« La vie se gagne et se regagne sans cesse, à condition de se convaincre qu’un salut est toujours possible, et de se dire que rien n’advient qui ne prend racine en nous-mêmes. »
Italie, la Basilicate, été 2005. Alors que le village de Ravina est en fête, Chiara, quinze ans, se volatilise. Les villageois se lancent à sa recherche ; les jours passent, l’enquête piétine : l’adolescente est introuvable. Une horde de journalistes s’installe dans une ferme voisine, filmant le calvaire de l’entourage. Le drame de ces petites gens devient le feuilleton national.”
Guiseppe Santoliquido est un auteur belge d’origine italienne qui fait son apparition chez Gallimard avec “L’été sans retour” où, par le biais de l’histoire d’une affaire de disparition d’enfant, il montre son amour pour la Basilicate, ses origines.
Si le sujet est on ne peut plus éculé, sa manière de le raconter fait toute la différence. Si l’affaire criminelle est le point central du roman, elle devient ici prétexte à une description sociologique de la vie rurale : une communauté solidaire, ses codes mais aussi ses travers que le drame révèlera.
L’auteur met particulièrement l’accent sur la cruauté de l’info en continu, la recherche du scoop, la fausse compassion, la manipulation de l’individu comme du groupe, tout pour tenir l’antenne quelques minutes de plus que la concurrence.
L’écriture, très belle, frappe d’entrée et emporte le lecteur dans un suspense qui tient en haleine jusqu’aux dernières pages même si les amateurs de polars ne se laisseront pas berner très longtemps. Mais l’intérêt du livre n’est pas là, il se situe plutôt dans l’émotion engendrée par le récit très touchant de Sandro, observateur privilégié d’un drame familial et d’une tragédie villageoise. Un très bon roman au final bouleversant.
Clete.
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