« Hawn-Yeong dans la contrée du tigre ! (Bienvenue) Le voyage promet des découvertes tant culturelles que littéraires… Et le sentiment prévalent au retour du périple reste plus que positif !

Derrière tous les assassinats qui ont marqué l’Histoire, il y a toujours eu des planificateurs. Ils se déplacent et agissent dans l’ombre des pouvoirs.En Corée du Sud, ­depuis l’époque de l’occupation japonaise, la bibliothèque des Chiens a été le trust le plus puissant de l’assas­sinat. Elle doit son nom étrange au fait que dans ce lieu personne ne lit, en dépit des quelque deux cent mille livres qui garnissent ses rayonnages.

Enfant abandonné, Laesaeng a été adopté par père Raton-Laveur, le directeur de ladite bibliothèque. Après la démocratisation du pays, Hanja, autre fils adoptif de père Raton-Laveur et aîné de Laesaeng, fonde une entreprise de sécurité. Avec son ­diplôme de commerce et ses méthodes expéditives, ­Hanja gagne vite des parts de marché face à une ­bibliothèque vieillissante.

La concurrence entre les deux entités mène inexorablement à la disparition de l’une d’entre elles… »

L’avant gout, le préambule de l’écrit m’a remémoré paradoxalement l’ouverture de “ La position du tireur couché” de Jean Patrick Manchette meme souci du détail, d’une description fouillée et enrobée d’une plénitude de lecture. Cette “mise en bouche”, similaire par certains points dans le fond même de l’oeuvre sus-mentionnée, nous entraine irrrémédiablment vers un jardin des délices du mot, de la phrase, de la poésie. Malgré ce style esthétique, l’auteur sait se parer des codes intangibles du roman noir et s’autoriser des entorses à son phrasé.

C’est pas parce que les WC sont sales qu’on va chier dans son pantalon”

On est dans un engrenage banal d’un “héros” banal dans une violence banale. L’organisation criminelle décrite et, en particulier, la cellule de notre personage central au sein d’une bibliothèque illumine l’ensemble de metaphores directes et indirectes; “Si tu lis des livres ta vie sera pleine de peurs et de honte”.

L’écriture poétique, les fragances des cerisiers fleurs, la delicatesse de l’Asie du Sud-Est, le respect du mot, de la phrase contrebalancent avec justesse et harmonie un “conte” sans pitié et mortifère. Cette simili-banalité confère au tout une alacrité de lecture qui par son cadre m’a rappelé, aussi, mes lectures du Sinologue Simon Leys dans “L’ange et le cachalot” ou autre “Le bonheur des petits poisons”.

Cette lecture, enrichissante, outre m’avoir permis de découvrir un monde , m’aura, par la même, permis la découverte d’une littérature noire armée de circonvolutions imagées et étincelantes.

Combat d’un homme pris dans une gangue qui philosophiquement et humainement s’ouvre à une justice, pour se désolidariser d’un système ancestral hors les lois, hors le respect à autrui!

Chouchou.