Toujours disponible dans les salons pour défendre ses auteurs, pour discuter littérature et zik et partager une bière voire plus si affinités, Aurélien Masson est un mec bien qui ne se la pète pas. Le boss de l’institution Série Noire a su dépoussiérer la vieille dame pour lui redonner une nouvelle jeunesse rendant parfois la concurrence bien pâle, suivez mon regard…Conservant le bel héritage de grands romans ricains, il a su y ajouter la qualité française avec des auteurs qui ont vraiment quelque chose à dire, des auteurs hautement politiques dans le sens noble du terme, des lanceurs d’alerte indispensables et magnifiques.

Alors Aurélien s’exprime souvent dans la presse et je me désespérais de le voir un jour dans notre modeste espace mais c’est fait, et sur un seul sujet, l ‘Amérique. ROCK ON!

  • Première prise de conscience d’une attirance pour l’Amérique

Bon la réponse ne va pas être très glamour ni même très intello mais ma première attirance pour l’Amérique doit dater de la fin des années 1970 avec des séries télés comme Starsky&Hutch ou même  Dallas…avec mes petits yeux d’enfant je me disais c’ est quoi ce pays de dingue où tout a l’air d’être plus grand plus fort plus dingue, plus pire…Bref cette sensation que l’Amérique c’était bigger than life…

  • Une image

La pochette du premier album des Ramones.

Ramones-Ramones1

  • Un événement marquant

L’apparition de la scène musicale de Seattle à la fin des années 80 – début des années 90…des groupes qui ont bercé mon adolescence, des groupes incandescents et en même temps plombés par une tristesse existentielle…

  • Un roman

Il y en a évidemment au moins une centaine mais je dirais Postier de Bukowski ou Demande à la Poussière de Fante…j’avais 14-15 ans,  je trouvais la vie parisienne un peu fade et je rêvais d’aller boire des verres avec ces soi-disant loosers flamboyants…Comme dirait Manset j’aime « la force décuplée des perdants ».

AskTheDust

  • Un auteur

Faulkner car c’est la classe ultime, le romancier total créateur de monde et d’univers…et puis Sanctuaire est un superbe roman noir publié en 1931…On parle souvent de Hammett et de Chandler comme pères fondateurs du roman noir mais on oublie souvent Faulkner…Et puis j’aime l’écrivain de génie qui part à Hollywood et qui s’y fait écraser, il était trop bien pour ça…fuck Hollywood…

 

  • Un film

Mean Streets de Scorsese, pour Scorsese jeune, pour De Niro jeune, pour Keitel jeune, pour la musique des Stones, pour les rues crasseuses de NYC…en regardant ça à la fin des années 80 je me disais « la vraie vie est ailleurs » mais ce New York, je ne le savais pas, avait déjà disparu…

Mean_Streets_poster

 

  • Un réalisateur

Abel Ferrara pour ses films sublimes, à la fois géniaux et ratés, on est toujours à la limite du kitsch et du sublime et puis je trouve qu’il a de très belles dents pour un Américain,  dans ce pays obsédé par la blancheur…

 

  • Un disque

Raw Power Iggy and the Stooges

Appetite for Destruction Guns N Roses

Nevermind Nirvana

  • Un musicien ou un groupe

Iggy Pop qui est beaucoup moins idiot qu’il ne le prétend.

 

  • Un personnage de fiction

Milo Milodragovitch, plus cool tu meurs.

 

  • Un personnage historique

Dee Dee Ramone, personnage central dans l’histoire du Punk et qui a composé le premier album des Ramones en 15 jours sur une basse avec deux cordes, en écoutant l’album on aurait presque envie de dire « vive l’héroïne ».

 

  • Une personnalité actuelle

Jay Mascis de Dinosaur Jr car il n’a rien d’actuel et qu’il fait toujours la même musique de débile depuis 30 ans…je préfère l’éternité à l’actualité…

J Mascis

  • Une ville, une région

New York, même si cette ville est à présent pour moi plus un fantasme qu’une réalité mais j’y aime toujours les bars.

 

  • Un souvenir, une anecdote

J’ai voyagé pendant toute mon adolescence avec un ami cher qui était plus vieux que moi il conduisait pendant que je buvais des bières en cachette stockées dans la glacière à l’arrière, ambiance The passenger d’Iggy Pop…je me souviens de visite de musées foireux disséminés aux quatre coins du territoire comme le musée de la braguette, le musée du bouton, le musée des tracteurs…enfin tous ces musées loufoques qui nous rappellent que l’Amérique est un pays neuf, un petit bébé furieux…

 

  • Le meilleur de l’Amérique

Ses marges.

 

  • le pire de l’Amérique

Hillary Clinton qui symbolise tout ce que je déteste et vomis.

 

  • Un vœu, une envie, une phrase.

Je souhaite à l’Amérique de tomber, qu’elle cesse d’être la première puissance du monde, je lui souhaite de connaitre la nostalgie douce-amère de l’Empire perdu…the times they are a changin’…

Réalisé par mail le 10 juin 2016.

Wollanup.