Chroniques noires et partisanes

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MARSEILLE 73 de Dominique Manotti / EquinoX / Les Arènes.

“La France connaît une série d’assassinats ciblés sur des Arabes, surtout des Algériens. On les tire à vue, on leur fracasse le crâne. En six mois, plus de cinquante d’entre eux sont abattus, dont une vingtaine à Marseille, épicentre du terrorisme raciste. C’est l’histoire vraie.

Onze ans après la fin de la guerre d’Algérie, les nervis de l’OAS ont été amnistiés, beaucoup sont intégrés dans l’appareil d’État et dans la police, le Front national vient à peine d’éclore. Des revanchards appellent à plastiquer les mosquées, les bistrots, les commerces arabes. C’est le décor.

Le jeune commissaire Daquin, vingt-sept ans, a été fraîchement nommé à l’Évêché, l’hôtel de police de Marseille, lieu de toutes les compromissions, où tout se sait et rien ne sort. C’est notre héros.”

Et une nouvelle fois, la grande dame du polar politique frappe fort, cogne sur Marseille, la police en 73. Époque glauque des ratonnades où aigris et racistes décidaient de dézinguer des Maghrébins dans l’indifférence des médias et des politiques ne voulant pas faire les liens dans les morts criminelles d’une cinquantaine d’Arabes. Mais l’incorruptible inspecteur Daquin va remonter la pelote, démêler les noeuds… celui qui sera le commissaire parisien Daquin, des romans de madame Manotti des années 90 quand elle était la première (la seule?) à flinguer la gauche caviar, Tapie, tout en ne relâchant pas son effort sur la droite. Revenu à ses débuts, en 73, pour aider l’auteure à retrouver l’inspiration pendant l’écriture du magnifique “Or noir”, Daquin enchaîne avec cette deuxième affaire phocéenne.

De son passé de professeure d’Histoire, Dominique Manotti a gardé la méthode et le talent pour l’investigation, pour l’étayage des dires, des affirmations, des preuves. A chaque fois, c’est clair et précis, passionnant, sans jamais être ennuyeux. On lui reproche parfois ce côté clinique, froid mais la dame fait oeuvre d’enseignement, fait partager ses connaissances, offre la vérité à qui veut l’entendre, la lire. C’est donc du très sérieux, le sujet n’incite pas au romantisme, à la fantaisie et encore moins aux envolées lyriques. Pas utile d’enjoliver les salauds…

Grande prêtresse de la contre-histoire française, Dominique Manotti est indispensable, le témoin essentiel des dérives politiques françaises. Plongez avec elle dans le marigot phocéen que les très récentes magouilles de la droite locale pour les municipales remet en lumière.

Béton !

Clete.

RACKET de Dominique Manotti / Les Arènes / Equinox.

Un roman de Dominique Manotti est toujours un évènement. Madame Manotti, la prof que j’aurais aimé avoir, depuis des décennies, et sans faiblir avec l’ âge continue à nous dévoiler la face cachée d’ affaires françaises connues ou moins connues, de pratiques tordues voire criminelles mais toujours avec un éclairage bien différent et particulièrement documenté que ceux donnés par l’Etat ou les médias à la botte.

Au fil des années Manotti a montré et démonté la gauche caviar, Tapie, les agissements des banquiers et des investisseurs, les magouilles des politiques, les ventes d’armes clandestines, les flics ripoux… et la French Connection dans les années 70 à Marseille. A cette occasion, elle avait ramené au tout début de sa carrière un de ses personnages fétiches le commissaire Daquin, une présence qui l’avait rassurée dans l’écriture de son roman.

Dans “Racket” Daquin fait aussi quelques apparitions en vieux sage, statut que son âge comme son expérience permettent, mais c’est Noria Ghozali, flic des RG, apparue dans “bien connu des services de police” qui va mener l’enquête. Nul doute que ces deux flics n’étaient pas de trop pour affronter l’ogre américain.

“Racket” se veut une version romancée de la vente d’ Alstom à un groupe américain en 2013. Nul besoin de vous rappeler l’affaire, Dominique Manotti s’en charge. Si le début du roman s’avère un peu ardu par la profusion de personnages et de situations, les qualités didactiques de l’auteure offrent rapidement une compréhension  de l’affaire, des tenants et des aboutissants, des enjeux.

Pour faire simple, un industriel américain veut acheter un fleuron de l’industrie française et a bien l’intention de mener son projet à terme. Et c’est la guerre: intimidations, meurtres, corruption, chantages, fake news, tout est mis en place, minutieusement, pour fragiliser la cible. Alors ce genre de procédés n’est sûrement pas l’apanage des seuls Américains. Néanmoins, ceux-ci ont un très gros avantage sur la concurrence puisque leurs attaques ciblées, leurs abordages, leurs hallalis sont appuyés par le ministère de la justice américaine, le FBI, la CIA, la NSA, bref, toute la puissance du pays le plus puissant du monde.

Face au déferlement, Noria et son équipe du Renseignement intérieur vont suivre adroitement des pistes peu balisées et tenteront de bousculer le bel ordonnancement orchestré par des pourris outre-atlantique. Sans leurs noms, apparaissent un ministre dupé vantant des marinières pendant qu’on pille le pays, un secrétaire général adjoint de l’ Elysée qui a fait beaucoup de chemin depuis 2013, les révélations de Snowden, l’énorme usine à gaz de Bercy, un sinistre ministre du budget qui nous demandait de nous serrer la ceinture… un monde effrayant, flippant, déshumanisé, pourri jusqu’à la moelle raconté de manière passionnante une fois de plus par une grande Dominique Manotti.

Manottien!

Wollanup.

PS: Dominique Manotti nous a parlé de son rapport à l ‘Amérique dans un entretien en décembre 2016, ici.

MON AMÉRIQUE À MOI / Dominique Manotti.

Dominique Manotti est la grande dame du polar français et la prof qu’on aurait tous aimé avoir.

Auteur de onze romans qui sont autant de pavés noirs  dénonçant  les travers politiques, économiques et sociaux français dans des intrigues sèches, chirurgicales passionnantes et source de multiples enseignements comme « Lorraine Connection », »Kop » ou « Or noir », elle a aussi écrit avec DOA « L’honorable société » et est certainement en partie responsable de l’épanouissement littéraire de ce dernier.

Dominique Manotti n’a que très peu écrit sur l’ Amérique ( « le rêve de Madoff » chez Allia) mais suit de très près son histoire. Je rêvais d’obtenir son opinion, c’est Noël avant l’heure.

manotti

Première prise de conscience d’une attirance pour l’Amérique

Je ne sais pas si c’était pour l’Amérique. J’avais douze ou treize ans, j’ai vu Sur les Quais, de Kazan, je ne me souviens plus dans quelles circonstances car à l’époque j’allais peu au cinéma, et ma famille était franchement franco-française. Je suis tombée amoureuse de Marlon Brando. Amour platonique et durable.

Une image 

 

bombe

Un événement marquant

La guerre du Vietnam, incontestablement. J’ai commencé à prendre conscience de la société dans laquelle je vivais à travers la fin de la guerre d’Algérie, que j’ai vécue entre mes 17 et 20 ans. A peine finie cette guerre et l’affrontement avec l’OAS, ici sur le sol français, qui l’a suivie, l’armée américaine intervient massivement au Vietnam. Les bombardiers américains qui déversaient du napalm et des bombes en continu sur le Sud, la tentative de noyer Hanoï au nord en détruisant les digues qui protégeaient la ville, les troupes au sol. Tout ce que la France avait piétiné en Algérie, les droits de l’homme, le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, les Américains le laminaient au Vietnam, avec l’accord bienveillant de leurs alliés européens. Et cela n’a pas cessé ensuite. 1973, le coup d’Etat de Pinochet au Chili, organisé par la CIA, l’installation de toutes les dictatures sanglantes de l’Amérique du Sud. Pour moi, deux conséquences : quand j’entends un discours sur les droits de l’homme, je regarde qui le prononce, ce qu’il a fait dans un passé récent. Et je me méfie, avant tout examen, des Etats Unis. (Qui peut écouter sans rire le discours d’Obama à Cuba en 2016 sur les droits de l’homme à portée de canon de Guantanamo ?)

Un roman

LA Confidential de Ellroy. C’est un roman qui a eu une influence sur ma vie. Après l’avoir lu, je le trouvais si « remuant » que j’ai décidé de tenter l’aventure et d’écrire de la fiction.

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Un livre d’essai 

Histoire criminelle des Etats Unis, de Browning et Gerasi, (compte rendu sur mon site). Revisiter sa propre histoire en y intégrant le crime. Un travail avec un regard critique sur sa propre histoire, avec la volonté de mêler démarche historique et réflexion sur l’actualité. Les Européens ne savent pas faire. Pour me faire comprendre : il faudra attendre 1972 et la parution du livre de Paxton ( historien américain) pour avoir le premier livre d’histoire sérieux sur Vichy et la collaboration. En 25 ans les Français n’avaient pas su le faire.

Un auteur

Dos Passos. Le 42° Parallèle puis toute la suite « USA » a été pour moi la découverte de la littérature américaine et m’a certainement influencée sur le plan du style.

Un film

Il y en a des centaines, je suis une fan de cinéma américain. Mais je garde un sentiment particulier pour Vera Cruz, de Aldrich, avec Cooper et Lancaster. Je débarquais à la Sorbonne, pour faire des études de lettres classiques (latin grec). J’allais très rarement au cinéma. Mon entourage m’avait emmenée voir des films genre Bergman, qui m’ennuyaient terriblement, et que je trouvais très inférieurs à la littérature. J’ai eu la chance de tomber dès mes premiers jours de fac sur un étudiant qui m’a emmenée voir à la cinémathèque (à l’époque rue d’Ulm, à côté de la Sorbonne) Vera Cruz, premier film que j’ai vu dans cette auguste salle. Et là, ce fut le coup de foudre. J’ai compris et aimé la puissance de l’image, la puissance du cinéma. J’ai fréquenté la cinémathèque plus assidument que la Sorbonne. Je n’ai jamais revu Vera Cruz, je tiens à garder ce souvenir intact.

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Une série

Sur Ecoute, The Wire, sans hésitation.

Un réalisateur

Orson Welles, s’il faut choisir.

Un disque

Comment choisir ? Tout un monde de jazz. Mingus, Coltrane, Monk…

Un musicien ou un groupe

Ella Fitzgerald, « The Voice ».

Un personnage de fiction

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Au cinéma, pourquoi pas Daniel Plainview, le personnage central de There Will Be Blood, joué par Daniel Day- Lewis m’a marquée. Son acharnement à faire du fric, avec violence et passion. A « mordre dedans ». Avec la religion omniprésente qui traine en arrière fond. En écrivant ces mots, je me remémore aussi Elmer Gantry, le prédicateur joué par Burt Lancaster. La même rage à mordre dedans.  

En roman, je citerai volontiers Ned Beaumont, le personnage central de La Clé de Verre de Hammett, que j’aime pour son ambiguïté : le redresseur de torts est un joueur professionnel, au passé lourd, qui part en séduisant la femme de l’homme qui l’a engagé et qui est son ami, lui même personnage très ambigu.

Un personnage historique

Edgard Hoover. Directeur du FBI de 1924 à 1972, jusqu’à sa mort. (A coté de lui les potentats africains sont de petits joueurs). L’homme le plus puissant des Etats Unis au 20° siècle. Il a profondément marqué le système politique américain en tolérant les mafias, en les associant même à l’exercice du pouvoir au plus haut niveau, et en pratiquant très largement l’infiltration, la provocation et l’assassinat politiques contre tous les opposants hors du bi-partisme.

Une personnalité actuelle

Edward Snowden. Ce que l’Amérique a de meilleur. Et qu’elle n’aime pas.

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Une ville, une région

Isola, la ville du 87° district d’Ed McBain. 

Un souvenir, une anecdote

Mon premier voyage dans une université américaine. C’était Wellesley College, de la Ivy League, près de Boston et du MIT. J’étais invitée à intervenir dans un séminaire sur les systèmes de protection sociale, étude comparée. A l’époque,  j’enseignais à Vincennes, constructions en Algéco, misère, improvisation, pagaie et génie. J’arrive dans un cadre à couper le souffle, espaces verts splendides, bâtiments magnifiques, musée privé, étudiantes à vélo sur les dizaines d’hectares du domaine. La première question que me posent les organisateurs quand j’arrive : Vous avez bien pris votre robe du soir n’est ce pas, pour la soirée inaugurale de ce soir ? Et quand l’épineuse question de la robe du soir fut réglée tant bien que mal, les organisateurs me proposèrent de venir avec eux me détendre à la piscine de la fac. Je n’avais pas non plus pensé à prendre mon maillot de bain.

Le meilleur de l’Amérique

Sa culture. Le cinéma, la littérature, à chaud sur l’actualité. La musique. Des créateurs au dynamisme fascinant.

Le pire de l’Amérique

Sa culture. Le racisme, le Ku Klux Klan, l’ultra protestantisme, le créationnisme, la violence, les milices, la tolérance au meurtre, tout ce fond très enraciné depuis les premiers colons, qui constitue la base très solide de nombreux hommes politiques américains dont Trump n’est que la dernière résurgence. Un fond qui semble ne pas évoluer.

Un vœu, une envie, une phrase. 

Mon hommage : ils ont admirablement compris l’importance du « soft power ». Et ils le pratiquent de façon extrêmement intelligente. Comparez l’attitude de la France en 1918 (l’Allemagne paiera) et celle des Etats Unis en 1945 : Plan Marshall et interdiction sur le continent européen de toute entrave à la pénétration du cinéma américain. Le cinéma est leur meilleure arme, ils le savent. Il a su transformer le génocide des Indiens en épopée des temps modernes. Il peut tout faire.

Dominique Manotti.

Propos recueillis par mail le 30 novembre.

Wollanup.

 

 

OR NOIR de Dominique Manotti / Série Noire.

Après « L’évasion » paru en 2013, Dominique Manotti revient en grande forme avec un roman épatant, enrichissant, complexe et comme toujours ancré dans le contexte politique et économique de l’époque dans lequel il est situé. Madame Manotti, c’est la prof que j’aurais aimé avoir tant ses écrits reposent sur une volonté farouche de dépoussiérer l’histoire officielle pour en montrer les rouages réels bien éloignés des sornettes que gouvernements et médias veulent nous faire avaler et elle y parvient toujours par la qualité de ses recherches et la clarté de ses écrits vulgarisateurs pour un public d’amateurs de polars exigeants et bien ancrés dans la réalité, comme ceux de DOA ,avec qui elle s’était associée pour le très réussi « l’honorable société ».

« Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, vingt-sept ans à peine, prend son premier poste au commissariat de l’Évêché, et découvre une ville ensanglantée par les règlements de compte qui accompagnent la liquidation de la French Connection, des services de police en guerre larvée les uns contre les autres, et la prolifération de réseaux semi-clandestins comme le SAC ou la franc-maçonnerie.
Il enquête sur l’assassinat d’un ancien caïd de la drogue et de son associé, un vétéran des services secrets, tous les deux reconvertis dans les affaires ; assiste à la naissance mouvementée d’un nouveau marché des produits pétroliers, à l’ascension fulgurante des traders assoiffés d’argent frais qui le mettent en œuvre ; et constate que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l’on croit… »

« Or noir » est avant tout un grand roman racontant avec talent l’histoire de Marseille à la fin du trafic d’héroïne de la « French Connection » des frères Guérini voulue ardemment par les USA pour des motifs inavouables et dévoilés, bien sûr, par Manotti et de la lutte entre les héritiers Zampa et le Belge observée par des services de police complètement gangrénés par des alliances maffieuses et/ou politiques. Un tel panier à crabes semble la réalité et la tradition marseillaise quand on a lu « le souffle court » de Carlotto décrivant la situation actuelle. Et finalement, l’OM ne serait peut-être pas la pire des calamités originaires de la cité phocéenne.

Situé en 73, quelques mois en amont du premier choc pétrolier, initié par une nouvelle organisation qui dirigera le monde quelques années plus tard, l’OPEP, « Or noir » explique, encore une fois avec une immense clarté les transformations à venir, le pouvoir naissant du pétrole et de ceux qui en possèdent et du magnifique jackpot prochain prévisible dont rêvent banquiers , traders et intrigants intelligents, malins ou visionnaires.

Mais « Or noir », et on n’a pas le droit de l’oublier non plus, est un grand polar d’investigation remettant en scène le commissaire Daquin, présent dès 1995 dans le premier polar de Manotti « sombre sentier ».Son retour est une belle surprise néanmoins teintée de jalousie par le fait que j’ai pris 20 ans et que Manotti, à l’instar d’Erlendur d’Indridason, le rajeunit de 20 ans pour nous conter sa première enquête. Manotti m’avait épaté à l’époque des premiers aventures du commissaire en le faisant toujours évoluer dans des mondes troubles politiques nationaux et internationaux(ne sont-ils pas toujours liés finalement ?) en mariant avec bonheur enquête et claques dans la gueule des pourris sans distinguer droite et gauche dans la dénonciation, ce qui n’était pas forcément une habitude à l’époque. De la même façon, à l’époque, l’homosexualité d’un commissaire de police, faisait montre d’originalité.

Daquin arrive à Marseille et découvre la police inféodée à la pègre, le Sac, la franc maçonnerie, la CIA derrière les Stups, les juges aveugles et sourds. Tout ce beau monde voit ou veut voir ou veut faire voir les morts de Pieri et de Simon son adjoint comme un énième épisode de la guerre de succession que se livrent les barons marseillais mais Daquin étranger dans cette Cour des miracles, va suivre une autre piste, celle de la SOMAR, entreprise de fret maritime devenue orpheline depuis la mort de ses dirigeants.

C’est un roman passionnant, condensé d’économie et de politique œuvrant au scénario d’un grand roman policier d’investigation complexe, intelligent mais d’une grande clarté grâce à une Dominique Manotti impériale en professeur expliquant avec passion la genèse de notre monde actuel, tout en nous révélant d’un point de vue international des alliances franchement incroyables, guidées par l’appât du gain. Du très lourd !

Or noir!

Wollanup.

L’ HONORABLE SOCIETE de DOA et Dominique Manotti / SN et Folio policier.

« À la veille de l’élection présidentielle, des cambrioleurs dérobent l’ordinateur de Benoît Soubise, responsable de la sécurité au Commissariat de l’énergie atomique. Les choses tournent mal, Soubise est tué. Mais une webcam a filmé toute la scène… Le commandant Pâris de la Brigade criminelle se lance sur la piste d’un groupuscule «écoterroriste», tandis qu’en haut lieu on le presse – un peu trop – de conclure son enquête. »

Sortie aujourd’hui en folio d’un grand roman récompensé en 2011 par le grand prix de la littérature policière.

Même écriture sèche, précise, informée, Politique mais non politisée, puissante et révélatrice des coulisses du pouvoir et des affaires de la France et du monde, Dominique Manotti et DOA, deux monstres du roman noir français avaient tout pour se rencontrer tant, malgré des carrières et des parcours différents, ils empruntaient les mêmes sentiers qui mènent à la connaissance, à la véritable information. A l’origine un projet télévisé avorté pour Canal +, le scénario  a été retravaillé par les deux lanceurs d’alerte qui n’ont pas renoncé pour créer ce roman à quatre mains qui m’a fait hurler de bonheur quand j’ai appris cette « union » en 2011. Depuis, ils ont continué excellemment chacun de leur côté avec un brillant « Or noir » pour Dominique Manotti et par un monstrueux Pukhtu dont paraitra la deuxième partie en octobre pour DOA.

Alors le monde politique, des médias, des services de l’état et des affaires présenté dans ce roman est bien dégueulasse, puant, mais cinq ans après sa parution , »l’honorable société » reste hélas toujours d’actualité pour montrer cet univers des puissants prêts à tout pour assouvir leur soif de pouvoir, de richesses en écrasant tous ceux qui les gênent. Le contenu de l’information en 2016, pourtant bien édulcoré offert par les médias actuels, offre de nombreuses tristes similitudes avec le roman sauf que ce que nous vivons n’est pas de la fiction.

Un choc essentiel et indispensable.

Wollanup.

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