Cédric Cham dont c’est le deuxième roman chez Fleur Sauvage après « la promesse » travaille dans l’administration pénitentiaire et s’est sûrement servi de son expérience professionnelle et de son vécu humain pour écrire « du barbelé sur le cœur ».
« Dris est un délinquant multi-récidiviste qui a décidé de se ranger et de commencer une nouvelle vie. Serge est un pédophile qui compte bien profiter de sa liberté nouvellement retrouvée. Schimanski est un flic de la BAC de Nuit qui se retrouve embarqué dans une enquête le conduisant hors procédure.
Les chemins respectifs de ces trois hommes finiront par se télescoper… »
Roman noir par essence, « du barbelé sur le cœur », est un roman qui sans payer de mine avec ces personnages si souvent vus dans la littérature policière, s’avèrera un vrai crève-cœur pour les lecteurs sensibles. Car, si bien sûr l’intrigue a une importance dans un roman policier et il y en a une ici dont le final risque de bien vous surprendre, il ne faut pas non plus négliger l’âme qui peut se dégager d’un écrit et qui donne à des histoires somme toute assez tristement et banalement ordinaires, un écho qui fait que l’on se souviendra de ce bouquin alors que tel autre dans la même veine vous laissera de marbre. Et « du barbelé sur le cœur » appartient vraiment à cette catégorie de romans où on sent qu’il y a de l’humanité qui coule de la plume de l’auteur et que même si c’est dur, même si on souffre, il reste une lumière qui brille et qui fait qu’on avance contre vents et marées, adversité, scoumoune et criminalité.
Trois hommes face à leur destin, face à leurs échecs ou à leur chaos psychologique. Dans une banlieue pourrie d’où ne sortent que le crime, le vice, l’embrigadement et une économie souterraine que préfèrent ignorer les autorités de peur d’émeutes déjà connues dans un passé pas si lointain, nous allons suivre les trois hommes dans leurs cheminements borderline en se demandant lequel échappera au destin fatal vers lequel ils sont en train d’avancer à tombeau ouvert. Peut-on échapper à un destin tout tracé ? Les dés ne sont-ils pas pipés pour Schimanski (comme le héros de la série allemande) et Driss dont la volonté de rédemption peut très bien s’avérer très, trop tardive ?
« L’un et l’autre doutent. Pour différentes raisons. Des bonnes et des mauvaises. La peur de se tromper. La peur de tromper l’autre. La peur de se perdre. La peur de perdre. La peur de faire souffrir. La peur de souffrir. »
Alors, vu le côté blafard, sombre de l’histoire, il vaut mieux être bien dans sa tête pour le lire mais vous auriez tort de ne pas faire connaissance avec Cédric Cham.
Authentique.
Wollanup.
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