Die Mauer
Traduction: Mathilde Sobottke
“C’est l’été, il est midi et Moses, jeune étudiant noir, n’aspire qu’à une chose : se poser chez lui avec sa copine et une bière bien fraîche. Sauf que sa vieille Toyota vient de le lâcher. Tout comme son portable. Seule option : franchir le mur d’une gated community pour trouver de l’aide. Mais dans ces résidences ultra-sécurisées, où le seul fait d’être noir est suspect, le moindre faux pas peut avoir des conséquences terribles. Et Moses est sur le point de commettre sa première erreur.
À une rue de là, Nozipho et Thembinkosi, improbable duo de cambrioleurs, viennent de tomber sur un os : alors qu’ils visitent l’une des coquettes maisons de la résidence, les deux malfrats découvrent le cadavre encore tiède d’une vieille dame, caché dans un congélateur…”
Max Annas, auteur allemand, a été lauréat du prix du roman policier allemand pour cet “Enfer blanc” situé en Afrique du Sud. Alors pour commencer et sans biaiser ni niaiser ce roman n’est pas un chef d’oeuvre et ne donne pas une envie folle de plonger plus en avant dans un univers polar teuton. Attention, ce n’est pas une daube, on ne perdrait pas de temps à en parler si tel était le cas mais c’est quand même de la série B. Ne vous attendez pas non plus à découvrir le visage caché d’une Afrique du Sud encore sous le poids des années d’apartheid puisque l’action se déroule uniquement dans le milieu fermé d’une résidence de Blancs hyper sécurisée. La terrible réalité de l’Afrique du Sud est suffisamment décrite par des auteurs locaux talentueux comme Deon Meyer, Mike Nicol ou Roger Smith… pas réellement besoin d’un auteur allemand. Pour quelle raison Max Annas a-t-il tenu à écrire son deuxième roman sur l’Afrique du Sud ? Il y a vécu et travaillé et c’est une bonne raison c’est certain mais son expérience personnelle n’est d’aucune utilité ici. On pourrait très bien se trouver en Floride ou en Californie où de telles forteresses fleurissent aussi et où une couleur de peau un peu sombre n’est jamais la bienvenue sauf éventuellement pour les basses œuvres. Du coup, de façon fortuite ou délibérée, “Enfer blanc” semble formaté pour l’international, sans vraie couleur locale si on excepte le racisme particulièrement tenace et une violence de grande envergure sur la fin.
Moses, le gentil étudiant noir perdu et le couple Nozipho et Thembinkosi qui s’est mis au cambriolage une fois au chômage pour pouvoir nourrir leurs deux enfants se retrouvent pris dans la souricière des Blancs. L’incipit est un peu caricatural mais cela ne le restera pas heureusement. Par contre, cela va partir très vite en distribil comme on dit par chez nous, pas besoin de chercher sur google translate, ça dérape gravement quoi! Les infortunés vont devoir se remuer pour l’un et se terrer pour les deux autres pour échapper dans le désordre aux vigiles, à la brigade cynophile, à la police, aux tueurs et aux voisins vigilants. Au bout d’un moment, on peut ressentir une certaine lassitude à suivre Moses passant son temps à sauter des haies, à escalader des clôtures pour échapper à la maréchaussée locale aussi conne que tenace mais heureusement la connerie ne sera pas l’apanage des seuls représentants de l’ordre blancs, leurs clones noirs montreront aussi beaucoup de talent et d’énergie pour faire gravement dégénérer un petit incident en Armageddon local.
C’est tendu, c’est vif, des chapitres très courts, de l’action, un tout petit poil d’humour, un grand bain de sang final… C’est vite lu et oublié encore plus rapidement mais parfois ce genre de bouquin sans prise de tête peut aussi faire du bien.
Wollanup.
Et ça fait furieusement penser à un très bon film mexicain, La zona …
Si tu le dis !