Je ne vous ferai pas croire que je n’ai consacré ces mois écoulés qu’à lire des nouvelles publications. Je ne parlerai donc ici que d’ouvrages parus en 2017 puisque c’est la formule du moment sur le blog. La liste des titres avec lesquels j’ai chevauché depuis janvier avec plaisir est bien entendu plus étoffée. De façon peu étonnante, vous trouverez trace ci-dessous de mes marottes : l’Amérique et son histoire, écrite avec du plomb et du sang.

 

Les Marches de l’Amérique de Lance Weller.

Puissant, profond, vaste comme les plaines et les montagnes que ses personnages parcourent.  A damn good western comme dirait l’oncle Bill. Littéraire, bien sûr, parce que c’est écrit d’une plume assez magistrale, pour faire dans la litote.

La poudre et la cendre de Taylor Brown

Une chevauchée haletante dans un paysage carbonisé physiquement et moralement par la guerre de Sécession. Mon cœur karstique s’est fendillé pour les deux jeunes héros. Ouais, parce qu’il y a, en plus, une forme de beauté et de l’amour dans tout ça.

La Famille Winter de Clifford Jackmann

Imaginez la scène finale de la citadelle dans La Horde Sauvage de Sam Peckinpah étirée sur plusieurs dizaines de pages. On se massacre copieusement dans cette histoire de bonshommes. Et les bonshommes sont ce qu’ils sont. Tordus, cruels, violents, pas bons donc. Mais pas complètement détestables. En plus, en toile de fond, des reconstitutions historiques et sociales solides et lucides.

Un seul parmi les vivants de Jon Sealy

L’anomalie n°1 peut-être de cette sélection. Plus Sud que Ouest des Etats-Unis. Alors ? Sur l’autre rive du Mississippi et en dessous de la ligne Dixie, d’autres contrées, d’autres terroirs, d’autres rythmes, d’autres hommes, qui meurent aussi sous les balles américaines. Et on peut en faire toute une histoire. Comme celle-là. « Sale et poisseuse » ai-je lu, fort à propos, ailleurs.

A coups de pelle de Cynan Jones

L’anomalie n°2 peut-être de cette sélection. Contemporain, gallois (mais le pays n’est-il pas à l’Ouest du Royaume-Uni ?), sensoriel, physique, animal. Et psychologique à la fois. C’est court, écrit au rasoir. Ça sert diablement la gorge et c’est très beau.

Scalp de Hugues Nicol

L’anomalie n°3 peut-être de … Non, c’est pour faire hennir le patron et les lecteurs du blog. Son of a gun ! Une BD…  On en parle jamais ou presque ici. C’est dommage dans ce cas. Déjà parce que le personnage de chasseur de scalps John Glanton a laissé une trace sanglante dans la petite Histoire ET dans la grande littérature (Il va falloir l’admettre, Méridien de sang de Cormac McCarthy ne s’inspire pas de la Petite Maison dans la Prairie). Ensuite parce que le traitement narratif et graphique noir et blanc vaut le coup, ne serait-ce que d’œil. Ces quinze derniers mois, trois nouveautés BD/romans graphiques inspirés par Géronimo et les Apaches.  Avec un meilleur rôle et une juste considération. Mais, désolé, pas moyen d’en faire, comme là, l’objet d’une chronique « noire et partisane ».

Voilà. Le compte est bon, 6 projectiles dans le barillet. Visez le cœur. Joyeux Noël sur la Frontière.

Paotrsaout