Os supridores
Traduction: Hubert Tézenas
« Tout le monde imagine une vie meilleure, mon pote. C’est ce qui maintient les gens en vie, avec l’envie de vivre, en vrai », déclare Pedro révolté.
Peut-on devenir dealer d’herbe en restant fidèle à ses principes ? Peut-on utiliser les théories de Marx pour conquérir sa dignité ?
Dans les favelas de Porto Alegre, deux rayonnistes de supermarché, aux allures d’un Don Quichotte lettré et d’un Sancho Panza révolté, vont se lancer dans une aventure trépidante pour échapper à leur exploitation dans un travail mal payé et dénué de sens.
José Falero, dont c’est le premier roman, est né ét a grandi dans les favelas de Porto Alegre, théâtre de son intrigue. Il a aussi été employé au réassortiment en rayon dans un supermarché comme Pedro et Roberto, les deux cousins, qui veulent se lancer dans le deal de beuh dans leur coin. Les deux compères se sont aperçus que plus personne ne pratiquait ce “commerce”, le caillou et la poudre emportant tous les suffrages et les bourses. Et pour eux, surtout pour Pedro le cerveau, il y a sûrement moyen de se faire un peu d’argent, d’abandonner cette condition d’indigent malgré tout le travail fourni au supermarché. Pedro, marxiste à ses heures est très à cheval sur la notion de rétribution du travail comme sur la notion de profit. L’entreprise est très réfléchie, ils y associent famille et amis sûrs, tout le monde doit en croquer et de manière égale et surtout sans embrouilles.
Les débuts sont prometteurs, conformes aux prévisions et Pedro le marxiste va finalement utiliser des leviers économiques capitalistes pour se développer, mais sans excès non plus et parvenir à une espèce d’Eden de l’amateur de weed: entrer dans un supermarché pour du lait et ressortir avec quelques jolies têtes très aromatisées. Les deux cousins savent très bien que tout cela n’aura qu’un temps, qu’il faut se remplir les fouilles rapidement et arrêter avant que les nuisibles, alertés par ce commerce florissant, viennent leur chercher des poux.
Bien anticipé Pedro mais pas encore assez, de toute manière avez- vous déjà lu une histoire de trafic de came qui fonctionne longtemps correctement ? Le final sera furieux, du bon vieux western…Si on peut reprocher à Supermarché d’être parfois un peu bavard, remercions-le néanmoins de nous offrir une vision très honnête et souvent très humaine de la vie dans les favelas, loin de certains clichés, là où des damnés, englués dès la naissance, tentent de s’en sortir en gardant une certaine dignité
Clete
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