Traduction : Sophie Refle.

Keigo HIGASHINO nous livre un roman d’un genre très différent de ces opus précédents. Plutôt adepte du thriller noir, l’auteur japonais s’éloigne aux antipodes de son environnement habituel avec « Les Miracles du Bazar NAMIYA ». C’est tout bonnement un conte magnifique, lumineux, et plein d’espoir sur la nature humaine. L’écriture est d’une humilité incroyable comme si les mots étaient murmurés puis soufflés sur le papier.

Les pages s’enchaînent avec fluidité et l’histoire prend vie entre réel et irréel et nous emmène loin, très loin… avec ces différents enchaînements de personnages, d’histoires, d’époques. Au final tout est finement lié et limpide.

Nous suivons du début à la fin trois personnages principaux, SHOTA, KOHEI et ATSUYA. Ils sont amis, jeunes, paumés, issus du même foyer d’orphelin et commettent de petits larcins pour améliorer leur quotidien.

C’est à l’issue d’un cambriolage raté qu’ils se planquent dans une échoppe abandonnée, dont l’enseigne presque effacée laisse deviner « Bazar NAMIYA ».

Reclus dans cette vieille boutique pour la nuit, ils entendent un bruit. Une lettre tombe de la fente du rideau métallique, c’est une demande de conseil. Elle est adressée à l’ancien propriétaire du bazar, qui était connu pour répondre à ce genre de courriers. Chose surprenante, elle est datée d’il y a 32 ans. 

Le trio décide d’y répondre et dépose leur courrier dans la boîte à lait à l’arrière de la boutique tel que cela doit se faire.

C’est la première lettre d’une longue série, les courriers affluent, les auteurs diffèrent, les parcours de vie aussi mais inlassablement la requête est la même, quel est le bon choix ? Le type de choix qui affecte toute une vie. Les trois amis vont se prêter à l’exercice avec l’innocence et la justesse de leur jeunesse.

La nuit qu’ils  passent en vase clos est suspendue du temps qui passe et va changer le cours de la vie de nombreuses personnes mais aussi la leur pour toujours, avec en fond ce même point commun, ce trait d’union entre le bazar NAMIYA et le foyer de jeunes orphelins.

Keigo HIGASHINO réussit le pari d’une envolée vers le fantastique en toute modestie, à la japonaise, façon Hayao MIYAZAKI. C’est un roman onirique et en même temps profondément épris d’humanisme.

En définitif, « les miracles du bazar NAMIYA » est un vrai bijou de papier, pur et bienveillant, qui fait du bien.

Alors un conseil du bazar NAMIYA, lisez-le et faites-vous du bien.

NIKOMA