Traduction: Serge Mestre

Faisant suite à Le bourreau de Gaudi en 2014, Les muselés en 2016 et Docile en 2021, Malart est le quatrième volet des enquêtes de l’inspecteur Milo Malart de la police de Barcelone.

« A quelques milles des côtes barcelonaises un yacht dérive sans équipage. Il traîne deux filins auxquels sont accrochés les cadavres des propriétaires. A la scène : un couple d`entrepreneurs membres de la jet set locale mais pour l`inspecteur Malart, deux psychopathes à la perversité sans borne. Inculpés puis relaxés à la faveur de preuves falsifiées, ils constituent une névrose obsessionnelle pour Malart qui les traque depuis des années à l`insu de sa hiérarchie. Or, l`embarcation est saturée de l`ADN de l`inspecteur qui (opportunément ?) reste introuvable. En 60 heures d`une course effrénée, ses coéquipiers adoptent par un troublant mimétisme les méthodes peu orthodoxes du policier le plus révolté et empathique d`Espagne pour rétablir une vérité que certains voudraient taire. »

Malart a disparu et c’est un peu ballot pour un roman portant son nom… et où il incarne le rôle du coupable pour une fois. Tous ceux qui ont déjà suivi Milo et ses casseroles familiales, ses démons, ses obsessions morbides et son humanité renversante auront le même plaisir que d’habitude à évoluer dans cette intrigue retorse, racontée de manière originale. Les nouveaux lecteurs n’auront aucun mal à comprendre la psyché torturée de Milo Malart car s’il est absent, disparu une partie du roman, il occupe néanmoins le centre de l’histoire à défaut de vraiment s’y distinguer.

Une fois de plus, Aro Sainz de la Maza privilégie les comportements et la psychologie des personnages à l’action mais le roman s’emballe très vite. Le suspense s’avère addictif ; l’investigation, les recherches sont agrémentées de bons coups de théâtre. Un polar béton dans une Barcelone au cœur noir n’offrant plus la protection à ses malheureux.

Milo Malart certainement le meilleur flic apparu ces dernières années.

Clete.