Dans le sillage de quatre potos de la banlieue Sud de Paris, on navigue entre Rock vintage et opération la débrouille où la rue est un art de vivre…

« Banlieue Sud, Eric, Nono, Bûche et Catman rêvent aux exploits de Mesrine et de Besse dans cette France de la fin des années Giscard, cette France qui “a peur” .

Avec ses potes, c’est les virées sur les Bleues aux moteurs kités, les Derbis qui s’arrachent sur le bitume de Rungis ou de Gentilly. Entre les sorties à la Foire de Trône qui virent souvent à la baston avec les teddy boys, rockers, fifties, cats,et autres Hell’s Angels, les vols et les cambriolages, la bande se prend à imaginer des exploits plus costauds. Mais avant de devenir des hommes, des vrais, il faut en passer par les bagarres avec les bandes rivales, avec l’apprentissage de la vie, et de la mort. Certains devront remiser les santiags et les blousons et mener la vie des “boulots”. D’autres prendront le chemin qui mène directement en Centrale ou au cimetière de Gentilly. »

Lisser la calotte au Pento, nippé comme de bien entendu du Perfecto, à lacets signe hiérarchique, ajusté ou chouravé, en callotant des quilles de Valstar au bouchon rouge direct la consigne, décalaminer les pots Polini des meules au carbu gonflé, avoir comme religion le Rock, le vrai de Gene Vincent et consorts. Se frictionner dans d’homériques bastons où généralement le surnom de tribu correspond aux attributs dans cet exercice démonstratif d’une virilité incontournable. La traversée de ces villes dortoirs du Sud de la capitale reste aussi le prétexte à l’histoire d’une bande d’amis qui sont unis   par des valeurs simples mais rigides.

La fusion réussie entre Boudard et Margerin s’exprime dans ce ton, ce phrasé des années 80, avec une verdure de termes propre à l’époque et au milieu. Les cités ouvrières sont le terreau d’une culture marginale qui bien souvent sont précurseurs d’une culture recherchée par les amateurs de frissons, de nouveautés, de souffle revigorant. L’histoire de buddies, pour certains, de lascars, pour d’autres, est bien finalement l’histoire de quatre amis qui traverseront les affres d’une vie amendés du corset d’une société moribonde.

Emporté par la verve, on plonge dans une époque, avec une certaine nostalgie, et l’on se remémore des tranches d’existence gravées dans nos consciences. Parfait sous titres à l’ouvrage photographique de Yan Morvan « Les Blousons Noirs ».

La jeunesse d’hier est la jeunesse d’ aujourd’hui…

Chouchou.