Après l’engouement suscité par Black$tone, j’ai émis le souhait de faire un entretien avec Guillaume Richez, afin de répondre à quelques questions qui me sont venues à l’esprit lors de ma lecture.
Entretien par mail réalisé entre le 11 et 25 Octobre.
Avant d’attaquer l’ample sujet qu’est votre roman Blackstone, pourriez-vous vous présenter et nous retracer votre parcours ?
J’ai quarante-deux ans, je vis près de Marseille avec ma femme et nos deux jeunes enfants. Je suis diplômé de Lettres Modernes de la faculté d’Aix-en-Provence. Après mes études, j’ai enchaîné plusieurs jobs alimentaires avant de passer un concours pour entrer dans la fonction publique. Je suis aujourd’hui chef de projet dans le domaine de l’éducation. Blackstone est mon deuxième roman. Le premier, Opération Khéops, a été publié chez J’ai Lu en 2012.
Votre premier roman a reçu le prix Welovewords. Il s’agit bien de ce site où des internautes peuvent poster des textes ?
Oui. J’ai connu ce site à ses débuts quand Sophie Blandinières y travaillait comme directrice artistique. C’est grâce à Sophie que j’ai rencontré Florence Lottin, éditrice chez J’ai Lu. Florence cherchait des auteurs pour créer une série de romans inspirés des célèbres romans de gare de Gérard de Villiers, les fameux SAS. Je lui ai fourni un synopsis, un portrait de mon héroïne et deux chapitres (une scène d’action et une scène de sexe) et j’ai été retenu. J’ai ensuite écrit Opération Khéops en trois mois. Autant dire que le délai était court !
Êtes-vous passé par cette plate-forme pour mettre des textes en lumière ?
J’ai publié sur ce site une nouvelle érotique qui s’intitulait Sonia avant d’écrire Opération Khéops. C’est un texte qui m’a permis de m’exercer dans un genre que je ne connaissais pas.
J’imagine que l’excitation a été à son comble lorsque vous avez appris que Blackstone faisait partie de la sélection du Grand Prix de la Littérature Policière.
C’était vraiment incroyable ! Comme le dit Philip Le Roy le Grand Prix de la Littérature Policière c’est l’équivalent du Goncourt pour le polar. Je suis très fier que mon thriller se soit retrouvé parmi les onze romans français finalistes.
Comment est né le projet Blackstone ?
Après la parution d’Opération Khéops, j’ai envisagé de donner une suite aux aventures de mon héroïne Kate Moore. L’action de ce nouveau thriller devait se dérouler en Chine. J’avais déjà commencé à élaborer la trame principale et à me documenter sur la République populaire, les services de renseignements chinois et américains, l’armée, etc.
Quand j’ai compris qu’il n’y aurait finalement pas de suite à ce roman, j’ai utilisé tous les matériaux dont je disposais pour bâtir un nouveau scénario, plus complexe que celui d’Opération Khéops. Je n’étais pas limité en nombre de signes, je n’avais pas d’éditeur, j’étais donc libre d’écrire le livre que je voulais. J’étais très avancé dans mes recherches et je tenais un sujet qui m’intéressait. C’est le point de départ pour me lancer. Ensuite, je façonne les personnages. Je vais raconter mon histoire en l’écrivant avec eux, à leur hauteur, avec leur personnalité.
Est-ce qu’il y a eu un élément particulier dans l’actualité entre la Chine et les États-Unis qui vous a donné envie d’écrire sur le sujet ?
Je fais chaque matin ma revue de presse en compilant des articles provenant de plusieurs journaux. J’ai très probablement lu un article qui a attiré mon attention sur des actes de piratages informatiques. J’avoue que je ne me souviens plus précisément pour quelle raison je me suis plus particulièrement intéressé à la République populaire de Chine à ce moment-là. Je conserve beaucoup d’articles de presse en me disant que ceux-ci feraient de bons sujets de roman. Je prends des notes sur un carnet que j’emporte partout avec moi. Certaines idées font plus de chemin que d’autres dans mon esprit. J’y réfléchis longtemps en pensant aux personnages et au scénario. Il faut que tout s’imbrique. Et lorsque je pense que l’ensemble est assez solide, j’approfondis mes recherches. C’est une partie très importante pour moi dans mon travail. En travaillant il m’arrive bien souvent de m’éloigner considérablement de l’idée initiale.
Bien que Blackstone soit une œuvre de fiction, j’imagine que le travail de recherche a été particulièrement important pour rendre votre roman crédible.
C’est un point essentiel pour bien comprendre ma démarche : je dois pouvoir voir dans mon esprit ce que je vais décrire pour écrire. Ce travail de recherche commence par des renseignements très généraux pour finir sur des détails qui peuvent paraître bien infimes. Par exemple, j’ai lu un ouvrage très complet sur les services de renseignements chinois, plusieurs livres sur la politique étrangère des États-Unis d’Amérique, des essais sur les tueurs en série ou encore des récits d’anciens Navy SEALs. J’ai également compilé de très nombreux articles sur les personnages historiques qui apparaissent dans le roman : Barack et Michelle Obama (et leurs filles), le vice-président Joe Biden, etc. Les anecdotes que je rapporte à leur sujet sont pour la plupart vraies et les extraits de discours d’Obama dans Blackstone sont tirés de discours qu’il a réellement prononcés.
S’agissant des détails infimes, cela va de la description minutieuse d’une arme jusqu’à la marque d’eau minérale que l’on trouve dans la salle de crise de la Maison Blanche ! Je parle souvent de cette bouteille d’eau minérale mais c’est assez symptomatique de mon obsession du détail.
Quand je choisis un restaurant pour un chapitre du roman, je vais observer les photos du lieu, vérifier les horaires d’ouvertures et le menu. Si j’écris que le Po-Boy (une spécialité culinaire en Louisiane) au bœuf rôti coûte 5,95 $ au restaurant Po-Boy Express situé sur Perkins Road à Bâton-Rouge, c’est que j’ai vérifié !
De plus le paysage de Chine, citadin et rural, ressemble vraiment à l’idée que nous nous en faisons, à la fois hyper lumineux et humide. Êtes-vous déjà allé en Chine ?
Non. Tout ce que je décris dans ce thriller est le fruit de mes nombreuses recherches. Tous les lieux décrits existent, que ce soit l’hôtel Hilton Beijing Wangfujing, l’hôpital militaire 301, le parc des Bambous pourpres, l’usine 958 désaffectée, le sihueyuan délabré qui sert de planque à Craig Foster, les tulou dans la province du Fujian, les bars et les clubs sur Lockhart Road à Hong Kong, etc.
D’après vous, est-ce que les événements que vous relatez dans votre roman pourraient se produire dans le futur ?
La plupart des faits que je relate se sont déjà produits. La République populaire a réellement instauré une zone d’identification de défense aérienne au-dessus de la mer de Chine orientale et du Sud, une zone qui couvre une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et Taïwan, englobant les îlots inhabités des Senkaku, ainsi que le petit archipel des îles Paracels en mer de Chine du Sud, revendiqué par le Vietnam. Et l’installation de batteries de missiles sol-air sur cette île de l’archipel des Paracels sur laquelle stationnent des troupes et qui sert de piste d’atterrissage à des avions de chasse J-11 n’est pas non plus sortie de mon imagination. Washington a d’ailleurs répliqué en faisant décoller deux bombardiers B-52 de l’île de Guam dans le Pacifique qui ont survolé pendant moins d’une heure la zone d’identification de défense aérienne.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que depuis plusieurs années les États-Unis ont progressivement mis en place un sorte de siège stratégique autour de l’Empire du Milieu en contrôlant les principales routes maritimes. Le détroit de Malacca, qui sépare la Malaisie de l’Indonésie, est un long entonnoir de huit cents kilomètres et large de deux kilomètres. Chaque année ce sont plus de cinquante mille bateaux qui passent par ce détroit, des bateaux qui transportent la moitié du pétrole vendu dans le monde entier et un tiers du commerce mondial.
Or, la République populaire n’entend pas laisser faire les États-Unis. La Chine cherche à faire valoir ses intérêts dans la région, notamment dans les mers proches comme la mer Jaune et les mers de Chine orientale et méridionale. Sa course aux armements est concentrée sur des objectifs de proximité, tels que les territoires que Pékin revendique dans les mers de Chine (les îles Senkaku ou encore la « Ligne à neuf traits » en mer de Chine du Sud) où la République populaire veut bloquer l’accès à la flotte de guerre américaine.
Je cite le président chinois Xi Jinping au chapitre 33 : « Pour le camp américain, […], tout État qui se dote militairement des moyens légitimes d’assurer sa propre sécurité et de protéger en toute légalité ses intérêts régionaux est forcément une menace. Il est temps que les Américains cessent d’agiter ce vieil épouvantail pour faire trembler nos voisins qui courent se réfugier derrière le bouclier américain comme des lâches. »
Je crois que tout ceci résume assez bien la situation géopolitique dans cette partie du monde.
Ce que j’ai imaginé en revanche, c’est notamment l’attentat sur lequel s’ouvre le roman et qui va précipiter tout la région dans un conflit.
Dans Blackstone, nous côtoyons Barack Obama ainsi que Donald Trump qui, à l’époque de l’écriture, n’était pas président. Si tel avait été le cas, est-ce que l’intrigue et les gestions de crise à la Maison Blanche auraient été différentes ?
Oui, bien évidemment. Mais il faut se rappeler que Donald Trump a été élu sur le slogan America first. Ce qui signifie que les États-Unis ne s’occupent plus que des États-Unis. Son élection a été bien vue à Pékin où le pouvoir ne supporte pas l’interventionnisme des Américains. Cependant, le récent combat de coqs opposant le Président américain à Kim Jong-un montre bien que Trump peut déraper sur la scène internationale et se laisser entraîner dans une escalade qui – espérons-le – ne restera que verbale !
Je voudrais maintenant parler des personnages et surtout des femmes qui ont une place importante et essentielle dans votre roman. Vous proposez plusieurs profils : de la fonctionnaire de police à la secrétaire de bureau, toutes sont dotées d’un caractère fort et de faiblesses qui les rendent attachantes. Je pense que vous portez beaucoup d’attention aux personnages féminins. Pourquoi ?
Dans les romans et les films d’action, ce sont les personnages masculins qui ont la part belle. En travaillant sur le synopsis de Blackstone je me suis posé des nombreuses questions pour ma distribution, pour chaque personnage. Le casting des trois personnages féminins principaux (Rodríguez, Sanders et McGovern) était pour moi une évidence. Ces personnages se sont imposés à moi très vite.
Dans mon esprit, Nina avait le physique de l’actrice Michelle Rodríguez et Pamela celui de l’actrice Joan Allen (qui interprète le rôle de Pamela Landy dans la franchise Jason Bourne), avec cette claudication qui rappelle le personnage de Kerry Weaver dans la série Urgences.
Pour les rôles secondaires j’ai effectué des recherches. J’ai ainsi appris que contrairement à de nombreux pays (dont le nôtre), il y avait des femmes pilotes de chasse au sein de l’US Air Force, et des femmes à bord des sous-marins de l’US Navy. Il y a donc dans Blackstone une femme qui pilote un F-22 Raptor (le capitaine Gail Petrovsky) et le commandant en second de l’USS Jimmy Carter, le Capitaine de corvette Lee, est également une femme.
Par contre, j’ai quelque peu anticipé pour le personnage du quartier-maître première classe Hayden Murphy, le tireur d’élite de la Team 5 des Navy SEALs. Il n’y a en effet pas encore de femmes dans les rangs des forces spéciales de la Navy aux États-Unis. Mais cela ne saurait tarder car, pas plus tard que cet été, une femme a suivi l’entraînement pour intégrer les SEALs pour la première fois de l’histoire de la Navy.
Est-ce que cette manière de distribuer les rôles du roman en mettant en scène plus de femmes, ou du moins, des femmes à des postes plus souvent occupés par des hommes, fait de moi un féministe ? Peut-être. Mais je n’y pense pas en ces termes lorsque je travaille mes personnages. Je cherche surtout à lutter contre les clichés et c’est assez amusant d’en jouer. Par exemple, lorsque Murphy apparaît pour la première fois au début du chapitre 43, je la présente d’abord comme « le tireur d’élite du Team 5 ». Le lecteur ne découvre qu’il s’agit d’une femme qu’à la page suivante. J’espère avoir suscité la surprise chez le lecteur et la lectrice.
Est-ce que ces personnages sont plus compliqués à écrire que les hommes ?
J’ai une nette préférence pour mes personnages féminins, c’est évident, comme le cinéaste Pedro Almodóvar. J’en ignore la raison. Je ne crois pas qu’un personnage soit plus facile à créer parce que c’est une femme ou un homme. Le processus est bien plus complexe que cela. C’est exactement le même processus de construction qui est à l’œuvre que pour un comédien qui travaille un rôle, à la différence près que je n’ai pas encore de texte !
Je me sers de mon propre vécu et me nourris de très nombreux récits, témoignages et portraits lus dans la presse ou dans des ouvrages. Je garde de nombreux articles, comme je le disais tout à l’heure. Je réfléchis, je mélange, je rajoute un peu de ci, un peu de ça. C’est une expérience de chimie. Le tout passe dans l’alambic de mon imaginaire.
Lorsqu’une première mouture commence à prendre forme humaine, je vais la tester en « vivant » avec le personnage pendant plusieurs jours. S’il est viable, je continue à le développer. Dans le cas contraire, je recommence le processus à zéro.
C’est durant cette phase de « vie avec le personnage » que tout se met en place. C’est exactement ce qui est en train de se passer avec le personnage féminin sur lequel je suis en train de travailler, à la différence près qu’il pourrait s’agit d’un personnage récurrent cette fois.
D’ailleurs, contrairement aux femmes, les hommes ont quelque chose de détestable.
J’avoue que je me suis montré particulièrement féroce avec certains d’entre eux. Mais même le personnage de Gordon Wade, qui est un véritable salopard, m’est sympathique. J’ai une grande tendresse pour mes personnages, tous sans exception.
Relisez la confrontation entre Sanders et Vernon Hale. Je voulais montrer Hale comme un être humain, pas comme l’incarnation du Mal absolu. C’est beaucoup plus difficile à rendre, mais je ne veux pas tomber dans la caricature du grand méchant diabolique.
Je ne suis pas particulièrement tendre avec mes personnages féminins non plus ! Regardez McGovern, dévorée par son ambition, prête à tout pour parvenir à ses fins. C’est la version féminine de Frank Underwood !
J’ai été marqué par le fait que la plupart des personnages masculins sont très cinématographiques. C’est-à-dire qu’ils ont un côté très viril propre aux films d’action, sans pour autant être ridicules ou clichés. Est-ce une volonté de votre part ou est-ce inconscient ?
Les auteurs doivent se méfier des clichés. Ce doit être leur ennemi public numéro 1 ! J’ai pu en jouer, dans une certaine mesure, lorsque j’écrivais Opération Khéops, et ce, dès l’incipit. Mais désormais mon approche est très différente.
On ne peut pas maintenir l’intérêt du lecteur en lui proposant une succession de scènes déjà lues mille fois et qui sonnent terriblement faux.
Dans tous les cas, le cinéma ou la série semblent ancrés dans votre univers. Malone me fait penser à Malotru dans Le bureau des légendes. Vous citez dans les remerciements, Top Gun, et le passage dans le sous-marin fait inévitablement penser à Octobre Rouge. Est-ce que j’en ai oublié ?
J’ai glissé un certains nombres de références à des films et à des séries dans Blackstone que certains lecteurs reconnaîtront.
Vous parlez du chapitre qui se passe à bord du sous-marin USS Jimmy Carter, eh bien, il y a référence à un film pour moi cultissime dans ce chapitre : Les Dents de la mer !
Souvenez-vous de la scène de ce film qui se déroule à bord de l’Orca, quand Quint, Hopper et Brody montrent chacun à leur tour leurs cicatrices en évoquant l’histoire de ces blessures. On retrouve la même scène à bord de l’USS Jimmy Carter quand Malone raconte d’où lui viennent ses cicatrices. J’appelais cette scène « la scène des Dents de la mer » !
Avez-vous déjà pensé à vous tourner vers l’écriture scénaristique ?
Ma première passion a été pour le cinéma quand j’étais enfant. C’est de là que vient mon envie de raconter mes propres histoires. J’avais neuf ou dix ans et je voulais être réalisateur. Ce qui peut expliquer l’aspect « cinématographique », très visuel, qui semble caractériser mon écriture.
Plusieurs lecteurs m’ont dit que Blackstone leur faisait penser à un blockbuster hollywoodien. Pourtant, je ne suis pas certain que ce thriller puisse être adapté car il coûterait beaucoup trop cher à produire avec ses scènes de combat aérien et de combat sous-marin. Je l’ai conçu comme un roman, et même si je dois voir la scène que je décris, pour moi ce n’est pas un film.
L’écriture d’un roman est très éloignée de celle d’un film. Le scénariste n’est qu’un « artisan » parmi tant d’autres (réalisateur, directeur de la photographie, acteur, monteur, etc.), il n’en est pas l’auteur, alors que lorsqu’on est face à sa pile de feuilles blanches, on est seul, on a le contrôle absolu, pas de contrainte de budget, pas d’acteurs à diriger. Tout va naître de vous. Tout repose sur vos épaules.
Pour répondre plus précisément à la question, écrire un scénario est une expérience qui m’intéresserait beaucoup. Mais un scénario est une œuvre en quelque sorte inachevée. Le scénariste n’est pas l’auteur du film qu’il a écrit.
Nous arrivons à la fin de l’entretien. Il me semble inévitable de vous demander : quels sont les projets pour la suite, l’après Blackstone ?
Par manque de temps, je ne peux me consacrer qu’à un seul projet à la fois. Il faut donc que je sois sûr de moi avant de me lancer. Evidemment, on ne peut jamais être sûr à cent pour cent avant de commencer. On parle de créativité. Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu lorsqu’on écrit. Mais les retours sur Blackstone m’encouragent. C’est important pour moi de savoir que des lecteurs ont envie de lire mon prochain roman. C’est une relation de confiance qui s’instaure au fil des parutions. Je doute constamment de ce que je fais ou de l’intérêt que cela peut susciter. C’est là qu’intervient l’éditeur ou l’agent littéraire. Ils sont là pour aider à la gestation du projet, indépendamment des aspects financiers. J’ai eu la chance d’en discuter longuement et mon projet initial a beaucoup évolué au cours de cette conversation. Je ne peux pas en parler pour des raisons de confidentialité, mais si cela se concrétise, vous découvrirez des personnages qui pourraient devenir récurrents. Le projet est passionnant !
Avant de clore cet échange, je tiens à vous remercier pour le temps que vous m’avez accordé ainsi que pour cet échange très intéressant. Chez Nyctalopes, nous avons pour habitude de demander aux auteurs de partager avec nous de la musique. Auriez-vous un morceau qui s’apparente à Blackstone ou votre titre du moment à nous proposer ?
Je pense à un titre qui m’accompagne en ce moment : Opening de Philip Glass, un compositeur que j’aime beaucoup. C’est un morceau qui me met instantanément dans un état émotionnel propice à l’introspection.
J’ai découvert l’œuvre de Philip Glass il y a plus de vingt ans. Je me souviens d’avoir vu le soleil se lever un matin d’hiver sur des sommets enneigés dans les Alpes en écoutant un air sublime de son opéra Satyagraha. Vingt ans après, je me souviens encore de l’émotion extraordinaire que cette musique a su faire naître en moi devant ce spectacle majestueux.
J’écoute également en boucle un autre titre de l’album Glassworks, qui s’intitule Islands. Ce titre pourrait être le thème musical du personnage principal de mon prochain roman. Sa mélodie répétitive forme dans mon esprit une spirale obsessionnelle qui me rappelle le magnifique Vertigo d’Alfred Hitchcock et la superbe partition de Bernard Herrmann.
Obsession est le maître-mot pour comprendre ma démarche.
Merci à vous de m’avoir accordé cet espace de parole.
Guillaume Richez avec Bison d’or.
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