« Le corps d’un homme, la gorge tranchée au pied de son immeuble, entraîne le lieutenant Ma et son adjoint Zhou dans une enquête déglinguée au cours de laquelle ils vont remuer le ciel et la terre de Pékin menacé par les séparatistes ouïghours. »
Peu d’informations sur MI Jianxiu qui est aussi édité par les éditions de l’Aube qui a trois romans de l’auteur à son catalogue. Impossible de savoir si ce roman fait partie d’une série en cours, s’il est amené à avoir des prolongements, une suite. Pas plus d’infos sur la traduction qui montre quelques manquements dans la concordance des temps futur / conditionnel.
Polar d’investigation très conventionnel dans son déroulement, « Pekin de neige et de sang » représente néanmoins un intérêt par sa situation géographique, montrant une société chinoise et plus particulièrement pékinoise en pleine mutation, lorgnant vers les modèles occidentaux tout en étant encore sous la terrible dépendance des préceptes créés et ancrés à l’époque du Grand Timonier. Bien sûr, la vision de MI Jianxiu peut être taxée de subjectivité comme tout roman mais objectivité ou pas, le portrait rendu d’une société entièrement soumise au parti, craignant la délation, l’attitude déviante, l’emprisonnement, le procès politique, fait un peu froid dans le dos.
Le roman s’avère ni bon ni mauvais, juste moyen mais d’une lecture néanmoins particulièrement instructive sur la Chine au XXIème siècle. L’enquête, sans être à tomber, reste néanmoins très crédible et révèle un peu de la délinquance dans la capitale chinoise, l’ordinaire et locale naissant souvent de l’extrême dénuement de catégories de la population considérées comme des parias, et l’universelle, celle en col blanc, pratiquant les mêmes méthodes que partout ailleurs, corruption, pots de vin et élimination des gêneurs.
Ma le chef et son adjoint Zhou font bien le job mais la narration est souvent perturbée par les états d’âme, les peines sentimentales des deux hommes, l’un en pleine séparation non digérée, l’autre tentant de sauver l’aimée toxico mal barrée. Il est dommage que ces moments prennent tant de place dans le roman, ralentissent l’intrigue. S’il s’agit du premier tome d’une série, la connaissance de ces blessures sont utiles au lecteur mais dans le cas contraire, que de temps perdu, que de bâillements qui auraient pu nous être évités.
Très mitigé.
« Je suis policier, pas truand. Je suis tenu de servir le peuple, pas de le terroriser. Il y a des lois pour des choses comme ça. Si ta sœur traîne avec des individus louches, elle est coupable aussi aux yeux de la loi. »
Wollanup.
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