Dès la première page, on rentre de suite dans l’atmosphère sombre de la pointe d’un Finistère sans concession, par un soir de tempête, à bord d’un bateau de pêche. L’ambiance est iodée, fracassante, agitée et minérale. 

Par une mer démontée, la famille BANNECK est donc à l’ouvrage et à l’image du paysage qui les a façonnés. 

Ces paysans de la mer ou plutôt ces braconniers des fonds marins profitent de leur activité illégale pour fournir notamment René, en denrées de première qualité en plus d’un chantage financier. 

Ce restaurateur bien établi et à l’établissement renommé a commis pour seule erreur d’avoir eu recours par le passé à une aide financière de la part de cette famille que tout le monde craint et fuit.

Suite au naufrage du vieux BANNECK et de son bateau, les deux frères rescapés vont reprendre le flambeau du paternel et poursuivre l’extorsion du corpulent restaurateur.

Par ailleurs on fait la connaissance de Marc, le meilleur ami de René, rencontré sur les bancs de l’école et dont le physique hors norme les a rapprochés. Il est un employé sur la sellette d’une agence de conseil financier et à la vie somme toute banale et sans histoire. Sa seule singularité réside peut-être dans sa relation trouble avec Claire bien plus jeune que lui puisqu’elle n’est autre que la fille de son ami d’enfance.

Leur amitié indéfectible va les confronter aux frères BANNECK et ce sera à la vie, à la mort.

Sans révéler plus de détails, comprenez bien que l’issue sera douloureuse en amour, en amitié, en fraternité…en tous points finalement.

L’auteur « Ronan GOUÉZEC » dépeint cette BRETAGNE hostile, les personnages et le milieu de la mer en connaisseur des lieux.

L’écriture est franche, incisive, sans fioritures et permet de ressentir chaque émotion, chaque personnage, chaque paysage…

Bref, où que vous lisiez « MASSES CRITIQUES », vous serez vite en immersion, avec le ressac des vagues non loin dans les oreilles et l’iode dans les narines, une pointe d’amertume sous-jacente dans le fond de la gorge. 

Délectez-vous car la recette est bonne.

Nikoma.