Traduction: François Gaudry.
« Le gamin perché dans son arbre a tout vu. Les trois véhicules aux vitres teintées attaqués à l’arme lourde, la riposte, les hommes qui tombent sous les balles, l’arrivée d’un hélicoptère qui évacue les passagers, deux femmes et un homme en noir. Le lendemain, la route a été nettoyée. Plus de cadavre, aucune trace de balles. Le récit du gamin est pris au sérieux à Bogotá par Edilson Jutsiñamuy, le procureur d’origine indienne. Il demande de l’aide à une journaliste d’investigation, Julieta, qui part sur place avec son assistante Johana, une ex-guérillera des FARC. Leur enquête va dévoiler une inquiétante histoire entre la Colombie, le Brésil et la Guyane française, au coeur des puissantes Églises évangéliques qui ont envahi l’Amérique latine… »
Après des années de guerres intestines entre le pouvoir et les FARC et les narcos, un semblant de calme apparaît dans le pays, un véritable petit paradis si on le compare à l’eden mélenchonien voisin du Vénézuela. Mais comme toujours très proches dans l’Histoire de l’humanité, après le sabre, revoilà le goupillon. Après la coke, l’opium du peuple: la religion… et là aussi, il y a de la thune à se faire pour les charlatans et c’est ce que va réaliser très vite le trio d’enquêteurs,
Santiago Gamboa est un grand conteur, un bon écrivain et ce nouveau roman sans atteindre les sommets de “Nécropolis 1209” superbe Décaméron moderne, se lit avec un réel plaisir, véritable plongée dans les mentalités colombiennes, explorant le quotidien de populations cherchant l’espérance dans ces nouveaux messies « ricanisés » exploitant la crédulité et le désespoir des plus démunis. Avec son trio d’incorruptibles dans un pays où l’espèce semble en voie de disparition, Gamboa monte une enquête fouillée, précise avec des personnages très crédibles, authentiques et malgré la noirceur laisse souvent fleurir l’humour dans les pérégrinations de ce qui paraît parfois être un avatar latino de “Charlie et ses drôles de dames”.
Wollanup.
Je dirais même plus : Santiago Gamboa est un grand conteur, et un très grand écrivain
Et tu fais très bien de le redire.
Un grand conteur… effectivement… J’ai lu deux de ces nouvelles et ai apprécié magnifiquement sa truculence…
Quand à redécouvrir les Black Keys, putain, ça fait un bien fou !
Salut Bison, un nouvel album des Black Keys » let’s rock », le 28 juin !