Sébastien Raizer, l’auteur de polars de la Série Noire a quitté la France il y a quelques années pour s’installer à Kyoto au Japon. Si ce changement de vie n’interfère point sur la continuité de son œuvre noire, de la trilogie de “L’alignement des équinoxes” au récent “Les Nuits rouges”, sont par ailleurs apparus d’autres ouvrages de réflexion ou de fiction mettant l’accent sur cet environnement oriental. Depuis 2014, date de son installation au pays du soleil levant, sont sortis “petit éloge du zen” chez Folio, la novella “3 minutes, 7 secondes” à la Manufacture de livres ainsi que “ Confession japonaise” au Mercure de France.

“La caverne aux chauves-souris sous la montagne noire” se déroule en avril 2020, pendant la période de grand effroi de la première vague du COVID. C’est à ce moment-là, propice certainement à la réflexion et à la méditation, que Sébastien Raizer va commencer à faire “zazen” comme il me l’écrivait à l’époque. Et c’est à cette expérience, nommée “version hardcore du zen” par Leonard Cohen, autre adepte de la méditation que nous convie l’auteur. Dans ces pages, se glisseront aussi quelques paragraphes sur “la voie du sabre” empruntée aussi par l’auteur.

“La caverne aux chauves-souris sous la montagne noire” se veut avant tout un journal, où jour après jour, il nous fait part, clairement, de son vécu, de ses espoirs, de ses doutes, de ses incompréhensions et parfois de ses certitudes. Agrémenté par des haïkus, des citations, des histoires d’un autre temps, le livre nous immerge dans l’expérience de l’auteur, qui s’y dévoile de façon pudique mais aussi parfois avec amusement ou perplexité.

“Pas besoin de carnet, de stylo, de lignes poétiques, ni de photos. Si le stylo m’a aidé à faire mes premiers pas, il est maintenant temps de le lâcher.”

Cet ouvrage est humble, mesuré. Il n’a pas la volonté d’universalité mais s’applique à être la mise en lumière de l’expérience d’un homme dans la recherche de soi. Ce court récit n’est peut-être pas un sommet dans l’œuvre littéraire de l’auteur mais s’avère un allié utile si on s’intéresse au parcours de l’homme.

“Vous n’avez besoin ni d’encens, ni de prières, ni d’invocations du nom du Bouddha, ni de confession, ni d’écritures saintes. Asseyez-vous et méditez” _ Dogen,1231.

Clete

PS : Sébastien Raizer nous parlera de son Japon ce week-end dans un entretien au contenu certainement très riche comme à chaque fois qu’il intervient.