THE DROWNING
Traduction: Philippe Loubat-Delranc
“Joey, 8 ans, passe l’été dans un camp de vacances au milieu des bois. Le moniteur de natation, Alex Manson, s’est juré qu’à la fin du séjour, tous les garçons sauraient nager. Or Joey a peur de l’eau. La veille du départ, Alex l’abandonne sur un radeau au milieu du lac, le mettant au défi de rentrer tout seul à la nage. On ne le retrouvera jamais…”
Allez, la Série Noire se glisse t-elle aussi dans le créneau du polar sur la disparition d’enfants? Les dizaines de romans traitant du sujet de manière souvent uniforme, avec les mêmes clichés de forêts bouffeuses de têtes blondes et d’hommes des bois ne suffisaient donc pas ? Le créneau semble porteur si l’on voit l’application des auteurs à en remettre une couche, tout comme la belle implication des éditeurs à les éditer à la pelle…
Reconnaissons l’originalité à un JP Smith en ne traitant pas la énième disparition de mouflet sous l’angle de l’élucidation du mystère mais sous l’aspect des conséquences vingt ans plus tard. Manson a réussi sa vie, il est devenu un des grands pontes de l’immobilier à New York, il a une belle épouse avec qui il a formé une belle famille dans le pur modèle WASP avec maison dans le luxueux Westchester sur les bords de l’Hudson. Boss moderne, pote de ses collaborateurs, tout baigne jusqu’au jour où des incidents, des indices lui rappellent qu’il a commis une faute qu’il avait oubliée, dissimulée au fond de sa vie précédente de jeune branleur. Petit à petit, le danger se rapproche, on s’attaque à son intimité, à sa famille, à ses affaires et il va devoir réagir pour protéger ses intérêts, sa vie, sa survie… mais il n’est pas un criminel endurci.
“Noyade” se situe dans un genre de chronique de la chute d’un homme mais bien sûr sans attendre les sommets du “Bûcher des vanités” de Tom Wolfe. On évolue plutôt dans l’univers de Jason Starr qui a écrit plusieurs romans avec ce genre de scénario. Le propos est enlevé, le suspens réel mais on se fout finalement complètement de ce qui va pouvoir arriver à Mason dont le châtiment serait finalement une juste malice de la vie. Alors peut-être que le salopard, malgré ses erreurs, ses choix foireux va réussir à s’en sortir mais gageons que la majorité des lecteurs engloutira le roman pour le crash désiré et attendu. Faut bien qu’il morfle quand même!
“Noyade”, un thriller qui pourrait être le compagnon idéal de votre serviette de plage, vite lu et ne nécessitant pas énormément de concentration, propice à une lecture en dilettante .
Clete.
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