“Benoît Vitkine est le correspondant du Monde à Moscou. Journaliste depuis quinze ans, il a notamment couvert la guerre dans l’est de l’Ukraine. En 2020, il a reçu le prestigieux prix Albert-Londres. En 2021, il a publié, dans la collection EquinoX, Donbass, son premier roman.”

Certainement que Benoît Vidkine se serait bien passé d’un tel timing parfait entre la sortie de son roman sur l’Ukraine et l’invasion russe que nous vivons actuellement. Toujours est-il que comme Donbass, son premier opus ainsi que Les abeilles grises de Andrei Kourkov chez Liana Levi, son nouveau roman “les loups” fait écho de la plus tragique et sinistre des manières à la guerre qui fait rage.

Les Russes sont des pros en désinformation depuis des décennies, les USA et les Européens ne sont pas en reste et couper les chaînes d’info et réseaux sociaux pour se poser dans cette intrigue très réussie semble être un excellent moyen pour appréhender le merdier de l’Ukraine, pas aussi clean que l’on voudrait nous le faire croire et pas aussi pourrie qu’on voudrait aussi nous le faire avaler à coups de bombes et missiles.” « Il n’y a pas de gentil et pas de méchant. Mais dans l’actualité il y a bien un agresseur et un agressé” a déclaré Benoît Vitkine récemment sur France Info.

“La nouvelle présidente de l’Ukraine, Olena Hapko, prépare son investiture. Femme d’affaires au passé violent, celle que l’on surnomme la Princesse de l’acier savoure sa victoire. La voilà au sommet. À ses pieds, l’Ukraine et sa steppe immense. Mais la Russie ne l’entend pas ainsi. Face à la future présidente, les services secrets russes et les oligarques locaux attisent les révoltes populaires.” 

Nous sommes en 2012 et une femme que l’on pourrait comparer à certains égards à Ioulia Timochenko fausse blonde à fausse tresse, femmes d’affaires redoutable surnommée “la princesse du gaz” qui était aux affaires de l’Etat à l’époque. Trente jours séparent son élection de son investiture et Olena Hapko va devoir faire le ménage dans son passé parfois très trouble qui l’a menée au sommet des affaires d’abord et de l’état maintenant. Ses petits arrangements avec la loi, ses trafics, ses alliances très mal venues, son histoire comme un reflet du pays depuis son indépendance. Elle va devoir s’employer face aux « loups » qui veulent sa peau. Ennemis de l’intérieur comme les oligarques et l’opposition et de l’extérieur comme le pouvoir russe qui n’a jamais digéré cette indépendance montrent les crocs mais celle qu’on nomme “la chienne” ne va pas lâcher.

Quand à la puissance de la connaissance s’allie un talent littéraire, on obtient avec “Les loups” comme avec “ Une guerre sans fin” de Jean-Pierre Perrin l’an dernier, des romans puissants, crédibles, éclaireurs loin de la bouillie “mainstream”.

Muzhnistʹ!

Clete.