Second roman de Bruce Holbert après « Animaux solitaires » de très belle facture en 2013. Ce premier roman, assez controversé à l’époque, était pourtant un petit bijou de roman noir, sorte de western très dur avec une nature hostile et des accents de « la mort au crépuscule »du regretté William Gay.
« Hiver 1918. L’État de Washington connaît, durant un instant, l’Apocalypse : l’un des pires blizzards de l’histoire du pays balaie tout sur son passage. Perdus dans la neige, pétrifiés par le gel, des jumeaux de quatorze ans, Luke et Matt Lawson, sont recueillis in extremis par une femme qui tente de les ranimer à la chaleur de son corps. Seul Matt reprend vie. Le lendemain, le voilà devenu un homme, trop tôt et malgré lui. Car le désastre l’a également privé de son père, le laissant à la tête du ranch familial. Labeur, amour et violence, autant de découvertes pour Matt, qui se retrouve face à la beauté sauvage de cette terre, tentant de maintenir l’équilibre fragile entre les êtres qui l’entourent. »
S’il est bien un roman qui a sa place chez Gallmeister, maison qui a offert dans tant de beaux romans mettant en scène l’Américain confronté à la nature de son pays-continent, c’est bien celui-ci qui contribue bien à promouvoir ce genre devenu très connu maintenant « le nature writing » dont beaucoup d’œuvres parmi les plus connues comme les plus réussies se trouvent dans le catalogue de l’éditeur. Si Gallmeister a bien diversifié son offre par rapport à ses débuts il y a dix ans avec l’arrivée de la collection néo-noir notamment, c’est bien de cette littérature des hommes confrontés aux forces de la nature qu’il est question ici et plus du tout de littérature noire comme dans le terrible « Animaux solitaires ».
Alors, l’écriture de Holbert est toujours aussi belle, appliquée, faisant bien ressentir le drame, la douleur, l’amour, la souffrance… l’humanité simple de gens très communs comme la beauté, la force la dangerosité de la nature que parfois l’homme doit combattre pour exister ou simplement pour ne pas périr. Cette humanité face aux éléments souvent hostiles est personnifiée par le combat de Matt dont l’existence de l’adolescence à sa mort nous est contée ici avec un talent certain.
Les lecteurs ayant adoré le côté malfaisant de beaucoup des personnages du premier roman seront peut-être un peu déçus mais le voyage à côté de Matt réserve aussi son lot de drames et de passions tout à fait recommandable même si la folie du premier roman n’est plus lisible.
Rustique.
Wollanup.
une belle découverte de cet auteur, un roman très fort. encore une fois bravo Gallmeister pour cette publication !
Rien à ajouter.
C’est vrai que ce n’est pas un « roman noir », mais ce n’est pas plein de douceur non plus, cet univers est brut et mal équarri, encore plein d’écorce et d’épines. J’ai vraiment aimé ce livre, comme le premier.
Tu as raison,ce n’est pas une bluette, j’ai juste regretté de ne pas retrouver l’animalité du premier.