Traduction : Arnaud Baignot (Anglais)
Obsessions où les illusions évanouies sont au cœur d’un récit, aux abords basiques, qui nous renvoie à différentes lectures, à des prismes de compréhension plus complexes qu’il n’y paraît. La mort brutale d’une jeune femme inscrite dans une existence semblant voguer sur des flots calmes et limpides se révélera d’une toute autre version en déroulant le fil d’Ariane lesté de plaies chroniques d’une âme marquée. Les protagonistes se trouveront, eux aussi, dans un espace de flottement en cherchant à extraire le vrai du faux…
« Suicide tragique ou meurtre parfait?
Belle à se damner, mère de famille comblée, Vivien fascine les hommes autant que les femmes. Pourtant, sous les apparences se cache une personnalité rongée par les TOC. Poids, amis, famille, Vivien contrôle tout d’une main de fer. Le jour où on retrouve son corps sans vie dans Regent’s Canal à Londres, tout porte à croire qu’il s’agit d’un suicide.
Comme si de jolis mensonges cachaient de bien vilaines réalités… »
Une mère est dans une impasse émotionnelle dans son travail de deuil. Elle fait alors appel à un ancien journaliste qui se trouve lui-même dans un contexte similaire. Ils cherchent à retisser une trame à leurs vies dans cette nécessaire acceptation de la perte du sang de son sang.
Sur un rythme cadencé, basé sur des paragraphes courts jonglant sur différentes phases de la vie de Vivien, on accède rapidement et naturellement à l’idée générale de l’auteure cherchant à démontrer qu’un fait évident masque bien souvent une réalité opacifiée par un présent trompeur. L’interprétation initiale de la découverte du corps de Vivien dans sa trajectoire semble transpirer l’évidence, les évidences, mais avec célérité les masques se craquèlent pour présenter une figure où le doute s’inscrit. Sans jamais se départir d’une conclusion hâtive et logique on se prend à dévoiler les travers d’une vie jouxtant celle d’une amie au profil psychologique dissociatif. On est régulièrement étonné par ce que le passé peut influer sur un présent et un futur intriqués et on accède à des vérités troublantes, dérangeantes sur ces conséquences.
Au départ, l’histoire est banale et sans grande originalité, elle arrive progressivement sans lâcher le lecteur par des certitudes de plus en plus floues. C’est sur ce point que réside l’intérêt de cet ouvrage, comme je le précisais précédemment, à plusieurs entrées, à plusieurs analyses. Sans nul doute j’ai été harponné autant par l’écriture que par la description d’interactions familiales conférant une ambiance instillant le doute, la désaffection d’une évidence bien trop marquée.
Sur les différentes thématiques abordées que sont l’héritage psychologique mère/fille, la recherche de descendance, la grossesse, la faculté de paraître en société, la convoitise en amitié, le deuil et sa reconstruction, Luana Lewis sait les cerner de par, probablement, sa profession de psychologue clinicienne.
Cherchez la femme… vous trouverez le mobile ou la genèse du drame…. !
Chouchou.
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