L’Estate Muore Giovane
Traduction: Lise Caillat
La botte transalpine, et plus particulièrement les Pouilles, ce sont des saveurs, des goûts, des odeurs, des images ancrés dans notre imaginaire et nos représentations…La période estivale reste propice aux histoires d’enfance ou d’adolescence qui resteront gravées dans les mémoires. Et, l’on va suivre un trio lié par un pacte, relié par une amitié indéfectible qui frise l’amour confraternel. Ces trois jeunes garçons, complémentaires sur des caractères façonnés par des histoires familiales loin d’être aisées à assimiler, construisent leur vie et tentent de profiter de leur enfance soudée tel un triangle équilatéral. Ils assument leur rôle au sein de leur famille respective et s’abreuvent les uns aux autres pour s’affirmer dans le passage compliqué de la préadolescence. Et puis, l’été c’est la liberté, les jours qui s’étirent, les amitiés qui se transforment, des idylles naissantes mais c’est aussi des caps qui se franchissent, des isthmes que l’on laisse derrière soi.
«Été 1963, dans un village des Pouilles.
Primo, Mimmo et Damiano, trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles écrasées de soleil de leur quartier. La vie n’est pas simple, pour ces amis inséparables : le père de Primo est mort, celui de Mimmo est à l’asile, celui de Damiano interdit à sa femme de quitter la maison. Et lorsqu’ils quittent leurs foyers, c’est pour se trouver confrontés à une bande d’ados qui s’amuse à les tourmenter et à les humilier…
Seulement, cet été-là, les trois garçons décident de ne plus se laisser faire. Ni par ces imbéciles d’ados ni par personne d’autre. Ils font un pacte, un pacte de sang, mais ignorent alors qu’un terrible engrenage vient de s’enclencher, qui précipitera la fin de l’été et de leur enfance. »
L’insouciance de l’âge rime avec la période saisonnière. On s’érige comme pourfendeur de la justice, lutteur des injustices. Et les trois jeunes compères n’ont pas peur des conséquences, ils combattent, ils s’escriment à faire face à la fatalité, à la fatuité de leurs aînés. Ils tentent, pour autant, de tracer leur ligne de vie sur des valeurs cardinales en démontrant une maturité confondante. Le tableau pourrait paraître esthétique à plus d’un titre or il va s’entacher. Là, leurs existences vont définitivement s’infléchir et les couleurs chaudes de l’été s’assombriront.
Mimmo et Primo font une confiance absolu en leur phare Damiano et c’est lié par ce fameux pacte qu’ils agiront en leur âme et conscience. Chamboulée, la rationalité s’oppose à un devoir implicite de vengeance. C’est ce devoir qui les fait entrer de plain-pied dans le monde des adultes qui eux-mêmes ont perdu le sens manichéen. La tourmente et la plongée en enfer sont imparables mais ils assument. Le trio s’en relèvera t-il? Le monde des adultes est une fatalité pavée de bonnes intentions? Peut-on entrevoir une reconstruction ou une résilience salvatrice?
L’auteur transalpin, doué d’un style de conteur, se complaît à transformer une histoire de potes en un récit qui brise des destinées, qui noircit une fresque dont les couleurs chatoyantes s’estompent au fil des pages.
Pur et dur!
Chouchou
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