnifique premier chapitre, le roman, malgré certains passages très iconoclastes et souvent non dénué d’humour, a tendance à bien trop revenir sur le passé des héros et ces flash-backs nuisent à l’intérêt qu’avait induit le commencement. La manière de laisser les dialogues en russe pour ne les traduire qu’à la fin de la phrase alourdit aussi le texte et contribue à une certaine lenteur qui est complétée par l’histoire de la traduction du Roi Lear en langue yiddish qui m’a laissé assez indifférent même si elle montre bien la haine du juif présente dans toutes les strates de la vie publique
Roman historique qui met bien en lumière à quel point l’holocauste des années 40 aurait très bien pu avoir une suite terrible en URSS, « L’acteur qui voulait tuer Staline » ravira les passionnés de l’ histoire de l’URSS et tous ceux qui veulent voir la réalité de la dictature stalinienne longtemps camouflée et les autres… s’ils ne sont pas intéressés par ce pan éprouvant de l’histoire du XXème siècle ne seront pas forcément plus captivés par une histoire qui peine à prendre de l’ampleur et auront tout intérêt à fureter ailleurs dans le solide catalogue Sonatine.
Témoin.
Wollanup.
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