A l’occasion de la sortie d’ « Équateur », magnifique roman d’aventure qui se déroule au XIXème siècle, comme « Trois mille chevaux vapeur » paru en 2014, Antonin Varenne a répondu à nos questions. Il parle de son roman, de son travail d’écrivain, de l’Amérique avec simplicité, clarté et intelligence. Enjoy !
Alors Francis Geffard, je ne saurai jamais assez le remercier pour m ‘avoir fait découvrir tant de grands écrivains américains par le biais de ses collections « Terre Indienne », »Terres d’ Amérique » et les « Grandes traductions » chez Albin Michel et de permettre de les rencontrer lors du festival America qu’il organise tous les deux ans à Vincennes. Ayant déjà rencontré l’homme à plusieurs reprises, il m’est très difficile d’en parler sans que cela sente la subjectivité mais c’est un seigneur et un vrai gentleman. Il est capable de vous écrire pour vous remercier d’une chronique, vous inviter à déjeuner avec Jamie Poissant, vous amener à une table pour vous présenter Pollock, Boyden et Davidson comme vous téléphoner pour vous expliquer une couverture de roman. Un pro, un passionné de littérature et un amoureux de l’Amérique.Continue reading
David Joy est l’auteur d’un premier roman sublime « Là où les lumières se perdent » paru chez Sonatine fin août 2016. En lisant l’entretien, vous comprendrez que David Joy est un mec bien , aussi précieux que son roman.
Enjoy!
David Joy, Là où les lumières se perdent est votre premier roman. Qui êtes-vous, et d’où venez-vous ?
J’ai grandi à Charlotte, en Caroline du Nord, où la famille de mon père vit depuis la fin du XVIIè siècle. C’est donc un sacré euphémisme de dire que je tire mes racines de cet État. Dès le moment où ils ont posé le pied dans ce pays, mes ancêtres sont restés ici, dans le Piedmont, à vivre de l’agriculture – notamment celle du tabac et du coton, ces dernières années. Mes grands-parents maternels vivaient quant à eux dans les montagnes, à Wilkesboro, donc j’y allais souvent, quand j’étais enfant. À dix-huit ans, j’ai emménagé dans le Comté de Jackson, qui se trouve au cœur des Appalaches, et je n’en suis jamais parti depuis. À ce jour, j’ai passé presque la moitié de ma vie dans les montagnes, et j’imagine que j’y resterai jusqu’à ma mort. Je n’ai aucune envie de quitter cet endroit un jour.
Comté de Jackson, Caroline du Nord.
Comment avez-vous commencé à écrire ? Était-ce inné, ou avez-vous pris des cours d’écriture ?
J’ai toujours écrit des histoires, même enfant. Dans l’un de mes plus vieux souvenirs concernant l’écriture, je devais avoir cinq ans. Je ne savais même pas écrire. Mes parents possédaient cette vieille machine à écrire, sous l’une des petites tables près du canapé. J’avais l’habitude de la sortir et de taper à la machine. Comme je le disais, je ne savais pas écrire, alors j’expliquais à ma mère ce que je voulais dire, et elle m’épelait les mots. Je me souviens encore du son des touches, et de l’odeur de cette machine, quand le papier chauffait. Donc aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours écrit. Attention, ça ne veut pas dire que ce que j’écrivais était bon. En entrant à l’université, j’avais déjà probablement écrit un millier de pages, mais le fait est qu’il m’a fallu en écrire mille de plus avant d’obtenir un résultat convenable. J’avais la trentaine quand j’ai commencé à voir une réelle différence, et je pense que c’est à ce moment précis que l’idée d’être écrivain a vraiment pris forme. J’ai toujours adoré raconter des histoires.
L’intrigue se déroule en Caroline du Nord. Comme Ron Rash, pensez-vous que le lieu fait la personne ? Avez-vous le sentiment de mieux écrire, quand le sujet vous est familier ?
Si vous demandez à Ron de vous parler de son travail, il vous dira que tout est intimement lié à l’environnement, mais qu’il espère malgré tout que ça dépasse le cadre géographique pour atteindre un plus grand nombre de gens. Il cite souvent Eudora Welty, qui disait : « Comprendre entièrement un seul endroit nous aide à mieux comprendre tous les autres. » Je crois que c’est la même chose, pour moi : j’écris sur les Appalaches parce que je ne connais rien d’autre. Ce n’est alors pas avec une page blanche, que je commence à travailler : je peux déjà y voir des lieux et des personnages qui me sont familiers. La voix de ces gens a un son bien particulier. Leur vision du monde est liée aux montagnes qui les entourent, et façonnée par elles. Mais j’ai le même espoir que Ron, en écrivant sur eux ; celui d’atteindre quelque chose de plus grand que cet endroit. Vous savez, un jour, on a demandé à James Joyce pourquoi il n’écrivait que sur Dublin, et voilà ce qu’il a répondu : « parce que si j’arrive à comprendre l’âme de Dublin, je peux comprendre l’âme de toutes les villes du monde. » Je pense que c’est le tour de force que tout écrivain souhaite réussir un jour.
Le monde à l’endroit de Ron Rash
Sur le site de Goodreads, vous avez chroniqué énormément de romans noirs dans lesquels la relation père/fils est au cœur de l’intrigue. Pensez-vous que l’histoire d’un homme est déjà tout tracée à sa naissance ? Si oui, comment peut-il changer son destin ?
Je ne suis pas sûr de savoir si le destin d’une personne est déterminé uniquement à sa naissance, mais je peux affirmer avec certitude que beaucoup de gens nés dans un contexte désastreux ont un impact énorme sur la mobilité sociale. Dans d’autres termes, ce que j’essaye de dire c’est que, souvent, les gens naissent dans des situations qui les dépassent, et qui finissent par dicter qui ils sont. Mais ce n’est pas vrai tout le temps. Il y a certainement des gens qui ont réussi à s’en sortir malgré tout. Mais d’après moi, c’est très rare. Toute ma vie, j’ai vu des gens que j’aimais être victimes du monde dans lequel ils sont nés. Alors même sans en avoir la certitude, je crois que neuf fois sur dix, une histoire qui commence mal finira mal.
Vous nous avez dit que pour Là où les lumières se perdent, vous aviez été influencé par une image, et une chanson. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je pense que quand je commence à écrire, c’est toujours avec une espèce d’image en tête, ou parfois un bout de scène. Pour Là où les lumières se perdent, j’ai vu un jeune homme accroupi près d’un porc qu’il venait de tuer au couteau. Je pouvais sentir son père, debout, derrière lui, et je savais que ce gamin était au bord des larmes, mais qu’il devait le cacher à tout prix, sous peine de passer pour un faible. C’était la toute première image que j’ai eue de Jacob McNeely, et elle revient dans le roman, quand il revoit un flashback de son enfance. Quoi qu’il en soit, j’avais cette image en tête, et je l’ai gardée un bon moment, en essayant d’écrire l’histoire de Jacob. Mais ça sonnait faux. La première fois, j’ai peut-être écrit dix-mille mots, que j’ai fini par brûler. La suivante, ça devait être trente-mille, que j’ai également brûlés. Des mois plus tard, l’histoire m’est soudainement apparue dans un rêve. Je me suis réveillé en plein milieu de la nuit, et j’entendais la voix de Jacob dans mon oreille, comme si elle était réelle. Il y avait cette musique, aussi, une chanson de Townes Van Zandt. « Rex’s Blues ». Quand j’y repense, je me dis que c’est à cause du sentiment de désespoir, de perte inévitable que véhicule ce morceau. À mes yeux, ce roman était plus une tentative de reproduire une ambiance, une tonalité, un sentiment qui perdurait du début jusqu’à la fin, comme le fait cette musique de Townes. Cette chanson a ouvert la voie à tout ce que je voulais écrire.
Votre prochain roman, qui sera publié en 2017, a-t-il été écrit suivant le même procédé ? Quel en est le thème ?
Ce nouveau roman, The Weight of This World, m’est venu de la même manière, oui. J’avais un minuscule fragment de scène : je voyais deux amis allant acheter de la méthamphétamine, et je les voyais l’acheter à quelqu’un qu’ils avaient toujours connu. Je voyais que ce dealer avait amassé un tas d’objets volés en guise de paiement pour la drogue – quelque chose de très représentatif de là où je vis – et que dans le tas, il y avait des armes. Je le voyais se vanter d’avoir toutes ces armes volées, et pointer un flingue vers l’un des deux amis. Ils se lèvent subitement, et lui crient de ne pas faire ça. Le mec commence à rire, et leur dit de se détendre. Que le flingue n’est même pas chargé. Et il ajoute : « Regardez, vous allez voir… », tout en portant l’arme à sa tempe. Il appuie sur la gâchette, pour prouver que la chambre est vide, mais elle ne l’était pas. En une seconde, le type s’est fait exploser la cervelle. Alors tout d’un coup, les deux camés se retrouvent assis sur un canapé, avec une pile d’armes, de drogue et d’argent devant eux, et un dealer mort à leurs pieds. C’est la première image que j’ai eue, et c’est comme ça que commence l’histoire. On ne passe pas les vitesses une à une, on démarre sur les chapeaux de roue dès que le top départ est lancé.
Quand on lit Là où les lumières se perdent, on pense tout de suite à Daniel Woodrell, Ron Rash ou Larry Brown. Êtes vous d’accord avec cette comparaison ? Avez-vous été influencé par des auteurs en particulier ?
Vous ne pourriez pas tomber plus juste, avec ces noms-là. Ron Rash est à la fois un ami et un mentor, pour moi ; Larry Brown est peut-être mon auteur préféré de tous les temps ; et Daniel Woodrell est indubitablement celui qui a le plus influencé mon écriture de Là où les lumières se perdent. À ce moment-là, j’étais tout simplement obsédé par lui, plus particulièrement par deux de ses œuvres : La Fille aux cheveux rouge tomate, et La Mort du petit cœur. Pendant un mois entier, j’ai lu en boucle La Fille aux cheveux rouge tomate, surtout les premiers chapitres, parce que j’étais fasciné par le rythme, fasciné par le fait que Daniel ait réussi forcer ses lecteurs à lire soixante pages avant de leur donner la possibilité de reprendre leur souffle. Alors quand j’ai commencé à écrire Là où les lumières se perdent, je pense que j’ai essayé de reproduire un rythme similaire. Je voulais que ce livre bouge. Je voulais que mes lecteurs le prennent entre les mains, qu’ils commencent à le lire pour finalement lever le nez une heure plus tard et se rendre compte qu’ils ont complètement perdu la notion du temps. C’est ce que Daniel Woodrell fait de mieux, et c’est ce que j’aspire à faire moi aussi. Concernant les auteurs qui m’ont influencé, je pense que ce sont les mêmes que beaucoup de gens, dans le Sud : de Poe à Faulker, en passant par Flannery O’Connor et Cormac McCarthy, et de Larry Brown à Barry Hannah, William Gay et Ron Rash. C’est la lignée à laquelle j’appartiens. Ce sont de vrais modèles d’excellence, pour moi. Ces dernières années, j’ai aussi été influencé par un auteur du nom de Donald Ray Pollock. Tous ces auteurs me fascinent : il suffit de lire la première phrase de n’importe laquelle de leurs œuvres, pour savoir tout de suite à qui on a affaire.
Qu’en est-il des auteurs plus modernes ? Y en a-t-il quelques-uns dont vous vous sentez proche ?
Comme écrivains originaires du Sud qui possèdent le même héritage que moi, je pense à Mark Powell, Charles Dodd White, Robert Gipe, Alex Taylor, Glenn Taylor, Jamie Kornegay, Michael Farris Smith, Taylor Brown, Sheldon Lee Compton, et je pourrais continuer à donner des noms pendant un bon moment. Je pense que le premier roman de Robert Gipe, Trampoline, est le meilleur qui soit sorti des Appalaches l’année dernière, et de la même manière, je pense que le prochain roman de Michael Farris Smith, DesperationRoad, qui paraîtra en début d’année prochaine sera simplement époustouflant. Voici deux livres écrits par des hommes de mon temps qui ont vraiment eu un impact gigantesque sur moi, ces dernières années.
Y a-t-il une question que nous aurions oublié de vous poser ?
Je voudrais juste sincèrement remercier tous les fans extraordinaires que j’ai rencontrés en France, ainsi que le Festival America et les éditions Sonatine pour avoir rendu tout ça possible. Vous savez, je n’avais jamais vraiment quitté la Caroline du Nord avant de commencer à vendre des livres, et je n’avais jamais pris l’avion non plus. Quand je pense que j’ai parcouru la moitié du globe et rencontré des gens exceptionnels qui apprécient mon travail, ça me fait toujours un peu bizarre. C’était rafraîchissant de pouvoir parler d’art et de littérature à Vincennes. Je pense que les lecteurs français sont courageux, et qu’ils n’ont pas peur de prendre le risque de lire quelque chose de différent. Et ça, ça change vraiment de là où je viens, parce que j’ai souvent l’impression que mon public ici ne comprend pas ce que j’essaye de faire, ou n’est pas prêt à se laisser porter vers les lieux où j’aimerais les emmener. Je suis profondément reconnaissant envers tous ceux qui m’aiment et me soutiennent, et j’ai vraiment hâte de revenir. J’espère être invité à Lyon, à un moment ou un autre, et si ça arrive, je vous y retrouverai bien volontiers.
Muriel, Raccoon et Wollanup, septembre 2016.
PS: Nous avons eu la chance de rencontrer David Joy à America mais pas suffisamment pour l’interviewer. Qu’à cela ne tienne, grâce au professionnalisme et à la gentillesse de Muriel Poletti de Sonatine avec qui j’ai l’énorme chance de collaborer depuis quelques années, nous avons pu lui envoyer des questions qui sont revenues très rapidement et qui ont été traduites impeccablement par Jessica Haouzi. Quand les relations avec un service de presse sont de la sorte, je peux vous dire que c’est un enchantement d’avoir un blog.Merci!
C’est juste parti d’une idée d’en savoir un peu plus sur la part « américaine » de certains acteurs culturels français, de mieux saisir la fascination que ce continent exerce sur nous.Interroger ces gens auteurs, éditeurs, musiciens, cinéastes, journalistes qui, au fond d’eux, ont gardé bien enfouie ou pas mais parfaitement perceptible l’image du Cowboy qu’ils jouaient dans leur enfance, la philosophie de l’Indien qu’ils incarnaient dans leurs périples dans les bois. J’ai donc envoyé un petit questionnaire à des personnes que j’aime voire que j’admire pour en savoir un peu plus sur leur côté ricain revendiqué ou pas, assumé ou pas mais évident quand on connaît leur parcours. J’ai déjà obtenu des réponses, brillantes, je ne m’adresse pas à des nazes non plus et la passion de ces gens viendra, de temps en temps, éclairer le déjà gros côté ricain du site. On commence sous peu. Enjoy!
Wollanup.
PS: si certains savent comment joindre Mathias Malzieu, Philippe Labro, Bertrand Tavernier, H-Burns, je suis preneur.
Ahmed Tiab est l’auteur d’un premier roman « le Français de Roseville » édité par les éditions de l’Aube paru ce mois de janvier qui m’a plu pour cette découverte de la ville d’Oran à diverses époques contemporaines et aussi pour son héros le commissaire Kémal Fadil personnage humain et dont le comportement nous fait espérer une suite. Voulant en savoir un peu plus sur cet auteur, j’ai posé quelques questions à Ahmed Tiab.
Votre présentation par l’éditeur est très brève et vous ne laissez que très peu de traces sur le net, alors qui êtes-vous Ahmed Tiab?
Difficile de dire qui on est. Le plus simple serait de vous dire que je suis né à Oran en 1965 et que je vis en France depuis 1990. A l’école primaire, j’ai appris le français, j’ai donc depuis le début vécu sous les deux cultures. J’ai fait différents métiers avant de devenir enseignant contractuel . J’insiste souvent sur ce dernier qualificatif car il ne m’enferme pas dans ce métier. J’aime avoir le choix ainsi que la liberté de changer pour continuer à aimer ce que fais. Aujourd’hui j’aime enseigner les langues étrangères, j’aime écrire.
Comment vient-on à l’écriture? Quel est le moment déclencheur?
Mon élément déclencheur pour le premier roman fut le visionnage d’un documentaire sur la rénovation du quartier de la Marine à Oran sur internet. Le réalisateur interrogeait des vieux sur la vie du quartier d’avant. Ils donnèrent tous une version plus humaine de la coexistence difficile certes, entre arabes, français et espagnols à Oran. J’aimais le côté bienveillant de leur récit. En Algérie l’histoire officielle, avec un grand H, est extrêmement cadrée. Trop peut-être.
Comment définiriez-vous votre roman, de façon plus précise que sur la quatrième de couverture ? Est-ce seulement un polar pour vous? Ou ce genre a-t-il juste été un instrument pour parler d’autre chose?
Je pense que l’intrigue polar me sert de prétexte pour parler des travers de la société que j’ai connue. J’avais envie de rendre certaines choses plus simples, voire banales. Décharger les vivants des héritages parfois trop lourds, qui empêchent d’avancer. Chercher l’apaisement et laisser penser que le bonheur du moment n’a que faire de l’histoire, ni de la vérité, fut-elle cruelle.
Votre roman est une ode à Oran, quelques mots amoureux pour décrire votre ville natale?
Je pense que cette ville a été jetée en pâture à l’incompétence générale. Elle mérite d’être élevée au rang de capitale Méditerranéenne comme Barcelone, Marseille ou Beyrouth qui après des décennies de guerre, fleurit pourtant à nouveau intellectuellement et artistiquement.
Pour quelle raison avez-vous quitté l’Algérie en 1990?
J’ai vécu les prémices de l’arrivée des islamistes dans le pays. Je ne voulais pas vivre dans une boîte noire. Claustrophobie.
Vous êtes un observateur et en même temps un acteur de la société française depuis 25 ans. Votre opinion du pays a-t-elle évolué depuis votre arrivée en France, avez-vous remarqué des mutations?
Énormes ! La mondialisation est passée par là. La ville est aujourd’hui surpeuplée (exode rural) et ses murs sont détériorés. L’infrastructure n’a guère évolué et les bidonvilles continuent à fleurir. A croire que la rente gazière, ce n’était que du… vent, justement.
Vous êtes enseignant et vous avez dû échanger avec vos élèves sur les attentats de janvier et de novembre. Comment, avec vos origines et votre confession (Commentaire: si vous n’êtes pas musulman, ce que j’ignore, comment avec les à-priori qui se sont créés en France sur les musulmans, les Arabes et particulièrement les Algériens, vous, au cœur du débat, de façon fortuite, avez-vous pu faire cet effort pédagogique demandé par le ministère) avez-vous traité ces événements?
Non. J’ai préféré laisser aux professeurs d’éducation civique qui sauraient intégrer l’élément dans leurs cours de façon naturelle. J’interviens pour ma discipline pour rappeler les grands principes républicains et la notion de liberté d’expression et de démocratie en des circonstances précises : guerre d’Espagne, Chili 1973, Argentine, Churchill, WWII etc …
Vous semblez bien connaître la société algérienne actuelle et ses problèmes que vous évoquez dans votre roman, retournez-vous souvent à Oran, avez-vous le souhait de retourner y vivre?
J’y retourne tous les deux ans environ. Mon pays c’est là où je vis. Je suis Français, mes enfants aussi. Mes amis, mes passions, mon jazz.
Quels sont vos auteurs favoris, lesquels vous ont donné envie d’écrire, quels auteurs algériens faut-il connaître ?
Je lis de tout. J’aime particulièrement Camus, Amine Maalouf et bien d’autres. Les algériens, il y a Djaout, Feraoun, Yacine, plus proche de nous il y a, Khadra et Maissa Bey.
Et bien sûr, quelle est la question que j’ai oubliée de vous poser ? avec la réponse évidemment ! Tout en vous remerciant de votre disponibilité.
De quoi parlera le deuxième opus « Le désert ou la mer » ?
Vous aurez la réponse en Avril.
C’est moi qui vous remercie pour vos encouragements.
Entretien réalisé par mail entre le 24 et le 26 janvier 2016.
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