Traduit du portugais par Michel Pranville.
Agrémentés de pastel de nata et de vins cuits de la péninsule Lusitanienne, on entre dans cette enquête où édiles politiques et gratin de la société locale se croisent et s’entrecroisent.
« Une délégation d’Amérique latine vient à Porto pour commémorer la mémoire du roi Dom Pedro IV.Leurs hôtes sont les chefs de quatre grandes familles portugaises. Pendant la cérémonie, au moment même où l’on découvre que la relique du roi – son cœur contenu dans une urne – a disparu, l’architecte Jorge Vinagre, organiste, s’écroule sur son clavier.Les membres de la délégation et la maîtresse du défunt engagent le détective privé Mário França pour retrouver qui la relique, qui l’assassin de Vinagre… »
Rapidement, la plume de l’auteur accroche le lecteur. Sur un rythme cohérent, il sublime une ville, des personnages, une histoire. Tissant un aréopage d’acteurs tournant autour de ce détective rocambolesque, le contexte s’anoblit, se magnifie par des alternances de fragrances, de cartes postales, de musiques variées.
Sous couvert d’un style virevoltant, coloré, l’hydre formée en périphérie de l’enquêteur Mario França nous dresse une liste bigarrée, interlope, de partenaires complémentaires de part leur personnalité et leurs expertises individuelles.
De cette écriture on extrait un jus rubis sucré à souhait et gouleyant pour étancher notre soif littéraire ; « Le soleil couchant dissout les couleurs dans des tons ocres, le soleil se vide dans les anfractuosités des maisons, le ciel se dissipe, ceint par des nuages en sang. Tandis que la nuit tombe, la ville revêt son habit de soirée, une longue robe de lumière scintillantes. »
L’auteur nous présente sa faculté faconde à alterner le burlesque et l’estampe pointilliste. On jouit de cette lecture engageante, affriolante, où le « prétexte » de l’enquête nous mène dans cette cité entre Histoire et télescopage d’êtres attachants bien que pas tous recommandables…
Contraste saisissant entre le rustique et l’érudit, Miranda nous offre un plateau dégustation livresque d’équilibre et de plaisir, ponctué, teinté d’une bande originale hétéroclite !
Chouchou.
Egalement chez Claude:
http://www.action-suspense.com/2016/06/miguel-miranda-la-disparition-du-coeur-des-symboles-l-aube-noire-2016.html
Merci Chouchou
J’ai franchement adoré ce roman !
Amitiés.
Ouais ,t’as le droit de me remercier aussi parce que c’est moi qui ai mis le lien,je te lis tous les matins sauf quand tu sors des bouquins de ton grenier.
Wollanup.
Ah moi de même et l’alchimie aléatoire de temps/ ouvrage c’est opéré à merveille! Fraicheur dans le roman noir.
Amitiés Claude! Je peux vous appeler Claude? En même temps vous ne vous appeler pas Maurice…
Merci aussi à Wollanup… En fait, je ne sors plus tellement de vieux titres du grenier ces derniers temps, car il y a profusion de nouveautés intéressantes. Y compris en format poche, inédits ou rééditions.
Il se trouve que quand j’ai débuté avec Internet, peu avant l’an 2000, je m’y suis inscrit sous mon nom. Par la suite, je n’ai pas vu l’utilité d’opter pour un pseudo. Du moins, dans le domaine polar. Car il est possible que j’existe sous un autre nom dans les arcanes du ouaibe. Voilà toute l’explication, Chouchou !
Amitiés.