Tout part du postulat que pour une même scène, suivant notre éducation, notre profession, notre niveau socio-culturel, la perception constituée accouchera d’une vision parfois aux antipodes et les faits relatés aux prismes antagonistes. C’est aussi cette vision de notre société qui fait l’objet de ce roman.
« Lors d’une descente de police dans un camp de Gitans, NathalieDecrest, chef de groupe dans un commissariat de quartier, découvre des jeunes Albanaises, cachées dans un container pour échapper à leur proxénète.
De son côté, le docteur Sergine Hollard, vétérinaire, projette de créer une clinique ambulante pour les chiens des SDF. Lors d’une consultation, elle fait la connaissance d’Odile, une sans-abri victime de deux sœurs tyranniques, et de Cyril, un jeune autiste qui vit à la rue, également sous leur coupe.Les univers de la prostitution et des grands précaires vont se croiser.Policière et vétérinaire en connaissaient les lisières ; elles vont en découvrir la violence. »
Toulouse et le personnage récurrent de Sergine Hollard doté de tous les attributs de la ville rose jusqu’aux bouts des phalanges représentent le décor à cette série engagée par son précédent ouvrage Le Chien Arabe. A la lecture de ce précédent effort mon ressenti était le suivant : Un fond scénaristique et une structure ambitieux mais l’ingrédient principal, le piment ne me paraissait pas assez connoté… Un livre qui se lit bien, des personnages attachants, des questions sociétales se posent, en particulier la place de la femme au sein d’une religion, de la famille. La dégradation de pans entiers de la Cité par des rouages fourbes et tapis dans des politiques infondées, se désolidarisant des citoyens et leurs problématiques, envahit notre quotidien en détériorant les interactions humaines. De ce nouvel acte mes sensations sont relativement similaires.
Sergine Hollard vétérinaire de son état, ancienne rugbyman s’y référant régulièrement, a ce don de l’empathie, de la philanthropie et une manie « réflexe » à se plonger dans les ennuis, dans des difficultés inextricables la mettant en porte à faux avec les services de l’ordre public de manière récurrente. Séverac nous plonge dans un contexte lourd, poisseux, interlope où « communiquent » prostitution, sans domicile fixe et associations tentant d’apporter une aide sociale, humaine à ses délaissés de la vie à la lisière de nos sociétés. Et c’est avec ses épaules, son abnégation, son cœur que Sergine se rue vers ses projets brisant le consensus. Les scories de la vie coalescentes affluent alors présentant ce tableau dont le rendu peut donc être divergent selon nos perceptions explicitées en liminaire.
Ce roman présente, à mes yeux, plus un profil d’un documentaire journalistique, où manque la dimension littéraire, mais il est indéniable que l’on s’attache aux personnages ainsi qu’à cette série éventuelle.
Docu choc délesté du poids des mots !
Chouchou.
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