traduction: Serge Chauvin

“Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astrobiologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu’il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni.

Pour l’apaiser, ce dernier l’emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l’origine de la vie.

Le retour à la “réalité” est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l’école à la suite d’une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner.

Au mal-être et à la singularité de l’enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d’un roman de science-fiction. Par le biais de l’intelligence artificielle, Robin va s’entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions.

Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants.”

Bien évidemment ce roman ne se situe pas dans les univers du polar ou du noir. Néanmoins, si vous avez lu “ Le Temps où nous chantions”, Richard Powers n’est plus un inconnu pour vous et ses parutions, même si vous ne les lisez pas toutes, sont certainement dignes d’intérêt.

En ce qui me concerne, quels que soient les divers sujets abordés, souvent scientifiques, les bouquins de Powers me marquent durablement, me rappellent aussi que, pendant la lecture, à quelques moments, je me suis senti un peu moins bête. Pas longtemps je le concède… Quand Powers s’attaque à un sujet, que ce soit le chant choral ou des thématiques scientifiques explorant les relations entre physique, génétique et technologie, il l’explore très profondément pour en sortir la sève permettant au béotien de comprendre certains phénomènes, de suivre une histoire qui demande souvent une grande implication du lecteur.

Dans “Le dilemne du prisonnier”, Richard Powers avait déjà traité la relation père/fils, mais ici il intimise beaucoup plus le rapport entre un enfant qui perd peu à peu pied en société et son père détruit parce qu’il n’arrive pas à redonner vie et confiance à son enfant. Il y a des côtés charmants rappelant parfois “Le petit prince”, mais le monde est cruel, très cruel avec ceux qui ne rentrent pas dans la norme. 

“Sidérations” est certainement le roman le plus abordable de l’oeuvre de Richard Powers et ceci de façon totalement délibérée, je pense, afin de toucher un public plus large et de faire comprendre une fois de plus le mal que l’humanité fait à la planète, une sorte de réplique à “L’arbre-monde”, son prix Pulitzer de la fiction 2019.

L’histoire, très touchante, se termine dans des pluies de Perséides de larmes…

Clete.