The Joan Anderson Letter
Traduction: Pierre Guglielmina
« Le plus grand morceau de prose que j’avais jamais vu » : telle est la réaction de Jack Kerouac lorsqu’il reçoit, un matin de décembre 1950, une longue missive fiévreuse qu’il s’empresse de baptiser Lettre sur l’histoire de Joan Anderson. Une poignée de pages éblouissantes signées Neal Cassady, son « frère de sang », celui dont il fera, sous le nom de Dean Moriarty, le héros flamboyant de Sur la route. Seize mille mots libres et cadencés comme une improvisation de jazz, tapés en rafales à la machine. De l’aveu même de Kerouac, ils inspireront le style spontané de son célèbre roman… Mais qui est Joan Anderson, dont le souvenir hante cette confession ? Une jeune femme à la beauté incandescente que Cassady a rencontrée par un hiver glacial, dans les rues de Denver. La lettre conte leur histoire d’amour, récit tour à tour drôle et poignant, où le sexe, l’alcool et la mort qui rôde auront tous leur rôle à jouer…
Je pense qu’il n’est plus nécessaire de présenter le mouvement littéraire américain dit de la « Beat Generation » dont la renommée internationale n’est plus à faire. Des auteurs tels que Jack Kerouac, William Burroughs ou Allen Ginsberg sont souvent des noms familiers pour les amateurs de littérature, même pour ceux qui ne les ont jamais lus. Mais pour ceux qui ont lu ces écrivains, j’en connais personnellement (pas moi!) qui n’en pensent de loin pas que du bien. Si Sur la route de Kerouac est un livre culte, j’ai déjà entendu dire que ça n’est qu’un torchon sans le moindre intérêt littéraire. Médisants ! On ne vous en veut pas (enfin, peut-être un peu…). En revanche, pour ce qui est des fans et des curieux, et même plus spécifiquement de Sur la route et de l’œuvre de Kerouac en général, Lettre sur l’histoire de Joan Anderson signé Neal Cassady et publié chez Séguier, pourrait bien mériter votre attention.
Pour la première fois traduite en français, cette Lettre sur l’histoire de Joan Anderson écrite par celui qui sera la muse de Jack Kerouac, Neal Cassady (alias Dean Moriarty dans Sur la route), fut égarée durant des décennies. Finalement retrouvée et publiée, comme l’a toujours souhaité Kerouac, elle est désormais une pierre de plus à ajouter à l’édifice mythique de la Beat Generation. Pas un roman mais pas loin d’être une nouvelle, son style, sa prose ardente et emportée en font une œuvre épistolaire percutante. Qu’elle fut un déclencheur, une profonde inspiration pour Jack Kerouac, n’a rien d’étonnant. Neal Cassady, alors tout juste âgé de 23 ans, fait preuve ici d’un réel talent d’écriture même si parfois un poil chaotique dans la construction. C’est vivant et c’est ce qui fait la différence.
En ce qui concerne le fond, l’histoire, on peut dire que les péripéties ne manquent pas. La relation amoureuse qu’il dépeint, ses différentes aventures et mésaventures, font de ce court livre un page-turner. Une vie qui est apparemment celle d’un homme d’action. Reste à savoir ce qui est vrai ou faux. Neal Cassady faisant preuve parfois d’une telle insolence et arrogance, on peut le soupçonner de mentir, ne serait-ce qu’un peu. Je ne m’étalerai pas sur sa vision des femmes, quand même bien machiste, qui pourrait en irriter quelques-un(e)s.
Dans l’optique de développer le contexte autour de cette lettre, un avant-propos de Pierre Guglielmina (le traducteur) et une présentation, chronologie et bibliographie de A. Robert Lee (professeur de littérature américaine) viennent compléter le livre. Le plus intéressant étant probablement d’avoir proposé, en plus du reste, la lettre en anglais dans sa version dactylographiée. Ainsi, les plus rétifs à la traduction pourront aussi se faire plaisir.
Lettre sur l’histoire de Joan Anderson est un document passionnant, pour la plume plus peut-être que le contenu du texte, qui ravira les amateurs de la Beat Generation ou ne serait-ce que les fans de Jack Kerouac. Ça se lit d’une traite et donne envie de se replonger dans les plus grands livres de ce mouvement dont l’empreinte est encore bien réelle aujourd’hui.
Brother Jo.
Hello Brother Jo, Je m’appelle Eric Buffard. Mon autobiographie Il n’a jamais fait aussi beau est dispo sur la-petroleuse.com En gros, mes années punk de 82 à 94, écrites en rafales. Je te l’adresse par pigeon ou courrier? A toi de voir. Keep on rockin’
Eric Buffard
Hello Eric,
Cela peut effectivement m’intéresser. Je t’invite à nous envoyer un message sur la page Facebook de Nyctalopes avec ton adresse mail, que l’on me transmettra afin que je puisse t’écrire : https://www.facebook.com/Nyctalopes.noir
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