“Jacqueline et Madeleine vivent chacune de leur côté de la Mastigouche et, depuis la mort de leurs maris, elles se saluent de loin chaque jour, sans plus. C’est un arrangement qui leur convient parfaitement. Alors, quand Madeleine annonce qu’elle a l’intention de vendre sa maison, pour Jacqueline, c’est une catastrophe. Un nouveau propriétaire s’incrustera dans le paysage, avec sa famille nombreuse, ou pire, des locations à court terme ! Et cela, elle ne le supporterait pas. Très vite, la solution s’impose à Jacqueline…” Il faut qu’elle tue Madeleine pour dissuader les éventuels candidats à l’achat, refroidis par une mort violente dans la maison.
C’est juste une “sainte paix” que veut Jacqueline, rester tranquille les dernières années de sa vie à regarder couler la Mastigouche et vivre au rythme de la nature. On ne s’improvise pas meurtrière quand on est une septuagénaire dont le corps, par ses douleurs, rappelle les faiblesse et les limites. Mais elle est tenace Jacqueline, pas réellement d’états d’âme vu les doutes sur les relations qu’entretenait son mari décédé avec cette Madeleine. Notre “héroïne” pourrait être l’incarnation vivante de la chanson de Line Renaud.
« Ma cabane au Canada
C’est le seul bonheur pour moi
La vie libre qui me plait
La forêt
A quoi bon chercher ailleurs… »
Il est évident que la réalité sera bien différente des prévisions, de l’optimisme béat de Jacqueline, dopée au CBD avant de s’aventurer carrément dans le THC, qui va s’engager dans une spirale de violence imprévue. Alors, bien sûr, ce n’est pas le polar de l’année, pas le dessein non plus d’un auteur français au Québec depuis plus de trente ans et qu’on pourra rencontrer à “Quai du Polar” cette année. Les habitués des petits mondes teintés d’humour noir d’André Marois retrouveront certainement avec grand plaisir le sergent-détective Mazenc, aussi sympathique que malchanceux déjà rencontré dans Irrécupérables et Bienvenue à Meurtreville.
Une vraie bouffée d’air frais, très sympa à lire malgré les horreurs. Un joli détour québécois à l’expression souvent craquante dans un début d’année 2024 où les auteurs du noir ont tendance à emprunter des voies beaucoup plus agressives et sanglantes.
Clete.
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