Traduction : Taina Tervonen.

Pekka Hiltunen est un journaliste et un écrivain finlandais, son premier polar « Sans visage »  avec ces deux enquêtrices, Mari et Lia, expatriées finlandaises vivant à Londres a été publié en France chez Balland en 2013 . « Écran noir » est le deuxième opus de cette série, il date de 2012 et il en existe un troisième sorti en 2015 en Finlande.

« Des comptes YouTube sont piratés pour poster d’étranges vidéos, totalement noires et silencieuses. D’autres suivent, montrant des personnes immobilisées au sol se faire lyncher à coups de pied. Les images sont d’autant plus dérangeantes qu’elles font preuve d’un sens esthétique macabre. Peu après, les corps sont retrouvés en différents endroits de Londres, et il apparaît très vite que certaines victimes sont des homosexuels disparus lors de soirées dans des bars gays de la capitale. Si la police comprend qu’elle a affaire à un tueur déterminé, elle semble cependant minimiser le caractère homophobe des meurtres.

Deux jeunes Finlandaises, Mari et Lia, se penchent alors, avec l’aide d’un groupe clandestin, sur ces dossiers non résolus dans l’espoir que justice soit rendue. Mais les enjeux sont bien supérieurs à ce qu’elles imaginaient. »

Ceux qui connaissent déjà les deux enquêtrices Mari et Lia les retrouveront sans doute avec plaisir, ceux qui comme moi les découvrent n’auront pas de peine à comprendre le roman, Pekka Hiltunen livre assez de clés, mais ils auront sans doute envie de lire le précédent pour en savoir plus sur ces deux personnages attachants et leur rencontre qui a eu lieu dans « sans visage ». Pekka Hiltunen dévoile au cours du roman un peu de l’histoire des deux personnages principaux, notamment celle de Mari dont l’enfance particulière explique les talents et la motivation.

Elles travaillent toutes deux pour le Studio, un groupe de redresseurs de torts créé et géré à temps plein par Mari qui est riche. Lia, dernière recrue du groupe, le rejoint en dehors de ses heures de boulot pour un magazine londonien. Dans ce studio, ils mettent leurs talents au service d’une cause choisie et combattent les injustices qu’ils rencontrent. Rico, un hacker de génie, Paddy un ancien flic, Maggie, une actrice qui peut endosser tous les rôles… car oui, si leurs causes sont justes, ils n’hésitent pas à travailler dans l’illégalité et peuvent monter de véritables arnaques en bonne et due forme.

Dès les premières vidéos noires postées sur les réseaux sociaux, tout le monde est intrigué puis les lynchages font leur apparition, les victimes sont des homosexuels fréquentant les bars gays de Londres mais la police minimise sciemment l’homophobie évidente des crimes pour des raisons bassement budgétaires et politiques dans une période de réorganisation des services et de rediscussion des priorités. Les membres du Studio enquêtent donc et vont devoir affronter un tueur en série particulièrement retors dans une folle course contre la montre. Ils n’en sortiront pas indemnes.

On suit les enquêteurs avec de temps en temps, un regard sur les victimes du tueur qui prend son temps pour des mises à mort de plus en plus lentes et cruelles. On est saisi par l’urgence, Pekka Hiltunen s’y entend pour faire monter le suspense et nous embarque avec talent dans cette histoire de meurtres et de folie. Ce tueur qui cherche la célébrité, maîtrise les réseaux sociaux où il met en scène son œuvre en la liant avec celle de Freddie Mercury est particulièrement effrayant. Ce monde où tout se met en scène l’ est tout autant.

Un polar haletant avec un tueur 2.0.

Raccoon.