Traduction: Raphaelle Pache
«Dans ma cave bétonnée, sur le petit lopin de terre qui entoure ma maison, parfois dans une forêt des environs de Moscou ou dans un ascenseur, j’essaie de parler de moi aux gens. Si j’avais été écrivain, les mots seraient venus à mon secours. Finalement, mes auxiliaires, ce sont un couteau, un scalpel ,et une lampe à souder.»
À Moscou, les agissements d’un tueur en série particuIièrement sadique attirent l’intérêt de Xénia, l’ambitieuse rédactrice en chef d’un site Web d’actualités – elle-même adepte de pratiques sexuelles extrêmes – qui voit dans cette affaire la chance inespérée de gagner en notoriété.
Intérêt bientôt partagé, quand une relation virtuelle via une messagerie instantanée se noue entre le tueur et la jeune femme.
Mais à la frontière entre fantasme et passage à l’acte, entre fascination et répulsion, Xénia devra se confronter à ses propres désirs.
Sûrement un roman que le plus grand nombre appréciera bien mieux que moi. D’ailleurs, les premières critiques sont laudatrices.
Pour faire corps avec des personnages pendant quelques chapitres, un roman, il est nécessaire que naisse une certaine empathie ou tout au moins un intérêt pour leur parcours, leur destin. Et ici rien! Les deux petites demoiselles Xénia et Olga et leurs problèmes existentiels, leur vie sexuelle, rien à foutre, pas mon monde, pas passionnant tout cela, limite soporifique pendant un interminable premier tiers du livre. “la peau du papillon” privilégie la psychologie des personnages mais ceux-ci m’ont paru vraiment trop étrangers, insipides, peu dignes d’intérêt.
Ensuite, enfin, arrive ce fameux tueur de Moscou apôtre du sadisme, et à partir de là les pages où il se raconte, parfois avec une très belle et troublante poésie sont fascinantes et peuvent emporter le lecteur lui laissant une méchante impression de préférence pour le salaud que pour les deux petites nanas, ce fut mon cas, je sais, c’est regrettable . Xénia est actrice d’un vilain jeu du chat et de la souris et j’ai vraiment désiré que le vilain matou fasse un carnage. Car, vous vous en doutez très rapidement, la jeune femme adepte du masochisme et le grand malade sadique ne peuvent que se rencontrer et plus si affinités… J’avais connu pareille mésaventure avec une héroïne tête à claques d’un roman mineur du grand William Bayer dont je tairai le titre. Que le lecteur préfère le bourreau aux éventuelles victimes, ce n’est sûrement pas un effet voulu.
Attention, c’est la SN, ce roman est loin d’être une série Z, la photographie de la société moscovite est intéressante, les rêves très, très modestes de réussite d’une certaine jeunesse “dorée” russe apportent un éclairage sur la Russie urbaine. Tiens, ils n’ont pas de gilets jaunes là-bas… Sergey Kuznetsov sait aussi se montrer passionnant dans des passages sur des tueurs en série ricains et sur des Russes beaucoup moins connus, l’internationale de l’horreur…Ces histoires, ces révélations, ces descriptions, ces analyses relèvent un roman qui est par ailleurs trop souvent plombé par certains choix narratifs sans grand intérêt pour l’intrigue ou le suspense et qui obligent le lecteur à des recherches frénétiques d’inférences salvatrices
Enfin, aussi, tout dépend de votre parcours de lecteur. Si vous avez morflé avec le cauchemar “Lykaia” de DOA, également chez Gallimard, vous trouverez “La peau du papillon” bien pâle.
Pas touché.
Wollanup.
Abandon au bout d’une centaine de pages. Pareil, pas touché, froid, très artificiel de mon point de vue dans l’écriture, et je m’en foutais des deux filles.
Comme je ne l’ai pas terminé, je n’en parlerai pas.
Merci de ton passage Jean Marc et merci aussi de me rassurer.