Chroniques noires et partisanes

LES BRÛLURES DE LA VILLE de Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy / le Masque.

Traduction: François Rosso.

L’histoire se déroule en 1954, dans la ville de Boston qui est écrasée par une canicule. Vous êtes alors transporté au milieu d’une importante communauté irlandaise en lutte avec les italiens, plus fraîchement immigrés mais qui veulent prendre le pouvoir. La vie est dure, le chômage important, la violence omniprésente.

Une nuit, l’inspecteur Owen reçoit un tuyau d’un informateur concernant l’arrivée d’un bateau chargé d’une cargaison d’armes de contrebande pour l’IRA. L’inspecteur arrive trop tard, il ne trouve plus qu’une série de cadavres, dans le sillage du bateau. Les Irlandais, plus ou moins fiers de leur appartenance à « la cause » restent soudés et refusent de parler. Owen fait donc appel à son cousin Cal et son ami d’enfance Dante. Dante est un ancien toxico, musicien, au chômage qui doit gagner un minimum pour sa famille : sa sœur et la fille dont il a la charge. Cal, lui est un ancien flic, alcoolique, qui a été sorti des forces de police et se retrouve avec une boîte de sécurité privée qu’il fait tourner avec un personnel d’ex-taulards.

Les 2 amis vont donc arpenter les trottoirs du quartier pour mener l’enquête en parallèle d’Owen. Nous sommes alors plongés dans cette atmosphère très noire, on sent la détresse, la misère, les gangs, la toute-puissance de l’IRA dans ces quartiers populeux : « Dans leur tête ils ne vivent pas aux Etats-Unis, ils vivent à 6000 kilomètres ce qui pour eux veut encore dire chez eux ».

L’ambiance est étouffante, comme la canicule qui écrase Boston, le ton utilisé et le rythme employé collent parfaitement à ce roman très sombre qui dépeint un quartier glauque, où la population reste très ancrée dans sa culture, tournée vers elle-même. L’IRA est dans tous les esprits, ils survivent pour cette cause, font face à la violence, la provoque pour elle.

On mène l’enquête avec les trois personnages principaux, tout en étant mêlé à leurs vies personnelles, leurs souffrances, leurs petits bonheurs. L’aide qu’apportent Cal et Dante à Owen, dans cette enquête, leur permet d’espérer une sorte de rédemption, un avenir meilleur, une sortie du tunnel. Owen quant à lui, continue son enquête officielle, il jongle entre son travail, sa famille, ses amis, en essayant de préserver les uns et les autres.

Ce livre est la suite de « Les morsures du froid » que je n’ai pas lu, ce qui ne gêne en rien la lecture et la compréhension de ce nouvel opus. Par contre, ce livre m’a donné une furieuse envie de découvrir ce 1er volume. Pour tous les amateurs de romans noirs.

Marie-Laure.

2 Comments

  1. Guillome

    je suis au 3/4 du premier volume « les morsures du froid » j’aime beaucoup!! un bel hommage au roman/film noir de l’époque.

    • Marie-Laure

      Je ne l’ai pas encore commencé, mais effectivement le deuxième tome peut également être perçu comme un hommage. En lisant le livre on voit très bien un film très noir se dérouler sous nos yeux. Je le conseille vivement, quant à moi, je vais m’attaquer au premier.

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