Dans son précédent roman, « Le fruit de mes entrailles », Cédric Cham nous avait plongés dans un univers très noir et violent, où chaque protagoniste cherchait une forme de rédemption. Nous le retrouvons aujourd’hui dans son nouveau live Broyé, où la tension et la noirceur n’ont pas faiblit.
Nous suivons Christo, jeune homme bousillé par la vie, qui n’a connu que souffrance, douleur, violence et soumission. Il vit aujourd’hui dans une casse, sans vie sociale. Il préfère se tenir loin du monde extérieur, ne veut pas interagir avec les autres. Sa seule relation c’est celle qu’il a avec son chien Ringo qui le comprend comme s’il avait vécu la même chose. Le hasard fera qu’il croisera Salomé, jeune et belle femme qui saura entrouvrir la porte pour apporter un semblant de bonheur et de douceur à ce personnage.
Et en parallèle on suit Mattias, jeune garçon qui est enlevé pour être dressé, tel un chien sauvage. Et il s’agit bel et bien d’un dressage pour que Mattias se transforme en soldat, mais en soldat qui se contente d’obéir aux ordres sans bien sûr se rebeller. Nous assistons ainsi à un endoctrinement par le biais de violence, d’humiliations, de privations et participons silencieusement à la naissance d’un mercenaire dépourvu de sentiments.
La tension monte crescendo au fil des pages. Cédric Cham ne nous épargne pas, et on en redemande ! Pas d’espoir, pas de calme, uniquement de la férocité, de l’horreur page après page. Les seuls moments de répits, pour reprendre notre souffle se situent dans les interactions entre Christo et son chien et dans l’arrivée de Salomé qui apporte un grand souffle d’air frais. Et c’est nécessaire de prendre une grande goulée avant de replonger encore plus profond dans les abîmes de l’âme humaine. Et là, nous parlons de personnages qui n’ont jamais rien connu de positif, aucune caresse, aucun sourire bienveillant. Tout leur univers se limite à la violence et à la noirceur. Nous nous retrouvons enfermés avec les personnages, broyés avec eux sans aucune lueur d’espérance, sans aucune foi dans le bonheur.
Cédric Cham arrive à plonger encore plus loin dans le néant, à ne nous donner aucun espoir dans les relations humaines quand notre parcours ne nous a enseigné que la violence et la dureté. Une fois encore son style très percutant fait mouche à chaque chapitre, et le livre défile sous vos yeux sans que vous ayez le temps de reprendre votre respiration.
Une grande claque !
Marie-Laure.
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