Traduction : Yoann Gentric.
Theo Hakola est un musicien américain vivant en France depuis 1978 et connu depuis le début des années 80 pour son talent dans l’indie rock au sein de formations comme Orchestre Rouge puis Passion Fodder avant de se consacrer à une carrière solo à partir de 1992. Il fut aussi le producteur du premier album d’un groupe bordelais nommé « Noir désir ». Mais Hakola a plusieurs cordes à son arc puisqu’il a aussi réalisé des musiques de films et est également un homme de théâtre et bien sûr et c’est ce qui nous intéresse particulièrement un auteur dont le cinquième roman fait son entrée chez Actes Sud.
« Metteur en scène originaire de Spokane, dans l’État de Washington, Peter Fellenberg réside en France depuis plus de trente ans. Alors qu’il est sur le point de monter une nouvelle pièce de théâtre dont le rôle principal sera tenu par une célèbre actrice de cinéma, sa soeur Marnie l’appelle des États-Unis, affolée : sa fille aînée, Macie, vient de disparaître lors d’un camp de vacances organisé par l’Église, dont l’adolescente a récemment embrassé un peu trop ardemment les principes… À moins qu’elle ne se soit enfuie avec un certain Brandon, neveu d’un suprémaciste blanc notoire de l’Idaho voisin ?
Si Marnie fait appel à ce frère qu’un sombre chapitre du roman familial a définitivement éloigné de ses origines, c’est que Peter a été le grand ami d’enfance de Tom Palm, pasteur, précisément, de l’église évangéliste dont la jeune fille est une prosélyte.
Secrètement taraudé par un désir confus de renouer avec son pays, Peter saisit cette occasion de retrouver Spokane et va tenter d’arracher Macie aux griffes d’un destin qui menace les enfants d’une Amérique victime de tous ses aveuglements. »
Attiré par le nom de l’auteur et le souvenir de son œuvre musicale assez sombre, la couverture du livre et la quatrième de couverture, je me suis jeté sur un roman qui n’est finalement pas celui que j’attendais. Si le propos est bien l’enlèvement d’une jeune fille par une congrégation religieuse trouble du côté de Spokane au cœur d’une Amérique très bigote et blanche, le roman raconte aussi et peut-être surtout le retour au pays d’un homme qui a atteint la cinquantaine en France et qui tente de retrouver ses racines au sein d’une famille qu’il a quittée depuis longtemps. Et c’est intéressant, pas décevant et sans être réellement bouleversant mais néanmoins touchant et il est certain que vous l’apprécierez bien plus que moi si vous ignorez tout de la première vie artistique de Théo Hakola.
La plume est alerte, vivante et le propos est animé d’un bel humour que je ne pensais pas trouver ici. Les personnages issus de la famille et des relations passées de Fellenberg, (à l’identique de Hakola ?), la propension du héros à être victime d’une lolitalisation font que nombreuses scènes sont très drôles sans que l’aspect plus sombre de l’embrigadement de la jeunesse et des plaies provoquées par la religion soit pour autant mal exploité mais sachez néanmoins que c’est l’aspect comédie qui est le plus remarquable dans ce « Idaho Babylone ».
A pratiquer sans retenue.
Wollanup.
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