Traduction: Catherine Renaud.
« Dans l’île » est le premier roman du Danois THOMAS RYDAHL et je serai en mal de vous dire beaucoup plus sur lui vu que je ne comprends pas le danois que l’on trouve sur les sites parlant de l’auteur. L’éditeur, sur son site, est bien sûr plus complet et on peut dire que ce roman a cartonné et a été récompensé au Danemark, qu’il est traduit en une quinzaine de langues et qu’il va être adapté au cinéma.
THOMAS RYDAHL est donc un nouvel auteur qui déjà montre un réel talent et une certaine audace car s’il est convenu généralement qu’il plus facile d’écrire sur les lieux et les univers que l’on côtoie habituellement, l’auteur a choisi les Canaries qui ne sont pas danoises et un héros la soixantaine bien entamée et sans talent particulier avec lequel il aura du mal à s’identifier, lui qui semble avoir une très jeune quarantaine.
« Son nom est Erhard mais tout le monde l’appelle « l’Ermite ». Il a la soixantaine, il est danois et a quitté femme et enfants pour s’exiler à Fuerteventura, au large de l’Espagne. Le jour, il fait le taxi, accorde des pianos et lit beaucoup. La nuit, il rejoint Raúl et Beatriz, un couple d’amis, pour se soûler au lumumba, ce cocktail rhum-chocolat qui lui fait souvent perdre la tête. Une vie d’ermite bien tranquille, en somme.
Jusqu’à ce terrible fait divers : sur Cotillo Beach, le corps d’un bébé est retrouvé dans une voiture abandonnée. Curieusement, la police se désintéresse rapidement de l’affaire. Erhard, lui, décide de lancer son enquête, à l’ancienne, sans ordinateur ni téléphone portable. Et chaque nouvelle piste semble révéler un nouveau secret…
Quand il retrouve Beatriz battue à mort, il comprend qu’il a mis le pied dans un engrenage fatal. »
Erhard, c’est l’antihéros parfait, le type vieillissant qui n’a pas l’eau dans son taudis, qui a pour compagnie (et non compagnes !!!) deux chèvres, qui mange à même les conserves, un vieil ours mal léché mais qui aimerait pouvoir séduire encore, un chauffeur de taxi sans grand charisme et digne de peu d’intérêt, un mec banalement insignifiant qui va devenir le héros iconoclaste d’un polar bien troussé et absolument dépaysant dans sa manière utilisée pour l’investigation.
Dans le rythme et dans la volonté inépuisable de découvrir des vérités dont tout le monde se moque, on pourrait voir un lien de parenté avec Indridason et par tous les à-côtés de la vie insulaire, on retrouve un peu de la chaleur méditerranéenne des romans de Camilleri même si Fuerteventura se trouve dans l’Atlantique mais aussi un peu les ambiances de Peter May, pourquoi, je l’ignore concernant l’Ecossais.
Certains, dès qu’on cite Indridason, fuient en se disant que le rythme ne leur conviendra pas. C’est possible et pourtant le débat est bien plus musclé que chez l’Islandais. Il faut reconnaître que l’âge de notre héros ne nous laisse pas envisager moult prouesses physiques démesurées ou des situations hautement « adrénalinées » mais vous risquez d’être surpris. Sûr qu’avec trente ans de moins, le héros, il te torche tout cela en 200 pages, oui mais alors, ce ne serait plus le même roman.
Par le biais de cet enquêteur atypique et âgé, un autre mode de pensée, une autre vision de la vie, sont révélés et peu à peu l’empathie pour ce mec bien l’emporte. Il se dégage du roman une belle chaleur avec un regard néanmoins assez amer et des exemples de la faille entre le sentiment amoureux et le désir sexuel.
« Dans l’île », bon polar beaucoup moins classique qu’il n’y paraît offre même un final plutôt réussi dans une intrigue offrant une belle découverte de ce petit caillou au large de l’Afrique et donnant la part belle aux insulaires et leurs trafics.
Dépaysant.
Wollanup.
Intéressant je pense, ce Danois, semble fait pour moi qui rame sur Goldberg…
Bon petit roman.Tu rames sur Goldberg?
oui, je ne vais pas le finir tant pis. Je me demande si ça ne vient pas de la traduction. Le sujet est sympa, c’est l’écriture qui m’agace.
Oui, j’avais noté quelque chose qui n’allait pas, ces dialogues laissés en russe puis traduits en fin de tirade. Ce n’est pas forcément le fait du traducteur,peut-être une volonté de l’auteur.
D’un autre côté,je vois aussi que je ne suis pas le seul à passer à côté.